lundi 26 juin 2017

A La Poursuite de Demain

(Tomorrowland)

Film de Brad Bird (2015), avec George Clooney, Brittany Robertson, Hugh Laurie, Thomas Robinson, Raffey Cassidy, etc…

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Quelqu'un qui refuse de mettre en scène le dernier Star Wars pour diriger un projet monumental comme celui-ci mérite le respect. Mais après tout, on savait déjà tout le bien qu'il y avait à penser de Brad Bird, le papa des Indestructibles, qui s'était brillamment reconverti dans le film "live" avec le dernier volet de la série Mission Impossible.



vlcsnap-2015-10-26-19h11m52s54Tomorrowland
, c'est vrai, affiche une sacrée ambition. Il y a une belle histoire de monde caché, des inventions délirantes au détour de chaque plan, des personnages attachants, bref vraiment beaucoup de choses. Trop peut-être, ce qui pourrait expliquer l'accueil timide reçu par le film, tant du côté de la critique que de celui du public. Le cul entre deux chaises, il hésite trop souvent entre le divertissement pour enfants et un ton un petit peu plus adulte, chacun des deux publics ne parvenant pas toujours à y trouver son compte.

 

 

 

vlcsnap-2015-10-26-21h58m22s63De même, on pourra critiquer le côté margoulin de l'entreprise. Il n'y a bien entendu que chez Disney qu'on aurait l'idée de construire un film à partir d'une attraction de parc, même si c'est un petit peu plus que ça. Le Tomrrowland du titre était en effet un projet inabouti et très ambitieux du père Walt, qui rêvait comme dans le film de réunir les esprits les plus brillants dans une cité du futur. Le film joue donc subtilement sur deux tableaux en proposant un imaginaire ancré dans une certaine réalité. 

 

 

 

vlcsnap-2015-10-26-21h48m43s145Mais en même temps, malgré ce grand coup d'épaule du côté du merchandising et du placement de produit, Tomorrowland laisse carrément de côté tous les tics des grosses machines actuelles pour proposer un cinéma à l'ancienne particulièrement jubilatoire. Brad Bird nous balade donc dans les méandres d'un scénario touffu et imprévisible avec une jubilation de geek qui fait vraiment plaisir à voir. J'en veux pour preuve la séquence du magasin de souvenirs dont les nombreux clins d'œil combleront le cinéphile le plus endurci. 

 

 

 

vlcsnap-2015-10-26-22h12m03s67Il y a aussi un enthousiasme gamin dans la manière dont sont conçues et exécutées les scènes d'action. Qu'il s'agisse d'une maison blindée d'inventions en tout genre ou d'un commando de robots qui fait un carton avec des armes lasers dans une petite bourgade, il y a ce plaisir d'en mettre plein les yeux que possèdent trop peu de réalisateurs actuels. Un réel plaisir de mise en scène, prolongé par une parfaite lisibilité, ce qui ne gâche rien, loin de là. C’est drôle, vif, on se régale !

 

 

 

vlcsnap-2015-10-26-22h12m29s69Avec autant de bonnes choses, on est plus qu'agacé que Tomorrowland se gaufre dans sa seconde partie, au fil d'explications fumeuses et incompréhensibles. C'est la contribution de Damon Lindelof, qui n'est autre que l'un des concepteurs de la série Lost et qui est hélas très symptomatique d'une approche actuelle de la narration. Incapables de faire dans la simplicité, la plupart des scénaristes actuels se croient obligés de noyer le spectateur sous un fatras de concepts et d'enjeux nébuleux et confus. Ça donne l'impression d'être très travaillé et complexe, c'est juste imbitable.

 

 

 

vlcsnap-2015-10-26-22h18m43s239Donc oui, on est plus que fumasse de voir Brad Bird saborder son film dans une conclusion complètement ratée, qui s'égare inutilement dans des séquences visuellement bluffantes mais aux ressorts si compliqués et si peu crédibles que même le spectateur le mieux disposé aura vite fait de décrocher. C’est vraiment dommage car après une exposition aussi bien amenée, on attendait vraiment mieux que ce feu d’artifice bordélique qui embrouille à plaisir une intrigue qui n’avait besoin que de simplicité.

 

 

 

Tomorrowland se termine sur une belle bouffée d’optimisme, avec un joli message humaniste, même si son illustration, à la limite de l’esthétique pub, peut prêter à sourire. Ca ferait presque oublier le final raté et les égarements du second acte, tiens. Résultat, on accorde bien volontiers à Brad Bird les circonstances atténuantes. On regrette juste qu’il se soit laissé emporter par l’ambition démesurée de son projet et qu’il n’ait pas recherché à jouer la simplicité. Car en définitive, c’est dans ses aspects les plus dépouillés que son film arrive le mieux à convaincre.

 

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Le Générique

Tout à fait dans l’esprit des affiches art-déco et rétro que Disney avait employées, le générique de Tomorrowland se démarque de l’esprit moderne du film et nous propose une visite virtuelle, très épurée, du “Monde de Demain”. Il a été réalisé par l’équipe de yU+co et produit par Sarah Coatts.

 

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Clins d’Oeil

Bien entendu, le moment le plus référentiel du film, c’est le passage qui se déroule dans la boutique de souvenirs Blast From The Past. Brad Bird y fait figurer en bonne place des goodies tirées de son dessin animé, Le Géant de Fer, mais on y trouve également des produitsdérivés ou des accessoires de Star Wars, La Planète des Singes, Toy Story et même Les Simpsons, sur lequel il avait travaillé.


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Enfin, ultime pirouette après le générique de fin : on voit le badge Tomorrowland, qui donne l’accès au Monde de Demain, et le développement du réseau des “élus”qu’il crée sur la Terre. La dernière image nous met même à la place d’un de ces émissaires avec une vue subjective sur le badge et ses effets.

 

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