Film de Oliver Hirschbiegel (2007), avec Nicole Kidman, Daniel Craig, Jeremy Northam, Jeffrey Wright, Veronica Cartwright, etc...
Amis du recyclage, bonjour !
Tout comme on nous apprend que tout ou presque est réutilisable, il y a des
idées qui resservent régulièrement dans le cinéma américain. Zombies, vampires
and co, c’est toujours bien pratique pour une industrie qui peine à trouver des
idées nouvelles. Parmi ces bons clients du grand écran, mais moins connus quand
même, on trouve les body snatchers, qu'un traducteur un peu crétin a transposé en "profanateurs de sépultures" alors qu'on pourrait plus justement les appeler les "infiltreurs de corps".
Mais te demanderas-tu, ami
lecteur, c’est quoi donc les body
snatchers ? Eh bien, ces sympathiques créatures sont nées de l’imagination
du romancier Jack Finney, et ne sont ni plus ni moins que des extra-terrestres
décidés à coloniser la Terre en remplaçant les humains par des répliques
parfaites, à la différence qu’ils ne possèdent pas d’émotions. La première (et
la meilleure) des adaptations remonte à 1954, et il y en eut deux autres en
1978 (plutôt réussie) et en 1993 (plutôt bof).
Aujourd’hui, The Invasion
remet donc le couvert sous la houlette du réalisateur Oliver
Hirschbiegel. Un choix plutôt étrange, quand on sait que le bonhomme s’était
fait connaître avec La Chute, qui relatait les dernières heures de la
vie d’Hitler. Etait-il réellement l'homme de la situation ? En tout cas, son premier montage ne plaira pas du tout aux producteurs. Le film sera copieusement remanié en
post-production, et des scènes additionnelles tournées par le réalisateur James
Mc Tiegue (V for
Vendetta).
Difficile de savoir ce qui
clochait dans le montage original, même si on se doute un peu qu’avec le
producteur de Matrix
et des Arme
Fatale aux commandes, on a probablement cru bon d’en rajouter dans
le spectaculaire et les poursuites, même si ce n’est pas vraiment le sujet du
film. Ce qui est intéressant, c’est la paranoïa, la description d’un monde où
on ne peut faire confiance à personne, et où la moindre seconde de sommeil est
fatale, puisque les extra-terrestres en profitent pour infiltrer leurs
victimes.
Et effectivement, c’est dans ce
registre que The
Invasion fonctionne le mieux, sans pour autant atteindre l’efficacité
des précédentes versions. C’est sûr, la technique a fait des progrès, et le
film accumule les effets spéciaux avec des plongées speedées dans l’ADN en
pleine transformation. Nicole Kidman, qui à l’époque n’avait pas encore
terminée sa mutation au botox, est plutôt convaincante, assistée par un Daniel
Craig dans sa période pré-Bond. Mais le film se perd très vite dans des
péripéties artificielles, et surtout, il botte en touche avec un happy end totalement
artificiel et crétin. Seule petite touche sympathique, la présence de Veronica Cartwright, qui jouait déjà dans la version 78.
Tout l’intérêt du sujet, c’était
justement son côté jusqu’au-boutiste et totalement apocalyptique, qui n'épargnait personne et ne
laissait aucun espoir à la race humaine. Privé de cela, The Invasion
n’est plus qu’un thriller lambda sans conviction, parfois efficace mais
totalement vain.
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