dimanche 16 février 2014

Airport

Film de George Seaton (1970), avec Burt Lancaster, Dean Martin, Jean Seberg, George Kennedy, Jacqueline Bisset, etc…

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Ça parle de quoi en deux mots : Une nuit dans un aéroport américain, qui doit affronter une tempête de neige et une alerte à la bombe.

C’est comme ça que tout a commencé: la vague du film-catastrophe, chère au Strapontin, doit tout à cette production Universal. Il faut dire que les producteurs n’ont pas vraiment pris beaucoup de risques : on prend d’abord un best-seller béton, signé Arthur Hailey, qui a véritablement cartonné en librairie. Ensuite, on engage une distribution solide, avec des acteurs qui ont fait leurs preuves, mais à qui, paradoxalement, on ne demande pas de faire grand’chose. Qui se souvient aujourd’hui d’Airport pour les performances de ses acteurs ? Personne. Même Burt Lancaster, à qui tout cela rapportera pourtant énormément d’argent, avouera même publiquement qu’il s’agissait sans doute du plus mauvais film auquel il ait participé !

 

vlcsnap-2014-02-16-00h13m09s149De fait, revu aujourd’hui, Airport ne brille pas forcément par ses personnages. Le principe sera repris ensuite dans tous les films du genre:  on brasse plusieurs histoires parallèles qui vont finir par converger lors de la catastrophe. Pourtant, ce ne sont pas vraiment les têtes d’affiche qui se distinguent dans l’histoire, avec des personnages sans relief ni réelle originalité. On se bat gentiment l’œil des infortunes conjugales de Lancaster ou des frasques maritales du bellâtre Dean Martin avec la mignonne Jacqueline Bisset.  C’est plutôt du côté des seconds rôles que vient la surprise, avec Helen Hayes qui compose un numéro de vieille dame resquilleuse tout à fait savoureux, qui sera d’ailleurs récompensé par un Oscar.

 

vlcsnap-2014-02-15-23h52m26s15Airport prend bien le temps d’humaniser ses personnages, puisque même le poseur de bombe (Van Heflin) obéit à des motifs on ne peut plus humains. On y joue avec une émotion facile, souvent énorme, mais qui sait parfois donner des moments forts. Mais bien entendu, c’est surtout le spectacle et les situations hypertrophiées qui prennent le dessus, encore que sur ce plan, tout cela reste plutôt discret. A l’époque, le genre ne misait pas encore à fond sur les effets spéciaux. Au contraire, le film serait presque victime de la politique de restriction qui se pratiquait à l’époque dans ce domaine, puisque les effets de maquettes ne sont pas très convaincants et les transparences apparaissent comme particulièrement grossières.

 

vlcsnap-2014-02-16-00h15m13s125Cela n’empêche pas le film de maintenir l’intérêt sur une durée conséquente de plus de deux heures. Bon, cela ne va pas sans facilités ni maladresses (en particulier une musique d’Alfred Newman qui ressemble à s’y méprendre à celle d’un western !), avec toujours ce petit côté cucul la praline et bon enfant qui caractérisait les productions Universal de l’époque. Le public marchera à fond, et Airport deviendra un des films les plus rentables du studio, au point d’être décliné sur plusieurs suites millésimées (Airport 1975, 77, 80…) George Kennedy étrenne ici son personnage de Joe Patroni, le spécialiste providentiel en matière de gros avions, un gros bourru qui passe son temps à gueuler et faire des vannes et qu’on retrouvera inévitablement dans tous les autres films de la série.

 

vlcsnap-2014-02-15-23h50m32s201Je ne résiste pas à vous dire deux mots sur l’utilisation particulièrement subtile du split-screen. On connaissait ce procédé qui consiste à diviser l’écran pour y juxtaposer plusieurs images différentes, et qu’on retrouve bien souvent chez un réalisateur comme Brian De Palma. Ici, il est sur-utilisé pour des décrire des situations aussi passionnantes que deux personnes (ou plus) au téléphone, ou bien les conversations entre les pilotes et la tour de contrôle ! C’est donc un euphémisme que de dire que la réalisation de George Seaton (assisté parait-il par un Henry Hathaway non crédité au générique) ne brille pas par son originalité mais avouons-le, le genre ne s’est jamais distingué par la personnalité de ses auteurs.

 

Pionnier et précurseur plutôt sobre d’un genre qui versera plus tard dans la surenchère, cet Airport charrie sa ration de clichés et ne surprend jamais, c’est un fait. Mais, malgré son côté daté et ses situations en carton, reconnaissons que, dans le genre “cinéma à la papa” pépère, il se tient plutôt bien.

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