Film de Noël Marshall (2006); avec Shauna Mc Donald, Natalie Mendoza, MyAnna Buring, Nora-Jane Noone, Saskia Mulder, etc...
Marrant que personne n'y ait pensé jusqu'à présent. Quel meilleur cadre pour un film d'horreur qu'une grotte ? Vous pouvez y réunir tous les ingrédients indispensables pour foutre les jetons: la claustrophobie, l'obscurité, la perte des repères. Rajoutez quelques bestioles bien voraces, et vous aurez The Descent, un petit film qui l'air de rien, tranquille pépère, se classe allègrement parmi les plus belles réussites récentes du genre.
C'est toujours rafraichissant quand après s'être payé un nombre incalculable
de nanars, on finit par tomber sur le film qui, sans être la perle rare, renouvelle intelligemment
le genre. Pourtant, rien de plus balisé en soi que le film d'horreur, avec son
ramassis de clichés lourdingues. C’est assez paradoxal, alors que le genre
fonctionne sur la surprise, d’y voir ressurgir des scènes obligées, totalement
absurdes, dans lesquelles les personnages, pourtant en situation de danger,
font tout pour se faire dessouder à la première occasion.
Rien de tout ça dans The Descent qui, au
départ, se définit plus comme un survival
movie. L’argument est simple : un groupe de copines part en randonnée
spéléologique dans une grotte inexplorée et y rencontre des monstres
sanguinaires. Point barre. Noël Marshall, le réalisateur, se recommande de Délivrance,
et on retrouve effectivement beaucoup du film de Boorman dans la première
partie: les rapports tendus entre les personnages, leur égarement dans un cadre
pourtant censé leur être familier, puis un accident bien gore (avec fracture
ouverte, miam, miam!). La tension est présente dès les premières minutes et ne
se relâche pas.
Marshall entretient l'ambiance avec un cadre claustrophobique, fait de
tunnels exigus dans lesquels les héroïnes ont à peine la place de ramper. De
même, au risque d'être parfois illisible, la photographie n’utilise que les
sources d'éclairage existantes. Le challenge de la mise en place est
brillamment tenu jusqu'à ce que le film endosse pleinement son statut de film
d'horreur. Là, le réalisateur joue la carte du less is more, préférant la suggestion à l'horreur et ne montrant
que des bribes de ses monstres.
Alors c'est vrai que le film a ses faiblesses, principalement au niveau de
l'interprétation qui est parfois un peu juste. En même temps, c'est un défaut
un peu récurrent dans ce type de film. Mais s'il est moins dérangeant dans un
nanar qui se vautre dans les clichés, il peut devenir gênant, comme ici, lorsque
la réalisation est plus rigoureuse. Les personnages sont peu développés, c'est
la loi du genre, mais il est clair que le film aurait gagné énormément si cet
aspect avait été creusé davantage (sans mauvais jeu de mots).
Quoi qu'il en soit, même avec ses défauts, The Descent reste un beau spécimen de film d'horreur efficace et réussi. Si vous êtes fatigués des clichés usés du genre et que vous êtes prêt pour une randonnée flippante, saisissez la corde et descendez dans la grotte, vous ne le regretterez pas.
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