vendredi 28 février 2014

Nebraska

Film d’Alexander Payne (2013), avec Bruce Dern, Will Forte, June Squibb, Bob Odenkirk, Stacy Keach, etc…
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On l’avoue, sur le Strapontin, on est fan de Bruce Dern. Cet acteur, éternel second rôle, dégage quelque chose de si particulier au travers de ses différentes performances, même s’il a souvent tendance à en faire dix fois trop. Donc, du coup, savoir qu’il avait tourné sous la direction d’Alexander Payne, ça mettait l’eau à la bouche. Payne, on l’avait découvert avec ce surprenant petit film qu’était The Descendants, et qui mélangeait avec brio comédie et émotion (on vous en parle d’ailleurs ici). Ce Nebraska titillait donc sérieusement notre curiosité, et ce d’autant plus sérieusement que Dern avait décroché grâce à lui le Prix d’Interprétation au dernier Festival de Cannes.


vlcsnap-2014-02-28-00h06m51s144A l’arrivée, Nebraska est fidèle à ce qu’on pouvait en attendre. Un bien beau film, à la fois drôle et cocasse, qui évite le mélo facile pour nous livrer un portrait savoureux d’une relation père-fils. Lui est convaincu d’avoir gagné le gros lot à un tirage au sort bidon, son fils essaie de lui faire entendre raison, mais rien à faire. Les voilà donc partis pour un long voyage pour aller chercher ce fameux et hypothétique chèque. C’est donc un road movie, filmé dans un noir & blanc superbe, qui va amener le fils a découvrir un père dont il ne connait absolument rien, le tout sur fond de rencontres avec famille et anciens amis.




vlcsnap-2014-02-28-00h09m48s65Le plus formidable dans Nebraska, c’est justement qu’il amène cette émotion comme sur la pointe des pieds. Par le biais de petites scènes humoristiques et de personnages impayables (mention spéciale à June Squibb dans le rôle de la mère), on découvre petit à petit de quoi ont été faits les rapports de cet homme avec son fils. Marié sans amour, père par accident, il ne révèle jamais rien de sa vie, mais le hasard des rencontres va petit à petit éclairer son passé. Tout le talent d’Alexander Payne, c’est de savoir suggérer avec beaucoup de finesse tous ces sentiments fragiles sans jamais tomber dans la condescendance ou la facilité.



 
vlcsnap-2014-02-28-00h02m22s241Bruce Dern, bien entendu, est extraordinaire. Moins expansif qu’à son habitude, il fait des merveilles dans ce rôle de vieux bougon opaque et éteint par la vie. D’un simple regard, il réussit à nous faire comprendre tout le passé de son personnage, comme lors de cette très belle scène où il croise son amour de jeunesse. C’est du grand travail d’acteur, tout simplement. Il faut également tirer son chapeau au reste du casting (dans lequel on reconnaitra d’ailleurs  Bob Odenkirk, de la série TV Breaking Bad), qui réussit l’exploit d’être totalement convaincant et crédible, totalement au diapason d’une mise en scène sensible et à taille humaine.



Après l’excellent The Descendants, Alexander Payne prouve avec ce Nebraska son talent pour marier avec justesse comédie et émotion, et offre à Bruce Dern le rôle de sa vie, qui on l’espère ne sera pas zappé aux prochains Oscars. Une authentique et belle réussite, à découvrir toutes affaires cessantes.


 
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mercredi 26 février 2014

The Master

Film de P.T. Anderson (2012), avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Laura Dern, Ambyr Childers, etc…

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Ça parle de quoi en deux mots : un ancien soldat tombe sous la domination d’un maitre à penser qui dirige une secte.

C’est rageant comment, après vous avoir ébloui le temps d’un film, il est carrément impossible de reconnecter avec un metteur en scène. Au Strapontin, on avait craqué pour Magnolia, ce film choral doux-amer plein de surprises et de belles performances d’acteur. Un film tellement énorme et extraordinaire qu’on se disait avec confiance qu’on allait être ébloui par les autres films de son réalisateur, Paul Thomas Anderson. Eh bien non ! On se rappelle avoir été cueilli à froid par cet OVNI qu’était Punch Drunk Love, puis être resté hermétique à un There Will Be Blood pourtant plein de qualités. C’est donc avec une certaine appréhension qu’on attendait The Master. Peine perdue.

vlcsnap-2014-02-25-11h36m06s95A la base, le personnage principal, celui de Joaquin Phoenix, est une sorte de crétin congénital, incontrôlable et violent. Même si on applaudit la performance de l’acteur, il est en revanche impossible de s’identifier ne serait-ce qu’un minimum à lui. Du coup, il est très difficile d’entrer dans The Master, pour la bonne et simple raison qu’on demeure totalement indifférent au sort de ses personnages. On se dit que le film va prendre son envol avec l’arrivée de Philip Seymour Hoffman, qui est tout de même au centre de l’histoire. Là encore, c’est loupé. En dépit de quelques belles scènes et d’une interprétation comme toujours admirable, le film ne décolle pas plus.

 

 

Il y avait pourtant de quoi faire: le sujet, axé sur les relations troubles qu’entretient le héros avec ce “Maître” qui l’embrigade, est intéressant. Le film pose également un regard très original sur les sectes, même s’il est dénué de tout recul critique. Enfin, Phoenix et Hoffman sont réellement remarquables et leur jeu bien souvent bluffant… Mais tout cela ne fait pas un film. Trop long, languissant, se perdant en route et larguant le spectateur au passage, The Master est un film insaisissable et opaque. Un autre rendez-vous manqué avec Paul Thomas Anderson… Dommage, on aurait aimé en être.

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dimanche 23 février 2014

Marathon Man

Film de John Schlesinger (1976), avec Dustin Hoffman, Laurence Olivier, Roy Scheider, Marthe Keller, William Devane, etc…

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Ça parle de quoi en deux mots : un étudiant est impliqué dans un trafic de diamants avec un ancien criminel Nazi.

Au moment de sa sortie slogan de Marathon Man annonçait la couleur de manière on ne peut plus simple: un peu en dessous du titre, il y avait simplement précisé “Un Thriller” . Pourtant, avec le recul, peu de films du genre sont aussi forts et viscéraux que celui-ci. Non content d'être un des thrillers les plus haletants qui soient, Marathon Man est aussi un film qui ne prend pas de gants avec le spectateur et qui le malmène sans le moindre ménagement. Cocktail explosif à la fois violent, complexe et formidablement intense, il se classe d'entrée de jeu parmi les plus belles réussites du genre.


 
vlcsnap-2014-02-22-23h14m48s191Ça commence de manière complètement éclatée, avec une structure dramatique qui parait lâche : le temps d’une scène, apparemment sans rapport avec l’histoire, entre un chauffeur de taxi juif et un conducteur allemand, le décor est posé. Le passé nazi est là, prêt à ressurgir à la moindre occasion. Le temps de présenter le héros, Babe (Dustin Hoffman), et l’intrigue se déplace à Paris, où un espion (Roy Scheider) est menacé de mort. Le scénario laisse volontairement le spectateur dans le flou, le temps que les différentes histoires convergent implacablement les unes vers les autres.
 
 
 






vlcsnap-2014-02-22-23h36m49s92Dès le départ, Marathon Man est mené de main de maître par une réalisation nerveuse et impeccable. John Schlesinger, pourtant davantage habitué aux drames intimistes comme Macadam Cowboy, fait preuve d’une virtuosité incroyable dans la manière dont il pose le décor et définit les personnages. Avec lui, Paris mais aussi New York deviennent des villes angoissantes, où la menace de la mort plane à chaque coin de rue. Déjà, le film se distingue par cette ambiance oppressante, à la limite du film d’horreur, savamment entretenue par la musique tendue et stressante de Michael Small.



 



 
 
vlcsnap-2014-02-22-23h23m57s33Par cette approche, Marathon Man est tout à fait dans la lignée des grands thrillers paranoïaques des années 70, dans lesquels on ne peut faire confiance à personne et où chaque personnage a son lot de secrets. Le trait de génie du scénario, c’est d’y faire intervenir des éléments troubles, le spectre du nazisme, sous la forme d’un criminel de guerre brillamment interprété par un Laurence Olivier dans un de ses meilleurs rôles. Son interprétation de Szell, “Der Weisse Angel” comme l’appelaient ses victimes juives, est en tout point remarquable de sobriété et de retenue.
 
 
 






vlcsnap-2014-02-22-23h31m18s158Le spectateur, innocent comme le personnage principal, est ainsi balloté au gré d’une intrigue qui ménage de nombreuses surprises et qui prend, au fur et à mesure de son déroulement, des allures de cauchemar éveillé. Marathon Man va très loin dans la tension, avec une violence crade et parfois malsaine. Le film est resté justement célèbre pour sa séquence de torture dentaire, qui joue pourtant sur la suggestion. Rien n’y est montré, tout se passe hors-champ, mais par la seule utilisation des effets sonores, elle devient un moment physiquement insupportable.







vlcsnap-2014-02-22-23h40m34s28Le film abonde en fausses pistes et en personnages ambigus menant un double jeu. Rien n’est réellement ce qu’il parait dans cette partie mortelle et le spectateur, innocent comme le personnage principal, prend un certain plaisir pervers à se laisser perdre dans ce labyrinthe. Soutenu par une technique sans faille, avec une photographie particulièrement réussie de Conrad Hall, Marathon Man file à tout allure, faisant fi des invraisemblances. Il faut également saluer le talent de Schlesinger pour la direction d’acteurs, qui rend les performances du casting particulièrement impressionnantes, surtout dans un film de genre comme celui-ci.







Avec près de 40 ans au compteur, Marathon Man fait partie de ces films qui vieillissent bien, et dont la mécanique parfaitement huilée pourrait aisément en remontrer à bien des films actuels. C’est un véritable classique du genre, une mécanique d’horlogerie impeccable qui vous laisse le souffre coupé. Énorme.



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Arrêts sur Images
(Comme d’habitude, section à ne lire qu’après avoir vu le film)

Le Trombinoscope
 
Comme on l’a dit, l’une des forces du film, c’est son casting très hétéroclite de pros au sommet de leur art. Dustin Hoffman, même s’il est loin de l’âge du rôle (il avait 40 ans au moment du tournage!), est excellent. Laurence Olivier, qui était atteint d’un cancer à l’époque, a failli ne pas participer au film, aucune compagnie ne souhaitant l’assurer pour la durée des prises de vues. Roy Scheider, tout frais sorti du succès de Jaws, endosse avec beaucoup de talent le rôle de Doc. Enfin, on retrouve William Devane, récemment découvert dans le Family Plot d’Hitchcock, et (cocorico !), notre Marthe Keller nationale fait ici une entrée remarquée sur la scène internationale. Sans oublier notre cher Jacques Marin, qu’on a vu à plusieurs reprises dans des films américains.


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Violence et Effets Spéciaux
 
Un des éléments les plus importants du film, c’est sa violence plutôt cash. Particulièrement viscérale, elle est surtout subtilement dosée pour ne pas tomber dans le too much et s’intégrer au mieux au reste de l’intrigue. Outre les classiques effets d’impact de balles réalisés par Richard E. Johnson et Charles Spurgeon, les producteurs ont au également recours aux services de Dick Smith, un des maquilleurs les plus doués de sa profession qui avait, quelques années plus tôt, créé les effets de L’Exorciste. Sa contribution à Marathon Man en tant que “consultant spécial au maquillage” se limitera à des appliques spéciales pour certaines scènes: la main de Roy Scheider lors de l’attaque dans l’hôtel, ou bien un effet de gorge tranchée vers la fin du film. Smith avait également conçu des prothèses pour Dustin Hoffman destinées à la scène de la roulette, mais elles ne seront pas utilisées.



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“C’est sans Danger ?”
 
C’est la réplique la plus mémorable du film, indéfectiblement liée à la fameuse scène au cours de laquelle Hoffman est torturé par Laurence Olivier. La tension est installée dès le début par le fait que le public sait d’avance de quoi le personnage de Szell est capable, mais elle est renforcée par le fait qu’il soit un ancien médecin nazi, et donc capable de torturer sans la moindre pitié. On établit très vite qu’Hoffman est pieds et poings liés et ne peut se défendre. Toutefois, le public est désarçonné par l’attitude de Szell, sa bonhommie (Olivier dit s’être inspiré d’un jardinier pour le rôle) et sa bienveillance, même si un élément de tension est introduit avec la question “C’est sans danger ?” qui revient comme un leitmotiv et dont on sait très bien que le héros ne connait pas la réponse. Ce sont les plans sur les instruments dentaires qui créent la malaise, et également les cris de Hoffmann lorsqu’Olivier l’examine. Il est à noter que l’acteur avait volontairement exagéré sa réaction de douleur de manière à surprendre son partenaire.


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John Schlesinger joue subtilement sur les nerfs du spectateur, puisque la scène est décomposée en deux parties. Le public, qui pense en avoir fini avec la torture, se détend et le réalisateur pousse la situation encore plus loin.  Toutefois, la scène de la roulette se déroule totalement hors-champ, c’est juste le bruitage quasiment insupportable qui transmettra au spectateur toute l’horreur de la scène. Il faut avoir vu le film en salles pour mesurer l’effet réellement viscéral qu’elle produisait sur le public.



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La Photographie
 
Marathon Man a été un des tout premiers films à bénéficier de l’innovation technique de la Steadicam, un système gyroscopique de stabilisation, qui permet de conserver une image stable en cas de caméra portée. Ce procédé, qui a ensuite été banalisé entre autres par Kubrick, est déjà poussé dans ses retranchements lors de plusieurs scènes du film. Lors de l’entrainement de Babe, un travelling latéral suit sa foulée au ras du sol. Pendant de son évasion, la caméra le suit en courant, et le cadre est instable, comme pour mieux nous communiquer ce que ressent le héros. Dans un cas comme dans l’autre, les mouvements d’appareil sont fluides et élégants, ajoutant à la qualité plastique du film.



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A d’autres moments, la photo se fait plus simple, comme avec ces vues de New York au petit matin, mais le côté visuel reste présent avec des compositions surprenantes, comme lors de la confrontation de Doc avec Szell.



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Construire le suspense
 
Dans ses premières séquences, Marathon Man s’ingénie à faire naitre le suspense à partir d’éléments totalement inattendus. C’est le cas lors de la première tentative d’assassinat. Le personnage de Doc est mis en parallèle avec un landau qui le suit, et que la musique nous signale comme potentiellement dangereux. Ensuite, c’est le contenu de la poussette qui surprend le spectateur, puisqu’il s’agît d’une poupée. Dans les plans suivants, on montre la position du landau par rapport à la voiture de Doc et on révèle la vraie nature de la poupée, puisque le bruitage nous indique clairement qu’il s’agît d’une bombe. Bruitage qui s’interrompt en même temps que les yeux de la poupée s’ouvrent. Le spectateur est alors sur le qui-vive et préparé à toute éventualité, et le réalisateur retarde volontairement l’arrivée de l’explosion, qui sera elle très stylisée (éclatement du visage de la poupée, utilisation de plusieurs angles de prises de vues).



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A l’identique, la scène dans les jardins du Palais-Royal joue sur des objets anodins pour créer la tension. Le public sait par avance que le personnage de Scheider est menacé et que tout peut lui arriver. Le réalisateur utilise donc quelque chose de banal, un ballon de foot. C’est l’esprit du spectateur qui crée de lui-même le suspense, puisqu’il a déjà associé dans son esprit les objets les plus inoffensifs à la notion de danger mortel.
 
 
 
 
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Les Fantômes du Passé
 
Pour un film autant imprégné de la menace du nazisme, il fallait une scène forte, de manière à la replacer dans un contexte plus humain. C’est le but de la scène chez les diamantaires, au cours de laquelle Szell est reconnu par une de ses anciennes victimes. Le film alterne trois points de vue: Szell, la femme qui l’a reconnu et les passants. D’abord les plans se concentrent sur la foule, sans montrer quelqu’un en particulier, mais plutôt les réactions surprises. Puis la caméra cadre Szell de plus en plus près pour nous montrer son malaise. La scène s’interrompt lorsque la passante est renversée par une voiture. L’angle de prise de vues est tel qu’il accentue la menace représentée par le véhicule, et un plan à la verticale nous la montre chuter sur la chaussée comme si elle était morte. La situation nous parait sur l’instant tellement dramatique et injuste que le réalisateur a cru bon d’insérer un plan supplémentaire pour indiquer que la passante n’était pas morte.



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La Musique
 
vlcsnap-2014-02-22-23h01m21s50Si les thrillers conspirationnistes sont un genre à part dans les années 70, c’est bien souvent le compositeur Michael Small qui les mettait en musique. On n’est donc pas surpris de le retrouver au générique de Marathon Man, et le fait est que sa partition est un ingrédient essentiel dans l’ambiance si particulière qui se dégage du film. Dominée par de sourds accords de piano, elle se distingue par une tonalité qui marie menace et désespoir. Tout comme la violence du film, elle est parfois très agressive, avec des effets musicaux très marqués, et ne s’illumine que le temps d’un love theme fragile. Le synthétiseur apporte une coloration particulière, une touche électrisante qui va même jusqu’à imiter le sifflement de la roulette.
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Malgré le succès remporté par le film, la BO, qui n’apparait pas comme très commerciale, ne sera pas éditée. Il faudra attendre 2010 et le feu vert de la Paramount pour qu’un CD voie enfin le jour. Ceci dit, il faut tout de même préciser qu’il s’agît d’un album assez difficile d’accès, sa musique très atmosphérique se prêtant parfois assez mal à une écoute en dehors du film. Mais c’est aussi l’un des témoignages les plus éclatants du génie de ce compositeur très doué, hélas disparu trop tôt (CD Import Film Score Monthly FSM vol. 13 n° 5 disponible ici ).









mmdvdEn vidéo
 
Longtemps indisponible en DVD pour une bête histoire de droits musicaux (à cause de l’opéra montré dans le film), Marathon Man a eu droit à une édition plus que correcte sur ce support. Un transfert tout à fait propre, un son 5.1 de bonne facture qui met bien en avant la piste musicale, bref du tout bon ! Ajoutez à cela une rétrospective très intéressante sur le tournage, Going The Distance : Remembering Marathon Man, avec des interviews des acteurs principaux. Il y a également un reportage d’époque, The Magic of Hollywood… is the Magic of People. C’est un documentaire un peu neuneu à la gloire du producteur Robert Evans, mais qui a tout de même le mérite de montrer pas mal d’images du tournage. Autre supplément intéressant: les répétitions filmées des acteurs.

Pour ce qui est du blu-ray, on a en prime une image un peu mieux définie, même si le contraste n’est pas vraiment au rendez-vous. Par contre, l’édition française est à bannir, puisqu’elle ne contient strictement aucun bonus ! Une attitude éditoriale inexplicable de la part de la Paramount, qui a pris la mauvaise habitude de sabrer tous les suppléments sur ses disques européens. Si vous désirez les retrouver, il faudra vous tourner vers l’édition américaine qui, heureusement, peut être lue sur n’importe quelle platine. On voudrait tuer le format blu-ray dans l’œuf, on ne s’y prendrait pas autrement !

jeudi 20 février 2014

L’Ultimatum des Trois Mercenaires

(Twilight’s Last Gleaming)

Film de Robert Aldrich (1977), avec Burt Lancaster, Richard Widmark, Charles Durning, Melwyn Douglas, Paul Winfield, etc…

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Ça parle de quoi en deux mots : un ancien militaire menace de lancer des missiles nucléaires si la Maison Blanche n’exécute pas ses ordres.

Oubliez le titre français débile, ou du moins un des titres français, puisque le film en question a connu dans notre beau pays une carrière plutôt cahotique, qui d’ailleurs même avec le recul s’explique difficilement. Jugez plutôt: pour sa sortie française, Twlight’s Last Gleaming voit sa durée amputée de près de 50 minutes. Le motif donné à l’époque, c’était (sic!) “un contenu antimilitariste gênant” ! On lui colle donc un titre à la con, ou même mieux, on l’exploite même sous plusieurs titres différents (Piège pour un Président), et en voiture Simone ! Le film étant une petite production indépendante, récupéré par un distributeur français plutôt spécialisé dans les nanars, il n’a pas fait, on s’en doute, une grande carrière sur les écrans.

 

vlcsnap-2014-02-19-21h55m27s194Difficile même aujourd’hui de savoir quels ont été les motifs réels qui ont permis un tel tronçonnage. Il est surprenant de constater que, même à l’époque de la sortie, en 1977, pratiquement personne ne s’en était ému, puisque son réalisateur, Robert Aldrich, n’avait plus réellement la côte et que de toute façon le film n’était pas soutenu par un grand studio, alors … Twlight’s Last Gleaming a été étiqueté comme une anonyme série B et foutue dans un tiroir. Au Strapontin, on a vu la version courte de 91 minutes sortie en salles, et le résultat tenait du massacre pur et simple : des pans entiers de l’intrigue sabrés au nom du politiquement correct, qui rendaient du coup la compréhension de l’intrigue quasiment impossible.

 

 

vlcsnap-2014-02-19-22h08m38s193C’est donc une sacrée découverte que de pouvoir enfin visionner le film dans sa version intégrale, même si, pour être tout à fait honnête, il reste critiquable sur bien des aspects. Robert Aldrich, qui a tout de même signé des films comme En Quatrième Vitesse ou Les Douze Salopards, a fait bien mieux par le passé. Twlight’s Last Gleaming est très marqué seventies, avec des énormités au détour de chaque séquence, des dialogues pas toujours très inspirés et un côté un peu ringard dans son approche. C’est du cinéma plan-plan, mais bon, le réalisateur n’a jamais réellement été adepte de la subtilité, c’est plutôt le genre à foncer dans le tas.

 

 

vlcsnap-2014-02-19-22h18m45s97Du coup, l’aspect politique de l’intrigue, qui joue sur la révélation d’un mémo lié à la guerre du Vietnam, semble manié dans le but de provoquer une émotion facile, un peu à la Oliver Stone. Ça donne des allures de brulot politique à un film qui, sans cela, serait plutôt classique dans sa facture. Néanmoins, Aldrich a tout de même l’honnêteté d’aller jusqu’au bout de son idée, et même si le dénouement apparait comme assez prévisible, la fin se distingue par un ton très particulier et désenchanté, tout à fait dans la lignée d’un certain cinéma conspirationniste tel qu’il se pratiquait justement dans la seconde moitié des années 70.

 

 

vlcsnap-2014-02-19-22h09m31s186Là où Twlight’s Last Gleaming se distingue, par contre, c’est par l’habileté de sa réalisation. Le split-screen, dont nous avons récemment parlé, trouve ici sa pleine justification, étoffant de belle manière des séquences d’action parfaitement mises en place et exécutées. La démultiplication des points de vue se fait jusqu’au vertige, mettant en abyme personnages et situations dans des mosaïques foisonnantes. C’est indéniablement l’un des points forts du film, qui booste intelligemment l’intrigue le temps de quelques séquences.

 

 

 

Traversé de temps à autre par quelques beaux éclairs de génie et soutenu par un excellent casting (en particulier Charles Durning dans le rôle du Président), Twlight’s Last Gleaming n’est ni un réel chef d’œuvre, ni un film maudit. C’est maladroit, souvent pataud et parfois assez grossier, mais il s’en dégage cependant un sentiment d’urgence qui valait la peine que ce film charcuté puisse enfin être visionné dans sa version intégrale.

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Le Blu-Ray

tlgUne fois de plus, Carlotta nous gratifie d’une belle édition pour réhabiliter un film relativement méconnu du grand public. C’est, comme toujours chez l’éditeur, du travail très soigné.

Le transfert image est particulièrement impressionnant par sa définition et son piqué. C’est le résultat d’une restauration entreprise par le studio allemand Bavaria, et c’est réellement superbe. Côté son, une seule piste VO en mono, car du fait de son remontage, la version intégrale n’a jamais été complètement doublée en VF.

En complément, un documentaire de plus d’une heure sur le film, Aldrich over Munich : The Making of Twilight’s Last Gleaming, qui raconte sa production mouvementée et l’accueil mitigé qu’il a reçu, avec des interventions de la fille de Robert Aldrich, mais aussi de plusieurs membres de l’équipe allemande.

Enfin, vu qu’on a souvent affaire à des packagings hideux ou qui craignent un peu, c’est un vrai plaisir de signaler que la pochette est d’un design très agréable et tout à fait raccord avec l’esprit du film.

 

 

 

La Musique

Twilights_last_gleaming_Silva_FILMCD_111D’habitude, Robert Aldrich faisait toujours appel au même musicien, Frank De Vol, et le résultat était… on va dire sans réelle surprise et parfois même un peu lourd. Pour Twlight’s Last Gleaming, ce dernier étant souffrant, on fait appel dans l’urgence à Jerry Goldsmith qui livre sa partition en un temps record. Œuvre mineure du compositeur, elle appartient pourtant à la période dorée de sa carrière, lors de laquelle il alignait peinardement 4 ou 5 partitions exceptionnelles par an.

Très martiale, la musique rappelle bien souvent celle de Patton ou même du premier Rambo par l’utilisation des cuivres, mais elle est surtout très proche de Capricorn One, qu’il signera la même année, et qui reste une de ses musiques d’action les plus réussies. Le suspense est intensifié par une écriture très rythmée, qui mélange cuivres, cordes et piano.

Vu l’insuccès du film, l’album de la BO ne sera pas édité lors de la sortie en salles et pendant bien longtemps, on suppose les bandes des sessions d’enregistrement perdues. Quelques années plus tard, elles seront retrouvées grâce au fils du compositeur et un CD paraitra dans la foulée. A découvrir, malgré une qualité sonore pas toujours au top qui ne rend pas vraiment justice à la richesse de la partition.

mercredi 19 février 2014

All is Lost

Film de J.C. Chandor (2013), avec Robert Redford.

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Ça parle de quoi en deux mots : un homme doit survivre seul dans l’océan Indien après que son bateau ait été endommagé par un container.

Ah, là, pour le coup, difficile de prendre un argument plus simple que celui de cet All is Lost : un homme seul sur un bateau, auquel il arrive comme qui dirait la loi de l’emmerdement maximum. Après un accident, notre héros  - c’est Robert Redford - devra se battre contre les éléments, ce qui l’amènera jusqu’au stade ultime de la survie après bon nombre de péripéties. A la lecture du scénario, au Strapontin, on était un peu perplexe. Comment maintenir l’intérêt avec un argument pareil sur un film entier, qui plus est sans le moindre dialogue ?

 

vlcsnap-2014-02-18-23h33m47s94Effectivement, c’est un beau pari cinématographique, et si on est admiratif devant un challenge technique relevé haut la main (tout le monde sait que tourner en pleine mer n’est pas une partie de plaisir, demandez à Spielberg !), on est en revanche beaucoup plus perplexe devant la construction scénaristique. A savoir, peut-on s’attacher pendant près de deux heures à un personnage dont on ne sait rien ? C’est toute la question. Certes, sur le papier, c’est fortiche et novateur, mais hélas sur le plan dramatique, ça ne fonctionne pas. Personnellement, c’est triste à dire mais au bout d’un moment, je n’avais plus grand-chose à cirer des déboires de notre pauvre ami Redford.

 

vlcsnap-2014-02-18-23h31m56s6Du coup, All is Lost devient purement descriptif mais n’engage pratiquement jamais l’identification du spectateur. C’est particulièrement frustrant et c’en est même à se demander si, à force de maladresses, il n’y renonce pas ouvertement, comme avec l’utilisation de la voix off qui ouvre le film. Sur le moment, on trouve ça un peu longuet et un tantinet chiant, cette narration sur fond de containers flottant dans l’océan. Puis en fait, on se rend compte à la toute fin de la véritable signification. Placée ainsi en introduction, elle perd du coup tout son potentiel dramatique. Tout le reste est à l’avenant, et se résume très vite à un empilement de situations qui ne débouchent sur rien, si ce n’est enfoncer le héros toujours plus loin dans les ennuis.

 

All is Lost nous laisse donc sur une impression plus que mitigée. Dans le principe, c’est balèze, dépouillé à l’extrême, radical, tout ce qu’on voudra, mais concrètement c’est un peu vain. Un défi cinématographique, si brillamment relevé soit-il, ne fera jamais un bon film sans un minimum d’empathie pour les personnages.

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mardi 18 février 2014

Dark Star

Film de John Carpenter (1974), avec Brian Narelle, Dan O’Bannon, Cal Kuniholm, Dre Pahich, etc…

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Ça parle de quoi en deux mots : l’équipage d’un vaisseau spatial aux prises avec un alien et des bombes récalcitrantes.

Des astronautes chargés de faire sauter des planètes instables, un extra-terrestre en forme de ballon de plage, une bombe qui discute philosophie... Dans cette vision délirante de l'espace, John Carpenter fait ses premières armes. Dark Star, c'est 2001 revisité par les Nuls ! Œuvre de jeunesse en forme de grosse déconnade, c'est l'un des films de SF les plus surprenants et les plus atypiques qui soient. Retour sur un space opéra débraillé et culte.

 

vlcsnap-2014-02-18-11h29m51s150Pour apprécier pleinement Dark Star, il ne faut surtout pas perdre de vue les conditions dans lesquelles il a été fait. John Carpenter est alors étudiant a l'USC, brillante université qui a donné naissance à des talents tels que George Lucas. Avec ses potes, il réalise avec des bouts de ficelle un court-métrage de SF qui tapera dans l'œil d'un producteur, Jack H. Harris. Ce dernier, séduit par ce qu'il a vu, propose au réalisateur le budget suffisant pour en faire un film de cinéma et pouvoir l'exploiter en salles. Le résultat, bien que bricolé, attirera l'attention de pas mal de monde et sera même présenté dans des festivals à l'étranger (y compris celui d'Avoriaz), commençant à créer le buzz autour du nom de John Carpenter.

 

 

vlcsnap-2014-02-18-15h07m49s149Dark Star ne se regarde donc pas comme un film normal, et il y a fort à parier que ceux qui s'y risqueront sans connaitre le background du film vont vite déchanter et trouver ça parfaitement nul. Cela pouvait encore passer à l'époque de la sortie du film, en 1974, dans la mesure où il a été perçu comme un objet de contre-culture mais aujourd'hui, le public aura sans doute du mal à appréhender une narration qui prend peinardement son temps et joue sur l'ennui et le désœuvrement de ses personnages (Carpenter lui-même En Attendant Godot comme source d'inspiration). Ce space-opéra foutraque se termine en queue de poisson, sur une fin totalement nihiliste qui indique clairement que les auteurs ne savaient pas très bien comment conclure. Peu importe, d’ailleurs, puisqu’on est parfaitement en phase avec l’esprit déconneur et potache du film.

 

 

vlcsnap-2014-02-17-20h38m20s1Pourtant, à bien y regarder, le film met en place pas mal d'éléments nouveaux en matière de SF. D'abord, il joue à fond sur le côté ordinaire et banal de ses personnages, qui ne sont ni plus ni moins que des ouvriers dans l'espace. Ils sont là pour bosser, se font chier à cent sous de l'heure et se fichent bien de l'attirail technologique qui les entoure. Ensuite, exit les décors propres à la 2001. Les cabines sont crades, ressemblent davantage à une chambre de cité U et sont tapissées de photos de cul. Autant d'éléments que Ridley Scott reprendra dans Alien. Dark Star détourne également de manière plus subtile le film de Kubrick: ici pas de valse de Strauss pour accompagner la vision des vaisseaux spatiaux mais une chanson de country ! Quant à l’accompagnement musical, même s’il est sommaire, il préfigure ce que fera John Carpenter dans ses films suivants.

 

vlcsnap-2014-02-17-20h44m46s17De la même manière, on a ici le brouillon d’Alien, puisqu’une bonne partie de l’intrigue se résume à une chasse à l’extra-terrestre dans les couloirs du vaisseau. Rien d’étonnant à cela : Dan O’Bannon, qui cumule ici les fonctions d’acteur, monteur, directeur artistique et de superviseur des effets spéciaux, signera quelques années plus tard le scénario du film de Ridley Scott. Mais là encore, on reste dans un esprit bricolo, puisque l’alien en question n’est rien d’autre qu’un ballon de plage avec des griffes !  Quelque part, c’est cette absence de prétention qui donne toute sa saveur au film. Cela n’empêche pourtant pas certaines innovations techniques en matière d’effets spéciaux, nottament une plongée dans l’hyper-espace dont Star Wars s’inspirera quelques années plus tard.

 

vlcsnap-2014-02-17-20h45m14s38C’est vrai, c’est parfois un peu juste, et même malgré sa courte durée, Dark Star n’évite pas les temps morts et les longueurs. Le film est déséquilibré, avec des séquences interminables (les mésaventures de Pinback dans la cage d’ascenseur) et d’autres expédiées un peu vite. C’est aussi un one man show pour Dan O’Bannon, qui monopolise l’écran et n’hésite pas à en faire des tonnes dans un des rôles principaux. Selon son humeur, on trouvera sa performance hilarante ou parfaitement agaçante, c’est selon. Personnellement, son personnage de chien fou m’a bien fait marrer (la séquence du journal de bord est un grand moment!), mais je comprends qu’on y soit allergique.

 

 

Dark Star n’est pas vraiment un film à part entière, c’est plutôt une œuvre de jeunesse. Néanmoins, si on le replace dans le contexte de l’évolution du genre, il est clair qu’il a posé pas mal de jalons et défini de nouvelles approches. C’est ce qui en fait une œuvre unique en son genre, une curiosité qui, à sa manière et avec ses moyens plus que limités, a tout de même fait énormément pour l’évolution de la SF.

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Version Longue et Director’s Cut

vlcsnap-2014-02-17-20h39m48s106Assez curieusement pour un film de cette durée, il existe plusieurs versions de Dark Star. En effet, lorsque le producteur Jack H. Harris entreprend de distribuer le film, il demande plusieurs ajouts à Carpenter de manière à ce que le film puisse être exploité en salles. Plusieurs séquences additionnelles seront donc tournées dans ce but. Lors de sa distribution en vidéo, il sera remonté, plus ou moins selon les intentions initiales du réalisateur. Ça reste à vérifier, dans la mesure où ce dernier a depuis plus ou moins renié le film. En tout cas, cette “Director’s Cut” est sans doute la moins bonne des deux, dans la mesure où elle sabre des informations importantes relatives à l’intrigue, mais aussi une des séquences les plus spectaculaires du film (la traversée du champ d’astéroïdes). Mieux vaut donc découvrir le film dans sa version salles, certes parfois un peu longuette, mais quelque part plus équilibrée.

 

En vidéo

darkstarÇa valait la peine d’attendre ! Resté très longtemps invisible dans notre beau pays, Dark Star a récemment eu les honneurs d’une édition vidéo plus que réussie, et ce grâce aux bons soins de l’éditeur Carlotta, dont la réputation en matière d’édition de petits classiques n’est plus à faire. Bien entendu, n’allez pas espérer un piqué et une qualité d’image digne des blockbusters récents ! Une grosse partie de Dark Star a été tournée en 16 mm, puis gonflée en 35, donc pour ce qui est de la définition, on est bien loin des standards HD ! Cela n’empêche pas Carlotta de proposer une image propre et satisfaisante, tout à fait en rapport avec les origines bricolées du film. Enfin, cerise sur le gâteau, le disque offre le choix entre les deux montages existants.

 

 

Mais le gros morceau de cette édition, c’est surtout le documentaire rétrospectif Let There Be Light: The Making of Dark Star, qui revient en détail sur la passionnante histoire de la conception et de la réalisation du film, avec de nombreuses interviews des membres de l’équipe. Seul John Carpenter manque à l’appel. Il a semble-t’il gardé un si mauvais souvenir de cette époque qu’il a refusé de participer aux suppléments. C’est donc sous la forme d’extraits d’une interview audio qu’il apparaitra dans le doc.

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Cet excellent reportage est surtout l’occasion de mettre en avant le rôle primordial de Dan O’Bannon dans l’élaboration et la réalisation du projet. Une belle façon de rendre hommage à cet artiste jamais vraiment reconnu par ses pairs et décédé il y a 4 ans. Il sera d’ailleurs très déçu de l’accueil mitigé reçu par le film, à tel point qu’il déclarera : “si je n’arrive pas à faire rire le public, autant lui fiche la trouille”. Donc acte : son scénario suivant, Starbeast, deviendra un classique du genre : Alien.

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