mardi 16 octobre 2012

Minuit à Paris

(Midnight in Paris)
  
Film de Woody Allen (2011), avec Clive Owen, Rachel Mc Adams, Corey Stoll, Marion Cotillard, Kathy Bates, Adrien Brody, etc...






























Il y avait une époque où la productivité de Woody Allen était éblouissante. Le réalisateur vous envoyait peinardement deux ou trois chefs d’œuvre au rythme d’un par an, et même si son style n’évoluait pas vraiment, les films en question étaient toujours brillants, finement observés et plein d’humour. Mais ça, c’était avant. Depuis, Woody a pris de la bouteille et forcément à 76 ans, il n’a plus autant la pêche pour aligner les chefs d’œuvre. Cela ne l’a pas empêché d’opérer de belles reconversions avec Matchpoint ou Le Rêve de Cassandre, qui tranchaient davantage avec son style habituel. C’est pourquoi j’attendais avec une réelle impatience ce Midnight in Paris, précédé qui plus est d’une réputation plus qu’élogieuse, et d’une critique quasi-unanime.



Résultat des courses : ce nouvel opus Allenien est une réelle et franche déception, à des années-lumière des chefs d’œuvre du réalisateur. A la base, il y avait pourtant une intrigue originale : un écrivain (Clive Owen) qui se retrouve projeté dans le Paris des années 20, où il rencontre les artistes qu’il admire (Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway…). C’est la veine fantastique de Woody Allen. Un peu comme dans La Rose Pourpre du Caire, on prend une situation délirante et on l’insère dans un cadre très réaliste. Sauf que là, l’idée de base n’est pas vraiment exploitée.








Dans La Rose Pourpre, l’élément fantastique était intimement lié à l’intrigue, à la période historique mais aussi à l’itinéraire personnel de l’héroïne. Rien de tel ici : on se contrefiche du personnage principal, affublé d’une femme et de beaux-parents insupportables, et on a qu’une hâte, c’est qu’il revienne dans le passé en compagnie de ses auteurs fétiches. Le hic, c’est qu’une fois qu’il y est… ben, il ne se passe plus rien ! Une vague histoire d’amour avec Marion Cotillard, Adrien Brody qui fait le con en Salvador Dali, et voilà, c’est tout. Je serais moins remonté contre le film s’il avait au moins le bon goût de nous proposer des dialogues spirituels, du genre de ceux dont Allen savait nous gratifier avant. Même pas. Quant à la performance de Carla Bruni, c’est davantage un argument people qu’autre chose tant elle joue les utilités.




Donc oui honnêtement, il y a quelque chose qui m’échappe quand on célèbre ce Midnight in Paris comme la quintessence du réalisateur, une œuvre très spirituelle, tout ça, tout ça… Je n’y ai vu qu’un film très mou et pas franchement drôle, en tout cas bien en-deçà d’un Manhattan ou d’un Hannah et ses Sœurs. On avait tendance à dire que tous les derniers films de Woody Allen se ressemblaient. Avec Midnight in Paris, on a quasiment une caricature de ce style qu’on aimait tant. Ressaisis-toi, Woody !



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