Film de John Carney (2016), avec Ferda Welsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor, Mark Mc Kenna, Maria Doyle Kennedy, etc…
Oui, je sais, ca a déjà été fait et refait. Les films sur la formation d'un groupe, on connaît, on a déjà donné. Et pourtant, comme ça, tout d'un coup, bam, arrive l'inattendu, le petit film qui vous fait de l'œil et finit par vous faire craquer par sa pêche et son originalité, le film dans lequel vous vous retrouvez et qui vous parle. Vous l'aurez compris, Sing Street est de ceux-là. Retour sur une petite pépite qui a malheureusement fait un passage éclair dans les salles en fin d’année dernière.
Outre la description bourrée d’humour des différents personnages, Sing Street bénéficie également d’une bande musicale particulièrement réussie. C'est tellement rare dans ce genre de films qu'il faut vraiment saluer le choix des tubes utilisés, mais surtout la qualité des compositions originales. Les différentes chansons du groupe réussissent l’exploit de sonner comme si elles avaient écrites par des amateurs, tout en laissant transparaître ce qui a pu les inspirer. Et le fait est que le résultat est sacrément bon, avec des airs qui vous restent en tête, en particulier l’excellent Drive Like You Stole It, une merveilleuse variation sur le riff du Maneater de Hall & Oates, et qui cristallise dans une magnifique séquence le groupe et ses à-côtés tels que Conor les rêve. En quelques minutes, l'espace d'une belle citation de Retour Vers Le Futur, le film prend toute sa dimension de feel good movie et s’envole littéralement.
Il y a aussi beaucoup de finesse et de tendresse dans la description des personnages secondaires, comme celui du frangin de Conor, passionné de musique qui n’a jamais sauté le pas pour monter son groupe, mais qui en connaît suffisamment pour guider son petit frère dans ses découvertes musicales et devenir en quelque Sorte son mentor. C’est aussi l’occasion pour John Carney de brosser le portrait attachant d'une famille au bord de la rupture, puisqu'il y est aussi question de divorce à une époque où ce dernier n'était pas encore légalement admis en Irlande. Bref, l'arrière plan social, malgré ses allures de déjà-vu, est on ne peut plus attachant.
On sent à chaque instant que le réalisateur a puisé dans son vécu et ses souvenirs pour construire son histoire et ses personnages (le film est d’ailleurs dédié “aux frangins, partout”) et cela confère à Sing Street un ton à la fois familier et authentique. Ajoutons à cela de belles découvertes au casting, en particulier Freda Welsh-Peelo, qui est une véritable révélation dans le rôle principal. Non seulement il se sort avec brio de toutes les parties vocales (il chante lui-même toutes les chansons du groupe) mais il apporte au personnage de Conor à la fois fragilité et caractère. A ses côtés, Lucy Boynton fait des débuts remarqués, et Jack Reynor est franchement excellent dans son rôle de grand frère.
On peut rechigner contre certaines facilités, notamment une fin trop résolument optimiste, dont on se demande par quel bout il faut la prendre (le réalisateur a d'ailleurs précisé qu'il ne l'avait pas voulue comme pleinement réaliste). Mais peu importe. Sing Street parle à nos souvenirs d'ados avec une sincérité et un humour qui en font une des plus belles découvertes de ces derniers mois et l'un des plus belles réussites du genre. Coup de cœur certifié, donc !
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