vendredi 19 août 2011

Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère et 2ème Partie

Films de David Yates (2010/2011) avec Daniel Ratcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Ralph Fiennes, Alan Rickman, Maggie Smith, etc...




Harry Potter, ça commençait un peu à devenir lourd. Oui, je sais, Le Strapontin va s’aliéner la horde de fans du jeune sorcier, mais il faut quand même bien reconnaître que sur les deux derniers films (le 5 et le 6), on tournait un peu en rond. Pour moi, la série a pris un sérieux coup dans l’aile avec La Coupe de Feu. Condenser un tel bouquin (sans doute le meilleur des 7) en film de 2h30, c’était un exploit que le réalisateur Mike Newell n’était pas parvenu à accomplir. Quant à la mise en scène, si les producteurs avaient eu la bonne idée de confier Le Prisonnier d’Azkaban au talentueux Alfonso Cuaron, qui avait su lui insuffler une certaine poésie, on est depuis revenu au classicisme le plus absolu. David Yates, un réalisateur venu de la télévision anglaise, a pris la relève de la manière la plus anonyme qui soit.


La série a suivi en quelque sorte la qualité des livres, et on en était arrivé à un stade où les choses n’évoluaient pas vraiment beaucoup, et la saga était un peu en train de s’étouffer elle-même. On pouvait donc craindre le pire à la lecture du dernier volume, que j’avais trouvé brouillon et répétitif, et c’est un peu en trainant les pieds que Le Strapontin s’y est mis. En plus, les producteurs ont eu la géniale idée de scinder le livre en deux films distincts (c’est le syndrome Kill Bill : pourquoi faire payer le public pour un film quand on peut le faire payer pour deux ?). Jusqu’à ce que… Damned !... on nous propose d’aller voir le tout dernier épisode en salles. Donc branle-bas de combat pour mettre la main sur le Blu-Ray de la première moitié du dernier film, histoire de ne pas être largué. Vous suivez toujours ? Donc c’est parti pour Les Reliques de la Mort – 1ère partie.


On ne peut pas franchement dire que cette première moitié est très convaincante. Hormis une scène assez rigolotte où Harry se dédouble en 7 versions différentes pour tromper l’ennemi, le film se résume en un long jeu de piste où les personnages sont censés mettre la main sur des objets (les fans appellent ça des Horcruxes) liés au pouvoir magique de Voldemort. Il y a quelques belles scènes, comme celle où Hermione « s’efface » de la vie de ses parents (les initiés comprendront), mais la plupart du temps, l’action piétine, et l’émotion n’est jamais là où il faut. En matière d’action, c’est aussi un peu léger, bref on s’ennuie gentiment et on ne peut pas dire que ce soit trop engageant pour la suite.


Pour ce qui est de la 2ème partie, les choses s’améliorent grandement. Heureusement, d’ailleurs, car rater l’ultime épisode d’une saga pareille aurait quasiment été criminel. C’était pas gagné vu la qualité plus que discutable du livre, mais bon. On sent vraiment que les producteurs ont mis les bouchées doubles pour que cette conclusion reste dans les mémoires.


Malgré une 3-D plutôt sans intérêt, Les Reliques 2 déploie des séquences véritablement grandioses, telle l’attaque de Poudlard par les forces de Voldemort. On sent que Le Seigneur des Anneaux et en particulier Le Retour du Roi sont passés par là, mais le résultat est plus que convaincant. Par rapport au rythme somnolent du premier volet, le second met le pied au plancher et accumule les péripéties, jusqu’aux différentes révélations finales et à l’inévitable duel entre Harry et Voldemort.




On pourra trouver à cette deuxième partie des Reliques les mêmes défauts qu’aux épisodes 5, 6 et 7.1, à savoir une mise en scène strictement illustrative qui ne fait pas vraiment dans l’originalité. Dans le fond, les millions de fans que la saga compte dans le monde n’attendent pas autre chose. Il y a pourtant un élément qui distingue ce dernier film des autres. Peut-être un ton particulier, le fait que l’on sache que c’est la dernière fois qu’on revoit tous ces personnages. En ce sens, Les Reliques 2 ressemble un peu à un best of de la série, avec de nombreux renvois aux différents épisodes. Les révélations, toujours un peu scolaires dans les livres, sont assez bien amenées dans le film, en particulier celles concernant Rogue. Le fameux duel final, qui se déroule au petit matin dans les décombres de Poudlard, est aussi visuellement intéressant, avec son ambiance grisâtre. Enfin, il faut relever que, tout comme sa première partie, le film possède une solide partition musicale, signée Alexandre Desplat. Sans valoir le style de John Williams, qui avait quand même fortement marqué la série, ça change agréablement de la bande-son passe-partout des précédents épisodes.




En définitive, la saga Harry Potter se conclut de manière plutôt respectable. On sait à quoi s'attendre, mais finalement, les défauts qu'on y trouve sont aussi ceux des livres. Sans surprise, certes, mais pas désagréable et même franchement emballant à certains moments.

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