lundi 7 novembre 2011

Coup de Tête

Film de Jean-Jacques Annaud (1979), avec Patrick Dewaere, France Dougnac, Jean Bouise, Michel Aumont, Paul Le Person, etc...


























La carrière de Jean-Jacques Annaud m’a toujours épaté. Voilà un réalisateur qui  décroche l'Oscar du meilleur film étranger avec son premier film, La Victoire en Chantant, puis qui se retrouve catapulté à la tête de grosses productions Hollywoodiennes. Quelque part, ça force le respect, d’autant plus qu’il a su imposer au fil de sa filmographie des œuvres hors-normes, toutes différentes les unes des autres. Qui plus est, on ne peut pas dire qu’il caresse forcément le public dans le sens du poil, ce qui est d’autant plus respectable, à une époque où beaucoup font dans la facilité et le commercial (non, je n’ai pas dit Luc Besson !).




C’est finalement assez rafraichissant de revoir ce Coup de Tête, des années après. Je me souviens de sa découverte en salles, qui avait été un moment de jubilation intense. 30 ans plus tard, le film n’a rien perdu de sa hargne et de son pouvoir corrosif. Voilà, pour tout dire, un film français comme on aimerait en voir plus souvent, et dont on semble hélas avoir perdu la recette. Je ne vais pas la faire façon « c’était mieux avant », car il est clair que ce cinéma-là est aussi le produit d’une époque, mais on a le droit d’être nostalgique devant une comédie aussi réussie et bien huilée que celle-ci.










Le gros point fort de Coup de Tête, c’est son scénario. Francis Veber, avant de gaspiller son talent dans des comédies pas franchement palpitantes, était quand même un sacré scénariste. Ici, tout le monde en prend pour son grade: les clubs de foot et leurs supporters, la police, bref l'establishment, comme on dit. A la tête de ce jeu de massacre, Patrick Dewaere, dont on ne dira jamais assez quel acteur génial il était. Dans son rôle de rebelle, il fait des merveilles, avec il faut dire, l'aide de dialogues parfaitement écrits et qui font mouche, mais qui pourtant semblent naturels et ne sonnent jamais faux.


  

Je vous laisse découvrir l'histoire de François Perrin (petit clin d'oeil de Veber, qui reprend toujours le même nom dans chacun de ses films et de ses scénars), accusé à tort et rejeté par la population de la petite ville de Trincamp, mais qui va pourtant en devenir le héros d'un soir, à la faveur de deux buts décisifs pendant un match. Je n'en dirais pas plus, si ce n'est qu'Annaud se régale, entre un scénario béton et un casting top moumoute. Toutes les meilleures trognes du cinéma français sont là: Jean Bouise, Michel Aumont, Hubert Deschamps, Gérard Hernandez, Robert Dalban, j'en passe et des meilleures. Bien sûr, le film est un brin manipulateur, mais le ton est tellement décontracté et drôle que ça passe. Difficile, en tout cas, d'oublier la séquence anthologique du dîner, au cours duquel Dewaere décalque un à un ceux qui l'ont trahi.





Jean-Jacques Annaud, après avoir été consacré dès son premier film, a préféré rester en France pour tourner ce qu'il considère comme un hommage à la comédie italienne des années 70, celle de Risi, Scola ou Monicelli. De fait, comme il le dit dans le commentaire audio du DVD, Coup de Tête est le seul de ses films à ne pas avoir cartonné ailleurs que dans son pays d'origine. Aujourd'hui, il fait partie de ces oeuvres réhabilitées par la télé et la vidéo. S'il n'a pas été un énorme succès à sa sortie, il a fini par se forger une réputation de film-culte, et ce n'est que justice. On savoure avec toujours autant de plaisir cette comédie hargneuse et délectable.





Le Trombinoscope

Je réserve généralement le trombi aux "grosses" chroniques du Strapontin, mais l'occasion était trop tentante de saluer ici de valeureuses "gueules" du cinéma français, que chacun pourra reconnaître. Outre les noms connus, on saluera également la performance discrète de France Dougnac (une actrice trop rare sur les écrans, hélas), l'excellent Michel Fortin (malheureusement décédé en mars dernier) et Claude Legros, avec son physique à la Fernandel. Bonus surprise: un acteur aujourd'hui reconnu, qui faisait ici ses premiers pas devant la caméra. Je vous laisse le soin de l'identifier, même si c'est pas évident avec la coupe vintage qu'il a ici!


Patrick Dewaere
Jean Bouise
France Dougnac
Michel Aumont
Paul Le Person
Hubert Deschamps
Maurice Barrier
Michel Fortin
Mario David
Robert Dalban
Gérard Hernandez
Claude Legros
Jean-Pierre Darroussin

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