mercredi 20 novembre 2013

The Descent


Film de Noël Marshall (2006); avec Shauna Mc Donald, Natalie Mendoza, MyAnna Buring, Nora-Jane Noone, Saskia Mulder, etc...

















Marrant que personne n'y ait pensé jusqu'à présent. Quel meilleur cadre pour un film d'horreur qu'une grotte ? Vous pouvez y réunir tous les ingrédients indispensables pour foutre les jetons: la claustrophobie, l'obscurité, la perte des repères. Rajoutez quelques bestioles bien voraces, et vous aurez The Descent, un petit film qui l'air de rien, tranquille pépère, se classe allègrement parmi les plus belles  réussites récentes du genre.

C'est toujours rafraichissant quand après s'être payé un nombre incalculable de nanars, on finit par tomber sur le film qui, sans être la perle rare, renouvelle intelligemment le genre. Pourtant, rien de plus balisé en soi que le film d'horreur, avec son ramassis de clichés lourdingues. C’est assez paradoxal, alors que le genre fonctionne sur la surprise, d’y voir ressurgir des scènes obligées, totalement absurdes, dans lesquelles les personnages, pourtant en situation de danger, font tout pour se faire dessouder à la première occasion.

Rien de tout ça dans The Descent qui, au départ, se définit plus comme un survival movie. L’argument est simple : un groupe de copines part en randonnée spéléologique dans une grotte inexplorée et y rencontre des monstres sanguinaires. Point barre. Noël Marshall, le réalisateur, se recommande de Délivrance, et on retrouve effectivement beaucoup du film de Boorman dans la première partie: les rapports tendus entre les personnages, leur égarement dans un cadre pourtant censé leur être familier, puis un accident bien gore (avec fracture ouverte, miam, miam!). La tension est présente dès les premières minutes et ne se relâche pas.

Marshall entretient l'ambiance avec un cadre claustrophobique, fait de tunnels exigus dans lesquels les héroïnes ont à peine la place de ramper. De même, au risque d'être parfois illisible, la photographie n’utilise que les sources d'éclairage existantes. Le challenge de la mise en place est brillamment tenu jusqu'à ce que le film endosse pleinement son statut de film d'horreur. Là, le réalisateur joue la carte du less is more, préférant la suggestion à l'horreur et ne montrant que des bribes de ses monstres. 

Sa mise en scène sait pourtant faire naitre la terreur à l'aide de petits détails d'une crudité extrême, qui ne versent pourtant jamais dans le gore facile ou l'étalage de tripaille. Sur la fin, l'itinéraire de l'héroïne prend des allures primitives, et The Descent ose aller jusqu'au bout de son propos, avec une fin tellement déstabilisante et radicale qu'elle sera remaniée pour le public US.

Alors c'est vrai que le film a ses faiblesses, principalement au niveau de l'interprétation qui est parfois un peu juste. En même temps, c'est un défaut un peu récurrent dans ce type de film. Mais s'il est moins dérangeant dans un nanar qui se vautre dans les clichés, il peut devenir gênant, comme ici, lorsque la réalisation est plus rigoureuse. Les personnages sont peu développés, c'est la loi du genre, mais il est clair que le film aurait gagné énormément si cet aspect avait été creusé davantage (sans mauvais jeu de mots).




Quoi qu'il en soit, même avec ses défauts, The Descent reste un beau spécimen de film d'horreur efficace et réussi. Si vous êtes fatigués des clichés usés du genre et que vous êtes prêt pour une randonnée flippante, saisissez la corde et descendez dans la grotte, vous ne le regretterez pas.

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