lundi 29 mai 2017

Love and Mercy

Film de Bill Pohlad (2014), avec John Cusack, Paul Dano, Elizabeth Banks, Paul Giamatti, Jake Abel, etc…

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Un biopic, c’est toujours plus ou moins des figures imposées autour du parcours d’un artiste. Généralement, la grandeur et la déchéance d’une star ou d’un personnage public. Mais depuis quelque temps, le genre étant devenu populaire (et rentable), on a trouvé de nouveaux axes à explorer. Outre le fait qu’il est admis désormais de montrer le côté obscur d’une célébrité, c’est plutôt la petite histoire, celle qui sort de l’ordinaire, qu’on va mettre en avant.

vlcsnap-2016-05-18-14h08m14s29Perso, je n’ai jamais été fan des Beach Boys. J’ai toujours considéré, à tort sans doute, leur surf music guillerette avec une certaine condescendance. Et l’une des grandes qualités de ce Love & Mercy, c’est justement de remettre à sa juste place le génie mélodique, mais aussi créatif de Brian Wilson, le co-fondateur du groupe. A cet égard, la reconstitution méticuleuse des sessions d’enregistrement de l’album Pet Sounds, en plus d’être un beau moment de cinéma, donnent toute sa valeur au perfectionnisme incroyable du musicien.




vlcsnap-2016-05-18-14h12m28s8Mais il y a aussi l’histoire cachée, celle d’un artiste atteint de troubles mentaux, qui est racontée avec beaucoup de subtilité et de tact. Le film met en évidence la subtile limite entre le génie et la folie, n’affichant pas de manière trop flagrante la névrose de Brian Wilson. Bien au contraire, les symptômes nous apparaissent petit à petit, au gré d’une narration qui mélange deux époques différentes, et où le chanteur est interprété par deux acteurs, Paul Dano et John Cusack. Le spectateur est baladé, un peu comme le personnage de Melinda, à la découverte d’un homme torturé et manipulé.




vlcsnap-2016-05-18-14h07m40s243Le casting est bien évidemment le point fort de Love & Mercy. Dano et Cusack, dans deux gammes d’émotion distinctes, font chacun des merveilles. Le premier confirme brillamment qu’il est l’un des acteurs les plus doués de sa génération, le second fait définitivement oublier l’étiquette de bon gars rigolo qui lui collait un petit peu trop aux basques. Ne pas oublier Elisabeth Banks, effacée et convaincante, et surtout Paul Giamatti, excellent comme à l’accoutumée, et dont le rôle de salaud manipulateur nous fait entrer de plain pied dans le versant ambigu et troublant de l’intrigue.




Traversé de splendides trouvailles visuelles, Love & Mercy est donc un biopic intelligent et sensible, qui décrit admirablement l’univers de son personnage principal, sa lente perte de contact avec la réalité, mais aussi la reconquête de son identité. Porté par deux belles performances d’acteurs, et avec de belles poussées d’émotion (la reprise finale de Wouldn’t It Be Nice est vraiment poignante) le film réussit l’exploit de donner vie à tout cela avec brio, et rend de ce fait particulièrement déchirant cet itinéraire à la fois chaotique et attendrissant.

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