jeudi 19 septembre 2013

Le Monde Fantastique d'Oz

(Oz, The Great and Powerful)

Film de Sam Raimi (2013), avec James Franco, Michelle Williams, Mila Kunis, Rachel Weisz, Zach Braff, etc...








































Le Magicien d'Oz, c'est carrément une institution aux Etats-Unis, un vrai grand classique dont la portée nous a toujours un peu échappé à nous autres Frenchies. C'est donc un peu hallucinant de voir le culte que l'on voue là-bas au roman de L. Frank Baum et à l'aimable film de Victor Fleming, un peu comme si c'était leur Alice au Pays des Merveilles à eux. A tel point que Hollywood n'a pas hésité à remettre le couvert, près de 70 ans après la sortie du film original. Après tout, la version Tim Burton du conte de Lewis Carroll a bien cartonné, alors pourquoi pas ?




Surprise, c'est Sam Raimi qui s'y colle ! Pour ceux qui ne connaitraient pas sa carrière, Raimi, c'est l'homme de Evil Dead, un petit film d'horreur réalisé avec des bouts de ficelle et qui s'est transformé en phénomène au box-office. Par la suite, le réalisateur est resté plus au moins fidèle au fantastique, avec quelques belles réussites comme Darkman ou Un Plan Simple, dans un registre totalement différent. Puis, dans un genre plus formaté, il y a eu la franchise Spiderman, que Raimi a eu la sagesse d'abandonner au bon moment.






Le style de Sam Raimi est très visuel, mais d'un esprit très gamin. Il n'hésite pas à oser les effets les plus énormes pour un résultat qui est souvent un peu foutraque et débraillé, mais qui tient la route. Il a su garder vivant au fil de sa filmographie ce plaisir de faire du cinéma, ce qui est peut-être facile sur un petit film à deux francs six sous, mais qui est beaucoup plus complexe dans le cadre d'une super-production. Raimi fait partie de ces réalisateurs visuels, qui savent rendre à l'image son véritable rôle dans la mise en scène. Dynamique et turbulent, son style ne ressemble à aucun autre, ce qui en fait d'emblée un des chouchous du Strapontin.





Donc oui, on avait un peu peur de le voir s'attaquer à ce monument de la culture américaine. Même si le film de Fleming paraît aujourd'hui très daté, il possède le charme naïf d'un vieux livre d'images, et il semblait un peu vain de vouloir ressusciter cette imagerie à une époque pleine de bruit, d'explosions et de violence. Et pourtant, le fait est que le courant passe et que Oz The Great and Powerful est plutôt une bonne surprise, qui arrive avec élégance à retrouver l'esprit de son prédécesseur.







Le film joue le jeu avec, comme dans le premier film, une intro en noir et blanc, puis la couleur et l'écran large qui s'imposent dès l'arrivée dans le pays d'Oz. Fort heureusement, les producteurs ont zappé l'aspect musical. Pas de chansons, et ça vaut mieux. Par contre, ils ont su donner vie intelligemment à tout cet univers, en nous racontant les origines des personnages que nous connaissons. On apprend tout sur la Méchante Sorcière de l'Ouest, et Oz sait à cet égard, réserver quelques belles surprises dans son intrigue.






Il faut également saluer le fait qu'Oz ne trahisse pas la personnalité du magicien telle qu'elle avait été présentée dans le film de Fleming. Le personnage est un pleutre, un lâche qui profite sans gêne de toutes les situations et Raimi n'hésite pas à le rendre gentiment haïssable. C'est une approche qui rend la progression de l'histoire plutôt intéressante, même si elle reste tout de même très classique. Cela donne en particulier un beau final, assez bien vu.







Les effets spéciaux, même s'ils sont impeccables au niveau du design et de l"animation, sont en revanche moins heureux en ce qui concerne les incrustations. On a parfois l'impression que les acteurs sont plaqués de manière un peu artificielle sur le fond, et ne s'intègrent pas réellement au décor.








Bien évidemment, on serait bien en mal de retrouver réellement la patte de Sam Raimi dans tout cela, si ce n'est dans certains choix de mise en scène, comme dans la séquence de la tornade. Pour le reste, Oz fait énormément penser au Alice de Tim Burton, avec plein de couleurs criardes et un design très chargé qui ne sera pas du goût de tout le monde. Mais au final, cette nouvelle incursion dans le pays d'Oz est plutôt séduisante. Sam Raimi livre un divertissement familial réussi et plaisant, qui sait respecter l'esprit du classique de Victor Fleming, à défaut d'en retrouver le caractère innovant.







Le Générique
Une jolie entrée en matière, réalisée par la compagnie yU+co. Avec son imagerie qui fait référence à la fois à l'univers du cirque et de l'illusion, cette séquence est une introduction parfaite dans l'univers du fameux magicien.





Bruce tout puissant
Ceux qui connaissent bien Sam Raimi savent que son acteur fétiche, Bruce Campbell, figure dans pratiquement tous ses films depuis leur tout premier, Evil Dead. Le repérer dans Oz est un petit peu plus délicat, vu que le réalisateur lui a mitonné une tronche aux petits oignons. Surveillez les gardes du pays d'Oz, vous y reconnaitrez un visage familier !


1 commentaire :

  1. Ben tiens, ça me donne envie d'aller au ciné, ta critique :)

    Sinon, je suis tout à fait d'accord avec ton introduction : "Le magicien d'Oz" est vraiment un très grand classique du cinéma américain, cité, évoqué, ou l'objet de clins d'oeil dans de nombreux films.
    Comme la réplique "we're not in Kansas anymore" par exemple, qu'on retrouve plus ou moins fidèlement reproduite dans "Matrix" ou "Avatar".
    Ou lors de l'attaque de l'appartement dans "Volte-Face", où "Somewhere over the Rainbow" se superpose en plein décalage à la scène de fusillade.

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