lundi 14 octobre 2013

Insaisissables

(Now You See Me)

Film de Louis Leterrier (2013), avec Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Mark Ruffalo, Morgan Freeman, Michael Caine, etc...

























Quand on est un peu beaucoup à court d'idées, comme les scénaristes US actuellement, il y a un truc qui marche bien, c'est le mélange de genres. Prenez un style de film particulier, remixez le avec un autre qui n'a rien à voir, et hop, le tour est joué ! Donc, en l’occurrence, la principale originalité d'Insaisissables, c’est d’aller taper dans un genre peu courant, le « film de magie », et de tambouiller ça avec un bon vieux thriller des familles, avec poursuites, cascades automobiles, et tout le toutim. Un mélange qui a toutes les allures d’une bonne idée, mais qui au final, ne donne guère plus qu’un divertissement sympathique.



Insaisissables part tout de même avec un handicap de poids en la personne de son réalisateur, Louis Leterrier. Louis qui ? Quand je vous aurai dit que le bonhomme a enquillé des chefs d’œuvre aussi maousses que Le Transporteur ou L’Incroyable Hulk, vous situerez un peu mieux le problème. Formé chez Besson, notre ami Leterrier a fait son trou (oui, je sais elle était facile, mais si tentante) grâce aux productions musclées de l’ami Luc dans lesquelles ça défouraille un max. Mais bon, vu qu’au Strapontin, on a l’esprit plutôt ouvert, on s’était dit que Leterrier allait nous la jouer façon Christopher Nolan, avec un thriller classe où magie et faux-semblants nous feraient perdre pied dans une intrigue vertigineuse. Il y avait quand même une sacrée matière, bref largement de quoi innover un tant soit peu. Eh bien non.



En fait, la magie n’existe que de manière artificielle dans Insaisissables. Elle ne semble être là que pour justifier un ou deux petits tours de passe-passe, auxquels le spectateur se laissera inévitablement prendre. Un peu facile quand même, surtout quand le réalisateur n’hésite pas à tricher allègrement avec le public.  On a légèrement l’impression d’être pris pour une bille, du coup ça agace un peu. Incapable de maîtriser correctement cet aspect du film, Leterrier fait diversion avec une intrigue alambiquée, à base de société secrète à la Da Vinci Code. L’occasion, du coup, de torcher quelques séquences d’action fidèles à ce qui se fait actuellement : action illisible, plans archi-courts et très cut, montage au marteau-pilon.




Avec  un casting pareil (dans lequel on retrouve même José Garcia !), Insaisissables aurait pu être beaucoup plus qu’un popcorn movie lambda s’il s‘était donné la peine de chiader un peu plus son scénario et de le pousser dans la bonne direction. Ceci dit, tel quel, il remplit parfaitement son contrat, comme en atteste le succès public qu’il a rencontré.  Ça se laisse voir, c’est agréable, parfois prenant, mais il n’en reste pas bézef une fois la projection terminée.


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