Film de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006), avec Greg Kinnear, Toni Collette, Steve Carell, Abigail Breslin, Alan Arkin, etc...
Little Miss Sunshine a surpris tout le monde il y a quelques
années, et c’est plutôt une bonne chose, car dans l’avalanche actuelle de films
standardisés et pré-formatés, cette petite comédie déguisée en production
indépendante possède un charme indéniable et une énergie enthousiasmante.
Presque un sans-faute pour ce premier film, signé Jonathan Dayton et Valerie
Faris, deux réalisateurs venus du clip.
Pourtant, quoi de plus banal que
de raconter l’histoire d’une famille américaine en route pour une compétition
de miss ? Ce n’est que le prétexte à une sorte de road movie qui réunit
des personnages plus ou moins branques : il y a le père de famille (Greg
Kinnear), qui est coach en motivation et forme les gens à devenir des winners,
il y a le fils (Paul Dano), qui lit Nietzsche et a fait vœu de silence, il y a
le beau-frère (Steve Carrell), homosexuel et suicidaire, et enfin il y a le grand-père (Alan Arkin), toxico
et porn addict.
Les réalisateurs ne font pas dans
le détail, avec des personnages à la limite de la caricature. Pourtant,
le film fonctionne bien et même plus que bien puisque tout ce petit monde va
vite devenir plus qu’attachant, au travers de ses excès comme de ses failles.
Little Miss Sunshine ne craint pas d’en
rajouter parfois, mais toujours avec justesse et en évitant le
too much ou l’émotion facile. La musique de Mychael Danna, gentiment new age, s'y intègre comme un gant. Quant aux
acteurs, ils sont tous épatants, et vraiment pour beaucoup dans la réussite du
film.
Sur la fin, le film taille une
belle croupière aux concours de miss, mais sans forcer le trait ni s’égarer
dans le cynisme ou la méchanceté gratuite. Le final, un peu bordélique, marque le triomphe des valeurs
familiales sur le côté artificiel de la compétition, mais il le fait avec
beaucoup d’esprit, et dans un style qui réchauffe véritablement le cœur. Les
personnages existent alors pleinement à travers leur différence et ils parviennent
à transformer un fiasco potentiel en véritable triomphe. C’est émouvant et très
fort.
Little Miss Sunshine est ce qu’on appelle un feelgood movie, un film dont on ressort le cœur léger et le sourire
aux lèvres. Remarquablement écrit et joué, avec des personnages sympathiques et
une absence totale de prétention dans sa mise en scène, voilà une belle
réussite pleine de fraîcheur, qui n’a définitivement pas volé son succès.
Le Trombi :
Un casting merveilleux de
justesse, puisqu’on y redécouvre beaucoup d’acteurs, qui sont ici employés très
judicieusement. Greg Kinnear (impayable dans
Mystery Men) est un père de famille plus que convaincant, tandis
qu’on retrouve à ses côtés Toni Collette, la révélation de
Muriel. Alan Arkin, que j’ai toujours trouvé quelconque, est
merveilleux dans le rôle du grand’père, et la petite miss du titre, Abigail
Breslin est craquante à souhait (on l’a revue récemment dans l’excellent
Zombieland). Les deux véritables
révélations du film, ce sont Steve Carell, aux antipodes de ses rôles
habituels, et Paul Dano, dans le rôle du fils. A noter également la présence, dans un second rôle, de Mary Lynn Rajskub, l'une des vedettes de la série
24.
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Greg Kinnear |
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Toni Collette |
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Paul Dano |
|
Steve Carell |
|
Alan Arkin |
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Abgail Breslin |
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Dean Norris |
|
Beth Grant |
|
Mary Lynn Rajskub |
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