dimanche 9 août 2015

Margin Call

Film de J.C. Chandor ( 2011), avec Kevin Spacey, Zachary Quinto, Demi Moore, Paul Bettany, Jeremy Irons, etc…

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Voilà un réalisateur qui, petit à petit, est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Jeffrey C. Chandor (ou plus simplement J.C.) a, en l'espace de trois films, opéré un début de carrière particulièrement prometteur. Redford en naufragé dans All Is Lost, c'était lui, et plus récemment, il a signé cette belle chronique qu'était A Most Violent Year. Du lourd, donc. Margin Call était son premier film.

 

vlcsnap-2015-08-09-00h38m30s80Le genre "drame boursier", c'est toujours un peu casse gueule. D'ailleurs, hormis Wall Street ou le dernier Scorsese, les films de ce genre ne se bousculent pas vraiment au portillon. Il faut avouer que rendre les mécanismes financiers appréhendables par le commun des mortels, c'est pas gagné. D'ailleurs le film botte plus d'une fois en touche. Il suffit qu'un personnage parte dans des explications trop techniques pour qu'on le tire par la manche en lui demandant de simplifier. Et c'est pas du luxe.

 

 

 

 

vlcsnap-2015-08-09-00h09m19s228Dans un cadre aussi strict, rendre compréhensible au spectateur les rouages d'une grande crise financière tient de la gageure. C'est pourtant ce que réussit Chandor avec une décontraction plutôt bluffante. Aidé, il est vrai, par un casting de tout premier choix, le réalisateur signe un premier film passionnant, à défaut d'être totalement convaincant. Car si toute la première partie fait preuve d'un sens remarquable de la progression dramatique, Margin Call perd un peu de son intensité sur la fin, ce qui est plutôt dommage.

 

 

 

 

vlcsnap-2015-08-09-00h14m39s139On comprend bien que la crise qui se déroule sous nos yeux est de nature à plomber largement l’économie mondiale, et il y a effectivement une ambiance de fin du monde qui plane vers le milieu du film. Ensuite, le business reprend le dessus. L’intégrité des personnages en prend un bon coup, et au final, tout cela est gentiment balayé sous le tapis. Vous me direz que ça se passe comme ça dans le monde de la finance. Sauf que nous, qui avons partagé les affres et les petits soucis quotidiens de tous ces traders, on est un peu largués, laissés sur la touche en ce qui concerne le côté humain.

 

 

 

 

Dans un sens, Margin Call décrit de manière très honnête les rouages et les dessous des tractations boursières. Mais quelque part, le sujet est tellement énorme, les préoccupations des protagonistes sont tellement loin de nous qu’il est difficile de rentrer pleinement dans le film. On pense souvent à Glengarry Glenn Ross, ce petit film oublié des années 90, qui sur un sujet à la fois similaire et différent, arrivait à conserver une dimension humaine. Un peu comme les autres films de son réalisateur, Margin Call, malgré ses indéniables qualités, se perd dans le cadre qu’il décrit et oublie les personnages qui le font vivre.

 

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