dimanche 28 mai 2017

The Voices

Film de Marjane Satrapi (2014), avec Ryan Reynolds, Gemma Aterton, Anna Kendrick, Jacki Weaver, Adi Shankar, etc…

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Vous vous souvenez de Persépolis ? Mais si, ce dessin animé 100 % frenchy qui racontait sur le mode autobiographique l’enfance et l’émancipation d’une jeune fille iranienne ? C’était déjà un sacré challenge : un film d’animation en noir et blanc, qui était basé, de plus, sur un sujet pas vraiment vendeur. Le résultat, pourtant, parlait de lui-même, et il a révélé une artiste hors-normes : Marjane Satrapi. Qui du même coup a refusé de se laisser enfermer dans des stéréotypes et a mené une carrière surprenante et inhabituelle.


vlcsnap-2017-05-28-11h23m25s189Nouvelle preuve de ce parcours déroutant : The Voices, qu’elle est allée tourner aux Etats-Unis. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la réalisatrice apporte une sacrée bouffée d’air frais au film de serial killer. Car oui, c’est bien de cela qu’il s’agît : le héros, Jerry, est un modeste employé dans une usine de baignoires (!), consciencieux, apprécié de ses collègues… Seulement voilà, Jerry entend des voix, et plus précisément celles de ses animaux de compagnie, un chat et un chien.




vlcsnap-2017-05-28-11h23m05s210A priori, quoi de plus normal quand on adore ses compagnons à quatre pattes ? Sauf que, dans ce cas précis, Jerry est sous traitement pour des tendances violentes, et que c’est son chat qui va l’inciter à écouter ses pulsions criminelles et à reprendre du service ! Le début de The Voices se déroule comme une innocente comédie, et puis d’un seul coup, paf, on bascule direct dans l’horreur et le gore : ça calme ! Donc même si le tout est emballé dans un humour noir décapant, le film n’est clairement pas pour toutes les sensibilités.




vlcsnap-2017-05-28-11h21m41s156En revanche, ça fait plaisir de voir les tics du genre dépoussiéré par une approche résolument iconoclaste et très européenne. Comme on l’a dit, le film ne s’impose pas de limite en matière d’horreur qui tâche ou de mauvais goût, mais il réussit également l’exploit de rendre supportable Ryan Reynolds, ce qui, après Deadpool, était loin d’être gagné. Mieux, le comédien arrive à faire de Jerry un personnage original et attachant et The Voices s’enrichit de quelques belles idées, comme la représentation de son monde intérieur déformée par les médicaments. Et puis les échanges entre le héros et ses animaux de compagnie sont particulièrement savoureux.



Ce détour américain de notre frenchie Marjane Satrapi s’avère donc être une parenthèse particulièrement rafraichissante. La réalisatrice joue avec beaucoup d’habileté et d’humour sur les clichés et les situations, et détourne brillamment le genre avec quelques écarts délicieusement barrés. Et quand le film donne l’impression de ne pas savoir comment conclure, elle termine sur une pirouette à la fois culottée et pétillante (ne ratez pas le générique de fin, une petite perle !). Cela donne un mélange tellement surprenant qu’il n’a probablement pas dû trouver son public et plaire à tout le monde. Recommandé, donc, si vous n’avez pas l’estomac trop fragile, ça va de soi.


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