vendredi 20 décembre 2013

Kick Ass 2

Film de Jeff Wadlow (2013), avec Aaron Taylor-Johnson, Chloë Grace Moretz, Jim Carrey, Christopher Mintz-Plasse, John Leguizamo, etc...


















Kick Ass, le premier du nom, a été une véritable claque dans l’univers très formaté du film de super-héros. Croisement improbable entre teen movie, polar à la Guy Ritchie et épopée comics style Batman, le film était une sacrée surprise, le genre de réussite jubilatoire et inattendue qui vous met dans sa poche en rien de deux, bref un petit classique sur lequel le Strapontin ne manquera pas de revenir à l’occasion.

Le film a également fait un beau carton, d’où l’inévitable conséquence, la tentation pour les producteurs de faire marcher à nouveau la planche à billets en concevant une suite. D’emblée on peut dire qu’avec Kick Ass, la démarche était quand même un peu casse-gueule, car le film possédait une telle originalité de ton qu’il était très difficile de recréer la surprise, à moins d’oser partir dans une direction totalement nouvelle.

C’est difficilement ce qu’on pouvait attendre d’un réalisateur comme Jeff Wadlow, dont les états de service se limitent à un ou deux films pas vraiment mémorables. Matthew Vaughn, qui avait mis en scène le premier opus, est producteur, mais c’en est à se demander s’il a réellement eu un droit de regard sur le film tellement on est loin, très très loin de l’original.

Déjà, l’histoire n’est pas franchement intéressante. Bon, Kick Ass dégote des associés aussi branques que lui, parmi lesquels Jim Carrey qui, pour l’occasion, s’est fait la tronche du major Chip Hazard de Small Soldiers. De son côté, Hit Girl est reprise en main par son tuteur et essaie de mener une scolarité normale, l’occasion de tailler un beau costard aux pétasses et autres bimbos. Et puis, il y a Red Mist, le fils du méchant dans le premier film, qui essaie de monter une armée de super-méchants dégénérés.

On voit bien que tout cela ne pisse pas bien loin. En plus, les auteurs ont cru bon d’en rajouter dans l’humour crotte-de-nez bien scato. Les gags à base de vomi ou de diarrhée, ça fera peut-être marrer les ados, mais ça s’arrête là. Et puis, surtout, on en a rajouté des caisses dans le registre de la violence qui tâche beaucoup, avec quelques saillies aussi gores que parfaitement gratuites. Le film fait des pieds et des mains pour être aussi choquant que possible, mais tout ça reste un peu vain.

En fait, Kick Ass 2 n’a rien compris à ce qui pouvait faire la singularité du premier film, qui était hyper-violent certes, mais qui avait pour lui une liberté de ton et une décontraction dans la mise en scène, totalement absente ici. Qui plus est, Christopher Mintz-Plasse, dans le rôle du méchant, plombe le film dès les premières minutes. Impossible de le prendre ne serait-ce qu’une minute au sérieux, et encore moins lorsqu’on lui colle un tenue cuir SM. Le film est déjà suffisamment caricatural, le fait de lui rajouter un bad guy aussi limite plombe tout le reste.




Alors oui, ça défouraille un max, et il est plus que probable que le cœur de cible visé, le public jeune, attendra avec impatience un Kick Ass 3. C’est le but du jeu. Les autres, ceux qui avaient loué l’originalité et la coolitude du premier épisode, arrêteront les frais avec ce numéro 2 sans réelle surprise ni saveur.

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