lundi 30 décembre 2013

A Perdre la Raison

Film de Joachim Lafosse (2013), avec Emilie Dequenne, Tahar Rahim, Niels Arestrup, Yannick Renier, Nathalie Boutefeu, etc...



 















A Perdre la Raison fait partie de ce genre de films dans lesquels il est difficile d’entrer. Le film s’ouvre sur une situation forte, donne quelques indices au spectateur, puis c’est un long retour en arrière dans lequel on essaie de comprendre le pourquoi du comment. Ce qui est très déstabilisant, c’est qu’en fait, là où on attend des aspérités, des éléments forts, des situations dramatiques, on se retrouve avec la peinture on ne peut plus classique du quotidien d’un couple. Alors oui, il y a bien ce personnage énigmatique et envahissant du docteur, dont on se demande un peu quel rôle véritable il peut jouer. L’essentiel est ailleurs.

En fait, A Perdre la Raison n’est ni plus ni moins que la description de la plongée d’une femme dans la folie, mais pas une folie spectaculaire et explicable, bien au contraire. C’est une folie qui nait des non-dits, de l’insatisfaction, puis de la dépression. Une folie qui finit par déboucher sur une issue d’autant plus terrifiante que nous public, nous n’en verrons rien, et d’autant plus glaçante que rien dans le film ne nous l’expliquera réellement.





Emilie Dequenne, dans le rôle principal, est impériale. Celle qui fût autrefois la Rosetta des frères Dardenne se donne à fond dans un rôle extrêmement difficile et ingrat, dans lequel elle fait preuve d’un degré d’implication absolument incroyable. La voir fondre en larmes alors qu’elle reprend une chanson de Julien Clerc est un moment tellement déchirant qu’il en devient presque douloureux. Elle est la raison d’être et l’épine dorsale d’un film qui, malgré la force de sa conclusion, a plutôt  tendance à tourner en rond et à se complaire dans un naturalisme un peu creux à la Maurice Pialat. 


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