mardi 31 décembre 2013

Invasion

(The Invasion)
Film de Oliver Hirschbiegel (2007), avec Nicole Kidman, Daniel Craig, Jeremy Northam, Jeffrey Wright, Veronica Cartwright, etc...

Amis du recyclage, bonjour ! Tout comme on nous apprend que tout ou presque est réutilisable, il y a des idées qui resservent régulièrement dans le cinéma américain. Zombies, vampires and co, c’est toujours bien pratique pour une industrie qui peine à trouver des idées nouvelles. Parmi ces bons clients du grand écran, mais moins connus quand même, on trouve les body snatchers, qu'un traducteur un peu crétin a transposé en "profanateurs de sépultures" alors qu'on pourrait plus justement les appeler les "infiltreurs de corps".

Mais te demanderas-tu, ami lecteur, c’est quoi donc les body snatchers ? Eh bien, ces sympathiques créatures sont nées de l’imagination du romancier Jack Finney, et ne sont ni plus ni moins que des extra-terrestres décidés à coloniser la Terre en remplaçant les humains par des répliques parfaites, à la différence qu’ils ne possèdent pas d’émotions. La première (et la meilleure) des adaptations remonte à 1954, et il y en eut deux autres en 1978 (plutôt réussie) et en 1993 (plutôt bof).

Aujourd’hui, The Invasion remet donc le couvert sous la houlette du réalisateur Oliver Hirschbiegel. Un choix plutôt étrange, quand on sait que le bonhomme s’était fait connaître avec La Chute, qui relatait les dernières heures de la vie d’Hitler. Etait-il réellement l'homme de la situation ? En tout cas, son premier montage ne plaira pas du tout aux producteurs. Le film sera copieusement remanié en post-production, et des scènes additionnelles tournées par le réalisateur James Mc Tiegue (V for Vendetta).

Difficile de savoir ce qui clochait dans le montage original, même si on se doute un peu qu’avec le producteur de Matrix et des Arme Fatale aux commandes, on a probablement cru bon d’en rajouter dans le spectaculaire et les poursuites, même si ce n’est pas vraiment le sujet du film. Ce qui est intéressant, c’est la paranoïa, la description d’un monde où on ne peut faire confiance à personne, et où la moindre seconde de sommeil est fatale, puisque les extra-terrestres en profitent pour infiltrer leurs victimes.

Et effectivement, c’est dans ce registre que The Invasion fonctionne le mieux, sans pour autant atteindre l’efficacité des précédentes versions. C’est sûr, la technique a fait des progrès, et le film accumule les effets spéciaux avec des plongées speedées dans l’ADN en pleine transformation. Nicole Kidman, qui à l’époque n’avait pas encore terminée sa mutation au botox, est plutôt convaincante, assistée par un Daniel Craig dans sa période pré-Bond. Mais le film se perd très vite dans des péripéties artificielles, et surtout, il botte en touche avec un happy end totalement artificiel et crétin. Seule petite touche sympathique, la présence de Veronica Cartwright, qui jouait déjà dans la version 78.





Tout l’intérêt du sujet, c’était justement son côté jusqu’au-boutiste et totalement apocalyptique, qui n'épargnait personne et ne laissait aucun espoir à la race humaine. Privé de cela, The Invasion n’est plus qu’un thriller lambda sans conviction, parfois efficace mais totalement vain.

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