dimanche 1 décembre 2013

Stoker

Film de Park Chan-Wook (2013), avec Nicole Kidman, Mia Wasikowska, Mathhew Goode, Dermot Mulroney, Jacki Weaver, etc...
















C’est toujours rafraichissant de découvrir un film qui sort réellement des sentiers battus, a fortiori quand il est rattaché à un genre plutôt pourri de clichés, comme ici le thriller horrifique. Stoker est tellement atypique dans le paysage du cinéma américain actuel. A cela rien d’étonnant, puisqu’il a été réalisé par le metteur en scène nord-coréen Park Chan-Wook, à qui l’on devait déjà le très fort Old Boy.

Sur une trame vue et revue, le réalisateur tisse un film surprenant, plein à craquer d’audaces visuelles et constamment déconcertant. On a certes un peu de mal à rentrer dans le film au début, en particulier à cause de la froideur du personnage principal, India. Mais petit à petit, une sorte de charme vénéneux finit par agir, au gré de séquences mises en scène avec une adresse et une originalité incroyables. Loin de desservir le film, cette approche crée au contraire un univers très troublant dans lequel le spectateur s’égare avec plaisir.

Le scénario n’est pas très novateur et en simplifiant à l’extrême, on pourrait dire qu’il s’agit d’une variation sur le classique d’Hitchcock, L’Ombre d’un Doute. Mais Stoker se démarque résolument de son modèle, et y intègre des résonances inattendues et sensuelles sur le passage à l’âge adulte ou la transmission du mal. Les premières séquences, si déstabilisantes, prennent alors toute leur signification lors d’une conclusion à la fois attendue et culottée.




Le moins qu’on puisse dire, c’est que Stoker ne laissera personne indifférent. Prototype même du film qu’on adore ou qu’on déteste en bloc, le film de Park Chan-Wook agace, séduit et fascine. Diaboliquement déroutant.



Le Générique:
Film très visuel, Stoker est tout entier centré sur le personnage d'India et son univers intérieur. Le film marque donc le terrain dès son ouverture, avec un générique où les noms se fondent aux images, un peu comme s'ils faisaient partie du paysage mental de l'héroïne. La calligraphie s'adapte aux décors, disparait derrière des objets, s'évanouit et ou s'évapore. Comme personne n'est spécifiquement crédité au générique, on suppose qu'il est l’œuvre de 4th Creative Party, la boîte chargée des effets visuels du film. Une bien belle entrée en matière, en tout cas.

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