mercredi 27 août 2014

Photo Obsession

(One Hour Photo)

Film de Mark Romanek (2000), avec Robin Williams, Connie Nielsen, Gary Cole, Michael Vartan, Erin Daniels, etc…

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Parmi les innombrables performances de Robin Williams, One Hour Photo est certainement la plus atypique et la plus impressionnante. Ce petit film, passé plus ou moins inaperçu, est pourtant un de ceux dans lesquels l’acteur se donne réellement à fond, sans crainte de surprendre en s’aventurant au-delà des numéros balisés et gentillets dont il avait l’habitude. C’est, à vrai dire, une surprenante méditation sur la solitude et l’aliénation qu’elle finit par entrainer.

 

vlcsnap-2014-08-27-20h14m44s117Le scénario, très ingénieux, nous raconte l’histoire de Sy Parrish (c’est Robin Williams) et de son obsession pour la famille d’une de ses clientes (Connie Nielsen), dont il développe les photos. Le film n’explique jamais réellement la cause de cette fascination, mais dépeint admirablement cet homme seul et sans amis, qui vit en quelque sorte par procuration à travers ce qu’il apprend de la vie des autres. Ce qui le rend émouvant, c’est ce désir profond de vouloir être accepté, qui va petit à petit l’amener à franchir la limite.

 

 

 

 

vlcsnap-2014-08-27-21h19m10s152Robin Williams donne vie à ce personnage avec une sobriété et une tenue exemplaires, sans aucun des tics qui ont pu handicaper son jeu par le passé. Son jeu, d’une étonnante retenue, nous fait entrer dans l’univers de Sy sans jamais forcer le trait. Tout au contraire, au travers d’un sourire ou d’une gestuelle, il nous fait saisir toute la misère et la profonde tristesse de son univers, rendant du coup encore plus touchante sa tentative de reconnaissance et d’intégration. Quelque part, je ne peux m’empêcher de penser, au travers de la tragique disparition du comédien, que Williams avait parfaitement saisi et compris la profonde détresse de son personnage.

 

 

 

Le film est moins réussi dès qu’il cède à la facilité et sort un peu des rails, avec des séquences de rêve un peu grossières. De même, le rythme très relâché pourra en rebuter certains. Mais pour le reste, la réalisation sait s’accorder à la rigueur de son sujet, même si quelques belles idées (comme la présentation en voix off des clients de Sy) paraissent un peu plaquées sur l’ensemble. Mark Romanek, réalisateur rare venu du vidéo-clip, signe ici une œuvre dépouillée, qui déroute et fascine par la finesse de son observation. Une réussite.

 

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