mardi 2 septembre 2014

The Fisher King

Film de Terry Gilliam (1989), avec Jeff Bridges, Robin Williams, Mercedes Ruehl, Amanda Plummer, Michael Jeter, etc…

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Parmi les personnages déjantés incarnés par Robin Williams, celui de The Fisher King est assez gratiné. On est dans un film de Terry Gilliam, me direz-vous: ceci explique donc cela. Forcément, on n’allait pas s’attendre non plus à un monument de classicisme. De même, le réalisateur, plombé par l’échec financier monumental de son Baron Munchausen, laisse ici tomber ses délires et reste sagement dans les clous. Mais bien que film de commande, The Fisher King n’en reste pas moins un film très personnel, qui possède un ton bien à lui et des personnages attendrissants.

 

vlcsnap-2014-09-02-16h18m38s133Soyons juste: l’ensemble a un peu vieilli. Les effets de mise en scène de Gilliam, cette impression d’empilement de plein de choses hétéroclites qui fait son cinéma, ça laisse une première impression un peu bordélique, d’un film foutraque qui part un peu dans tous les sens. On a également un peu de mal à s’identifier au personnage principal, Jack, joué par un Jeff Bridges qui en rajoute dans le craspec. C’est l’histoire elle-même qui va finir par s’imposer, une fois les différents éléments mis en place.

 

 

 

 

vlcsnap-2014-09-02-16h24m54s128Et c’est une bien belle histoire que celle de ce Fisher King. Une histoire de rédemption, ou comment un animateur radio cynique et revenu de tout va être amené à se racheter auprès d’un clodo magnifique, Parry (Robin Williams) dont il a par mégarde démoli la vie. Au point de l’assister dans une quête du Graal en plein New-York et de l’aider à conclure avec la femme de ses rêves (Amanda Plummer). C’est totalement inattendu, parfois parfaitement incongru mais ça fonctionne, en grande partie grâce au talent visuel de Gilliam, qui transforme tout ce petit monde en magnifique cour des miracles.

 

 

 

 

vlcsnap-2014-09-02-16h31m32s233Le scénario est ouvertement mélo, ce qui n’étonne qu’à moitié quand on sait qu’il est signé Richard LaGravenese, qui excellera dans ce domaine, au point même de produire quelques beaux nanars. Néanmoins, l’homme, quand il est inspiré, sait créer des drames fragiles et touchants, comme Sur La Route de Madison. Son script pour Fisher King évite les chausses-trappes du genre, aidé considérablement il est vrai part la mise en scène très originale de Terry Gilliam. Sur la fin, le film bifurque carrément vers la tragédie et va jusqu’au bout de sa logique en illustrant le trauma de Parry, lors d’une séquence d’une puissance imparable, magnifiée par la superbe photographie de Roger Pratt.

 

 

 

 

vlcsnap-2014-09-02-16h23m36s42Que ce soit dans la poésie pure, comme cette très belle scène qui transforme la gare de Grand Central en salle de bal, ou dans l’évocation du trauma de son héros (le cavalier rouge qui fait furieusement penser aux créatures de Brazil), le sens visuel du réalisateur complète admirablement tout le versant émotionnel du film, servi par des acteurs remarquables. Robin Williams est, une fois de plus, superbe, mais la palme revient à Michael Jeter. Ce merveilleux acteur, qu’on retrouvera notamment dans La Ligne Verte, compose ici un SDF à la fois drôle et déchirant.

 

 

 

A la fois brouillon et bouillonnant, The Fisher King a un peu les défauts de ses qualités. Mais malgré ses quelques passages à vide et son originalité parfois un peu forcée, le film s’avère particulièrement touchant. Si ce n’est pas – et de loin – le film le plus personnel de Terry Gilliam, c’est certainement le plus attachant.

 

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