mardi 24 novembre 2015

Les Sentiments

Film de Noémie Lvovsky (2003), avec Jean-Pierre Bacri, Isabelle Carré, Nathalie Baye, Melvil Poupaud, Agathe Bonitzer, etc…

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Ah que voilà une histoire vue, revue et re-re-revue, celle de deux couples de voisins avec adultère à la clé ! La différence, ici, c'est le casting, puisqu'on a quand même du lourd : Jean-Pierre Bacri, Nathalie Baye, Melvil Poupaud et Isabelle Carré. Moi j'aime bien Isabelle Carré. Elle projette une telle innocence et une telle candeur presque enfantine que cela donne un relief tout particulier à ses personnages, et c'est principalement pour cette raison que je voulais découvrir Les Sentiments.

 

vlcsnap-2015-11-22-19h32m43s445Et effectivement le couple assez inattendu qu'elle forme avec Bacri est la grosse curiosité du film. Mais soyons honnête, le reste peine à fonctionner, entre des personnages mal dessinés et un humour incongru qui rate plus d'une fois le coche. Rien n'est véritablement expliqué de ce qui lie cette jeune femme à ce père de famille insatisfait, et donc le film perd beaucoup de son efficacité dramatique, et ce ne sont certainement  pas les dialogues finalement peu inspirés qui vont arranger les choses.

 

 

 

 

vlcsnap-2015-11-22-19h31m16s510Pire, la réalisatrice joue avec maladresse la carte de l'originalité en faisant commenter son film par une chorale qui ponctue régulièrement l'action par des pauses musicales incongrues. Outre le fait que les paroles sont la plupart du temps indéchiffrables, le concept dérange plus qu'il ne sert véritablement le film. La musique est le plus souvent en parfait et total décalage avec l'action, ce qui a pour effet de nous sortir du film des qu'on commence à y entrer. Un mauvais point, donc.

 

 

 

 

vlcsnap-2015-11-22-19h48m45s916En soi, Les Sentiments n'est pas désagréable, en grande partie parce que Carré se donne à fond et habite complètement son personnage de femme-enfant. Mais à côté de cela, on est un peu déçu de voir Nathalie Baye jouer les utilités et faire presque de la figuration avec un personnage mal fagoté et dont la réalisatrice semble ne pas avoir grand chose à faire, puisque hormis se déhancher sur "Can't Take My Eyes Off  You", elle ne brille véritablement que durant une ou deux scènes.

 

 

 

 

Il y a même quelques apartés grivois dont on se demande ce qu'ils viennent foutre là. Entre une courte séquence animée et un monologue final de Bacri qui se voudrait drôle mais qui ne parvient à être que consternant de ridicule, le film perd instantanément le capital de sympathie qu'il pouvait avoir accumulé. Reste une comédie gentillette qui au final ne casse pas trois pattes à un canard (ça tombe bien, y’en a un dans le film) et qui regorge de possibilités inexploitées.



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