lundi 2 juillet 2018

Downsizing

Film d'Alexander Payne (2017), avec Matt Damon, Christoph Waltz, Kristen Wiig, Hong Chau, Neil Patrick Harris, etc…

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La première réaction qu’on peut avoir devant Downsizing, c’est de se demander s’il était réellement fait pour un réalisateur comme Alexander Payne. Payne, c’est de la comédie douce-amère, de l’étude de caractères en demi-teinte, assaisonnée d’humour et d’humanité. Pour preuve de belles réussites comme The Descendants ou Nebraska. Donc, le voir à la tête d’une comédie à l’argument science-fictionnesque, forcément ça coince un peu, ça titille la curiosité, mais pas nécessairement dans le bon sens.


vlcsnap-2018-05-22-22h00m58s27Pourtant, l’idée de base de Downsizing est loin d’être stupide, même si elle est abracadabrante. On y reprend l’idée de la miniaturisation, qui avait fait les beaux jours du Voyage Fantastique ou de L’Aventure Intérieure, sauf qu’ici, elle est ici envisagée sous un angle purement écologique. A savoir qu’un être humain réduit à la taille d’une souris produira forcément moins de déchets qu’à sa taille normale. Une approche astucieuse et parfaitement en phase avec les préoccupations éco-responsables actuelles, donc.




vlcsnap-2018-05-22-21h59m02s182La première partie de Downsizing se suit d’un œil amusé, en grande partie à cause de l’excentricité de son point de départ. Parce que sinon, en soi, c’est le schéma classique du couple en route vers un avenir qu’il croit paradisiaque et qui va inévitablement déchanter à un moment où à un autre. Difficile, déjà, de reconnaître la patte d’Alexander Payne dans cette description amusante mais pas non plus exceptionnelle. L’humour goguenard et discret de ses précédents films a disparu, et on se retrouve devant une comédie on ne peut plus classique mais pas forcément inspirée.




vlcsnap-2018-05-22-22h06m45s168Une fois Matt Damon réduit, le film prend un virage inattendu. L’ami Matt va se retrouver avec Christoph Waltz comme voisin, donc vous imaginez la suite. Personnellement, j’avais bien aimé Waltz chez Tarantino, mais depuis, ses personnages répétitifs d’excentrique déjanté ont un peu tendance à me fatiguer. Donc on ne peut pas vraiment dire que j’entamais la seconde partie dans les meilleures conditions.





vlcsnap-2018-05-22-22h06m03s247Mais bon, je suis mauvaise langue, car finalement, Waltz n’est pas ce qu’il y a de pire dans le film. Je dirais même qu’il est intelligemment dirigé et évite d’en faire trop. Par contre, je ne sais pas très bien dans quelles conditions Payne a conçu Downsizing, il semble même avoir eu carte blanche pour faire le film qu’il voulait… mais il faut bien admettre que le scénario semble avoir été le dernier de ses soucis. Pour preuve, dans sa seconde partie, le film s’affaisse lamentablement pour aller encore plus loin dans le discours écolo.




vlcsnap-2018-05-22-22h14m22s162On vire donc dans une semoule environnementaliste baba qui n’est ni convaincante, ni drôle, un comble quand on connaît le ton narquois et qui habite les films de Payne. En plus, on ne peut pas dire que le jeu terne de Matt Damon aide beaucoup, même s’il reste fidèle à lui-même. Par contre, difficile d’en dire autant du personnage interprété par Hong Chau, une sorte d’activiste chinoise reconvertie en femme de ménage. Un peu limite quand toute la deuxième partie du film repose sur elle.




Ca fait un peu mal au cœur d’être obligé de descendre un metteur en scène dont on commençait à apprécier l’univers, mais il faut bien avouer que Downsizing laisse perplexe. Au-delà de l’originalité de son pitch, le film ne va nulle part, peine à développer ses quelques bonnes idées et surtout manque cruellement de ce regard espiègle qui faisait tout l’intérêt des films précédents d’Alexander Payne. Un loupé, donc, mais qui ne nous empêchera pas d’attendre son prochain avec impatience.


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