vendredi 16 mars 2012

The Artist

Film de Michel Hazanavicius (2011), avec Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, etc...
















 

On a tellement bouffé du The Artist ces derniers mois qu’il y avait de quoi agacer même les plus réfractaires. Excusez du peu : un film français qui cartonne aux Golden Globes et aux Oscars, ça faisait belle lurette que ça ne nous était pas arrivés ! Donc du coup, autant pour notre fibre franchouillarde. Au-delà de ce que pouvait valoir le film, il y avait quand même une certaine fierté de s’être imposé avec une œuvre au concept aussi casse-gueule. C’est donc avec une certaine curiosité que le Strapontin attendait de découvrir le nouveau film de Michel Hazanavicius , tout en restant quand même un peu dubitatif. Woody Allen, Terrence Malick et Martin Scorsese coiffés au poteau par le réalisateur d’OSS 117 ??? Fallait voir !

A la base, c’est vrai que l’idée était intrigante : réaliser un film muet à une époque où on ne bouffe pratiquement plus que des grosses machines à effets spéciaux, ça tenait de la gageure ! Et c’est effectivement un bien beau concept auquel toute l’équipe du film a apporté un soin incroyable dans la reconstitution. Hazanavicius avait déjà prouvé avec ses précédents films qu’il savait parfaitement saisir l’essence d’un genre cinématographique donné et le restituer à l’écran. Le problème, c’est que, un peu comme dans ses autres œuvres, le résultat tient un peu de la coquille vide et ne semble pas très bien savoir ou il va. Son OSS 117, s’il capturait à merveille l’ambiance des films d’action des années 50, préférait miser sur un humour à la Y’a-t’il un Flic qui n’avait pas grand-chose à voir avec le héros de Jean Bruce (tant mieux, diront certains).



Ainsi, le film emprunte allègrement aux grands classiques qui l’ont précédé, quoi de plus logique. L’histoire est calquée sur celle d’Une Etoile est Née, par la mise en parallèle de la déchéance d’une star avec le succès de sa protégée. Le cadre, quant à lui, évoque Chantons sous la Pluie, avec le passage du muet au parlant. Là où ça coince, c’est qu’il n’y a pas réellement de substance dans tout ça. Les personnages ne sont pas véritablement attachants, et en dépit de petites touches finement observées. The Artist, c’est un peu comme l’intro d’OSS 117 (pas ce qu’il y avait de mieux dans le film, soit dit en passant) étirée sur 1 h 40. 


Assez curieusement, le seul instant de véritable émotion triche un peu avec l’approche minimaliste du reste du film. La scène finale est en effet accompagnée du thème d’amour de Vertigo, et c’est un joli moment. La musique de Bernard Herrmann ferait fondre des pierres, c’est sûr, mais en l’occurrence, elle apporte une épaisseur dramatique et émotionnelle assez bienvenue. Maintenant, que dire de la performance de Jean Doujardine ? Honnêtement, j’aime bien l’acteur donc loin de moi l’idée d’en dire du mal. Ceci dit, est-ce que ça valait un Oscar ?  Personnellement, je pense que non, même si la faute est plus à imputer à un personnage insuffisamment développé dans le scénario qu’à la performance elle-même.





The Artist fait partie de ces films qu’on voudrait aimer tant il possède de bonnes choses pour lui. Malheureusement, il lui manque l’essentiel, à savoir une vraie personnalité et une profondeur. Cela en aurait fait autre chose qu’un simple divertissement, dont on se demande bien qui il pourra séduire, hormis une poignée de cinéphiles, tant il est à contre-courant de ce que peuvent être les attentes du public actuel. Un beau pari, certes, mais, en dépit de ses récompenses, certainement pas un grand film. 


Le Trombinoscope:
L'élément le plus surprenant du film, c'est son casting qui, à l'exception des deux rôles principaux, est intégralement américain. Et pas du n'importe quoi puisqu'on y retrouve, entre autres, John Goodman et James Cromwell, mais aussi un "second couteau" méconnu comme Ed Lauter ou des revenants comme Penelope Ann Miller et Malcolm Mc Dowell. Un bon point, donc, pour cette distribution plutôt inhabituelle. Ah, et le chien est très bien!

Jean Dujardin
Bérénice Bejo
James Cromwell
Penelope Ann Miller
John Goodman
Malcolm Mc Dowell
Ed Lauter
Uggie


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