(Hereafter)
Film de Clint Eastwood (2010), avec Cécile de France, Matt Damon, Bryce Dallas Howard, Frankie et George McLaren, Thierry Neuvic, Jay Mohr, etc.
On attendait donc beaucoup de ce Hereafter, un peu trop même, et en définitive on se retrouve en fin de course avec un film très moyen et largement au-delà des possibilités offertes par son sujet. Il ne s’agit pas proprement parler d’une commande, mais Hereafter est produit par Amblin, la société de Spielberg, ceci explique peut-être cela. Le réalisateur avait pourtant prouvé qu’il savait livrer une œuvre personnelle dans ce cadre, comme il l’avait fait avec Sur la Route de Madison.
Au travers des deux premières intrigues, on retrouve le Eastwood qu’on connaît et qu’on apprécie. Matt Damon, tout en finesse, livre une belle performance et campe un personnage prisonnier de son don, qui ne peut arriver à mener une vie normale, même dans ses rapports avec une jeune femme (Bryce Dallas Howard, charmante comme toujours). On pense souvent à Dead Zone, de Cronenberg, mais la finesse de la réalisation sait faire oublier ces références. De même avec l’histoire anglaise, portée par la performance du jeune Frankie Mc Laren, qui évoque un réalisme social à la Ken Loach.
Le problème, c’est la troisième intrigue, avec Cécile de France. C’est un peu obligé, dans le fond, puisque c’est à cette section qu’il incombe d’expliquer le pourquoi et le comment, les grandes questions, la mort, tout ça… On sent alors Eastwood un peu gêné aux entournures. Il lance son actrice dans une enquête dont il ne révèle jamais rien, ce qui devient vite assez frustrant. Alors au pire, on se dit que la conclusion va remettre tout ça en place et enfin nous apporter des réponses… C’est loin d’être le cas, hélas, puisque c’est même elle qui fout le film en l’air, à mon sens. On attendait quelque chose de profond, on se retrouve avec un dénouement limite neu-neu, et les étapes qui amènent à la rencontre des différents personnages semblent baclées, même s'il y a parfois de beaux moments (la visite de la maison de Charles Dickens).
Résultat des courses : malgré ses défauts, Hereafter reste tout de même un film intéressant. L’attention que porte le réalisateur aux personnages et la finesse de leur description emportent l’adhésion. Il est dommage que toutes ces bonnes choses soient sabordées par un scénario trop convenu. Après le moyen Invictus, Eastwood nous doit une revanche.
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