lundi 28 novembre 2016

L’Enquête

Film de Vincent Garenq (2015), avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Laurent Capelluto, Florence Loiret Caille, Eric Naggar, etc…

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Dès le départ, on sait qu'il ne va pas falloir s'attendre à quelque chose de très cinématographique, et pour cause : la reconstitution de faits divers, c'est toujours très classique, à moins d'avoir affaire à un Oliver Stone ou un David Fincher. C'est un cinéma fait de confrontations, de gros plans sur des visages, de scènes de prétoire, bref pas vraiment un terrain pour l'expérimentation. Mais le cinéma, c’est aussi ce qu’on lui demande : une intrigue bien charpentée, conçue pour coller au plus près à la réalité.


 
112error367On savait déjà un peu où on mettait les pieds puisque le metteur en scène Vincent Garenq avait déjà signé le fameux Présumé Coupable, qui racontait le calvaire d'Alain Marécaux, accusé à tort dans l'affaire d'Outreau. Un film dont le traitement sobre et digne encadrait parfaitement la performance extraordinaire de Philippe Torreton. Un gage de sérieux et de professionnalisme, donc, à défaut de génie.
 
 
 
 
 
 
 
112error957Pour L’Enquête, Garenq choisit l'angle du film d’investigation, façon Les Hommes du Président. Gilles Lellouche campe Denis Robert, le journaliste de Libé qui a mis à jour l’affaire des frégates de Taïwan et par ricochet, celle de Clearstream. On est un peu épatés qu’une actualité aussi récente fasse ainsi l’objet d’un film. Fût un temps où ce genre de scandale était abordé par le cinéma, et encore avec des pincettes et bien des années après les évènements. Plus maintenant et bien au contraire.
 
 
 
 
 
 
Globalement, L’Enquête remplit parfaitement son rôle, il décortique et clarifie tous les tenants et aboutissants de ce scandale financier, tout en gardant malgré tout une forme attrayante et claire, et en n’oubliant jamais la notion d’entertainment. En clair, on n’est pas largué au bout de 5 minutes, comme c’est hélas souvent le cas dans les films du genre. Lellouche reste fidèle à lui-même en reporter opiniâtre, et Charles Berling est un choix plutôt surprenant pour le rôle du juge Van Ruymbecke, même si l’acteur n’innove pas vraiment. La réalisation, efficace et effacée, fait son job et si Garenq s’y révèle moins percutant que dans Présumé Coupable, c’est aussi faute d’un sujet moins riche sur le plan humain. Sans faire dans le tape-à-l’œil façon Oliver Stone, L’Enquête remplit donc sagement son contrat de divertissement “inspiré de faits réels”. Instructif, à défaut d’être réellement passionnant.

 
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