La critique a porté aux nues ce portrait désenchanté d’un sex addict, c’est donc avec une curiosité toute légitime que le Strapontin s’y est collé. Après tout, au milieu de la quantité de films asexués ou politiquement corrects qui sortent actuellement sur les écrans, c’était plutôt bienvenu de voir un sujet qui sortait de l’ordinaire et une approche qu’on annonçait comme particulièrement franche au niveau de ce qui était montré à l’écran.

Pourtant Michael Fassbender, dans
le rôle principal, est vraiment excellent, dans un rôle difficile, qu’il assume
vraiment à fond. De même, Carey Mulligan, dans le rôle de sa sœur Sissy, est
formidable de fragilité et de sensibilité à fleur de peau. Leurs confrontations
constituent les meilleurs moments d’un film qui ne semble pas savoir où il va,
et reste perpétuellement d’une froideur désespérante. Quant à l’aspect
sulfureux de l’intrigue, Steve Mc Queen, le réalisateur, en fait quelque chose
d’édulcoré et de bien propre là où il aurait fallu la hargne et le jusqu’au-boutisme
du Paul Verhoeven de Spetters.
Pour s’attacher à un personnage,
le minimum est au moins de comprendre un tant soit peu ses motivations. Dans le
cas contraire, cela donne un résultat distant et austère. C’est, dans le fond,
une approche très cohérente qui place le spectateur dans un univers qui
ressemble au paysage mental de son héros. Le concept est intéressant, mais il
ne donne au final qu’un film cafardeux et inintéressant dont il ne reste pas
grand-chose après la projection.
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