mercredi 19 juin 2013

Happiness Therapy (Silver Linings Playbook)

Film de David O. Russell (2013), avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Chris Tucker, Jacki Weaver, etc...













 


On vous l'a jamais faite, celle-là ? Un pote qui vous raconte une blague qui déchire, avec une chute soi-disant de la mort qui tue. Vous vous préparez à la poilade du siècle et puis ... c'est pas drôle du tout !! Du coup, petit sourire figé, voire éclat de rire faux-cul, juste histoire de ne pas se fâcher avec son meilleur ami... et puis c'est la perplexité. Tout ça pour ça ? Silver Linings Playbook, c'est un peu pareil. Voilà un film qui nous a été vendu comme la comédie romantique ultime, qui a été salué par la critique et les Oscars, bref une sacré carte de visite. Sauf qu'au final, ça s'avère pas franchement drôle, mais un tout petit peu romantique quand même.

Silver Linings Playbook se présente comme une compilation de situations censées être too much (et qui devraient donc, en toute bonne logique, être drôles) et de personnages bien azimutés. En clair, le film suit l'itinéraire d'un mec bipolaire qui tente de reconquérir sa femme après un séjour en thérapie. Voilà pour la trame. Là-dessus, le réalisateur brode des saynètes qui se voudraient marrantes mais ne parviennent qu'à agacer par leur ton systématiquement décalé. Pourtant, le film ne manque pas de qualités, loin de là, mais donne constamment une impression d'empilement sans véritable cohérence. A quoi sert donc de dire que Bradley Cooper est plutôt bon et que Jennifer Lawrence, après ses débuts remarqués dans Hunger Games, se révèle comme une excellente comédienne ? (mais bon, de là à aller décrocher un oscar...) Et en plus, c'est interminable, alors que le rythme, c'est quand même une composante essentielle dans une comédie.

A tout prendre, c'est vrai que Silver Linings Playbook vaut mieux que les comédies US poids lourds, mais cette volonté de jouer systématiquement la carte de l'originalité et l'hystérie pour un résultat finalement pas très fendard finit par exaspérer. Définitivement surfait.

dimanche 2 juin 2013

Populaire

Film de Régis Roinsard (2012), avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Bejo, Shaun Benson, Fedor Atkine, etc... 
















Décidément, on en apprend tous les jours ! Tenez, sans votre blog favori, auriez-vous su qu'il existait des concours de vitesse dactylographique ? Après tout, il existe bien des concours de mangeurs de tartes ou de la plus grosse aubergine, donc pourquoi pas ? A ce propos, au cas où cet article donnerait des idées à un réalisateur en herbe pour l'une des deux disciplines précitées, il est bien évident que le Strapontin ne manquerait pas de réclamer son pourcentage ! Mais revenons à nos moutons, ou plus précisément à nos dactylos ! A une époque où les sujets les plus saugrenus arrivent à donner naissance à des films (qui plus est souvent réussis), Populaire assume gaillardement l'originalité de son pitch.


Bien entendu, un tel sujet étant difficilement défendable sur le terrain du film dramatique, le réalisateur Régis Roinsard a joué à fond la carte de la comédie. Mieux, quitte à taper dans ce registre, il n'a pas hésité à miser sur la comédie américaine, ce qui est un choix audacieux et plutôt casse-gueule, il faut bien le reconnaître. De deux choses l'une, soit ça tournait à la mauvaise copie et le film s'effondrait comme un soufflé mal cuit, soit les influences étaient bien assimilées. Et bingo ! Même s'il n'est pas complètement réussi, Populaire est néanmoins un film au capital de sympathie énorme, et c'est déjà beaucoup. 


Certes, Romain Duris en jeune premier, ça calme un peu. J'ai un peu du mal à me faire à son jeu, mais je reconnais qu'il s'en sort plutôt bien. Quant à Déborah François, elle confirme tout le bien qu'on pouvait penser d'elle après La Tourneuse de Pages ou Le Premier Jour du Reste de ta Vie. Son jeu est un peu bridé par les exigences du sujet, mais elle s'avère une héroïne très convaincante.


La réalisation caresse le cinéphile dans le sens du poil, tant par l'utilisation de la musique que par l'enchaînement des situations. Un petit brin de My Fair Lady par-ci, une citation maline de Vertigo par là... C'est fait avec jovialité, bonne humeur et sans une once de mauvais goût, à tel point que l'obligatoire scène de cul dépareillerait presque le film. La mise en scène sait même se faire assez efficace, en rehaussant visuellement les séquences de championnat de quelques mouvements de caméra travaillés et élégants.




C'est sûr, Populaire ne révolutionnera pas l'univers de la comédie française. Mais dans son genre, c'est une petite sucrerie fichtrement agréable dont on aurait franchement tort de se priver.


Le Générique:
Au Strapontin, on est fan des génériques originaux, surtout quand, comme ici, ils sont réalisés dans l'esprit d'un certain style de comédie américaine. En récupérant leur graphisme bigarré, Populaire en profite pour les dépoussiérer et leur donner un petit coup de neuf grace à l'utilisation de la 3D. C'est coloré, frais, inventif et délicieux, clairement un cran au-dessus d'un film qui, par contre, manque d'un petit grain de folie pour être totalement réussi.