Film de Peter Jackson (2013), avec Martin Freeman, Ian Mc Kellen, Richard Armitage, Ken Stott, James Nesbitt, etc...
Pour être tout à fait franc, au Strapontin on n’est pas vraiment des fans de fantasy. Les hobbits, les orques, les nazguls et compagnie, ça nous passe largement au-dessus. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. A vrai dire, j’ai même lu le livre de Tolkien bien avant que celui-ci ne soit devenu culte, et qu’on ne parle de la fameuse trilogie des anneaux. Et franchement, je dois dire que j’avais bien aimé cet univers fantasmagorique et bourré de créatures extraordinaires.
Puis il y eut Le Seigneur des
Anneaux, cette saga dantesque qui fit passer Tolkien à la postérité.
Et puis les films de Peter Jackson. Bref, le monde de la Terre du Milieu est
devenu un incontournable, une véritable franchise. Il était donc logique d’en
remettre une petite couche. Ce qui était
plus surprenant, par contre, c’est d’apprendre que le contenu du livre, somme
toute très court, serait étalé sur trois films de près de trois heures chacun.
Ce qui faisait la force du livre, c’était justement sa concision. Alors
franchement, la perspective de le voir ainsi tartiné jusqu’à plus soif,
forcément, ça décourageait un peu.
Et le fait est que la grosse
faiblesse de The
Hobbit, ce sont ses longueurs. Il n’y a rien à redire sur la
direction artistique, les effets spéciaux ou les paysages majestueux de
Nouvelle-Zélande. Sur le plan visuel, le film est un vrai régal pour les yeux.
La mise en scène de Peter Jackson est énergique à souhait, empilant jusqu’à
plus soif les mouvements de caméra impossibles ou les travellings speedés, tout
en restant d’une constante lisibilité.
Là où ça coince, c’est qu’en
définitive, il ne se passe pas des masses de choses, et le film devient souvent
très répétitif dans ses péripéties. Allez hop, voilà nos héros capturés par les
orques, allez zou, c’est l’évasion et ça court et ça ferraille dans tous les
sens pendant un bon moment. On poireaute pour
les séquences d’action, et quand elles arrivent, elles sont
interminables. Virtuoses mais interminables. C’est le péché mignon de Peter
Jackson, ce goût pour le too much et
l’empilement. Au bout d’un moment, on sature.
A côté de ça, la narration prend
tranquillement ses aises. Il faut tout de même près d’une heure de projection
montre en mains pour que Gandalf et les nains débarquent chez Bilbo et arrivent
à le convaincre de participer à l’aventure. Allez parler de délayage ! De
plus, l’univers du film reste somme toute assez limité, donc une fois qu’on a
fait le tour de tout le bestiaire du film, il n’y a plus vraiment de surprises.
Ah si ! Il y a un magicien avec des lapins de traîneau (vous avez bien
lu !) qui vaut le détour !
La réalisation de Peter Jackson
est généreuse, c’est un fait. The Hobbit nous en donne beaucoup, c’est vrai, mais il oublie en
chemin que ce qui fait la force d’un film, c’est aussi sa construction, ses
temps de repos, sa respiration, son rythme. Tantôt lâche et déséquilibré,
tantôt frénétique, le tempo laisse constamment le spectateur sur le bas-côté.
Quand il ne se passe rien, on s’ennuie. Quand il se passe quelque chose, on
s’ennuie aussi, tellement c’est étiré et interminable.
Autant cela pouvait passer sur
une épopée aussi riche que Le Seigneur des
Anneaux, autant ici on a réellement l’impression que Peter Jackson
exploite un filon. Avec talent et virtuosité certes, mais sans réelle
profondeur. The
Hobbit n’est en définitive qu’un beau
livre d’images qui remplit sagement son contrat. C’est déjà pas si mal, même si
on en attendait beaucoup plus.
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