mercredi 21 novembre 2012

Shame

Film de Stev Mc Queen (2011), avec Michael Fassbender, Carey Mulligan, Nicole Beharie, James Badge Dale, etc...
















La critique a porté aux nues ce portrait désenchanté d’un sex addict, c’est donc avec une curiosité toute légitime que le Strapontin s’y est collé. Après tout, au milieu de la quantité de films asexués ou politiquement corrects qui sortent actuellement sur les écrans, c’était plutôt bienvenu de voir un sujet qui sortait de l’ordinaire et une approche qu’on annonçait comme particulièrement franche au niveau de ce qui était montré à l’écran. 




Résultat des courses, Shame s’avère être un film déprimant, mais bon c’était un peu couru vu le scénario Le héros est un accro au sexe, c’est entendu. Il est prisonnier de ses pulsions et incapable de véritable amour, on est bien d’accord. Partant de là, il y avait deux manières d’aborder le sujet. Soit on soulève un peu la couverture (si je puis dire) et on se penche sur la personnalité du héros pour tenter d’expliquer ses déviances. Soit, comme c’est le cas ici, on se contente de montrer sans proposer le moindre point de vue. Ca donne une enfilade (passez moi l’expression) de scènes de cul tristes (encore qu’il n’y en ait pas tant que ça), qui essaie de se faire passer pour un film indé branché.



Pourtant Michael Fassbender, dans le rôle principal, est vraiment excellent, dans un rôle difficile, qu’il assume vraiment à fond. De même, Carey Mulligan, dans le rôle de sa sœur Sissy, est formidable de fragilité et de sensibilité à fleur de peau. Leurs confrontations constituent les meilleurs moments d’un film qui ne semble pas savoir où il va, et reste perpétuellement d’une froideur désespérante. Quant à l’aspect sulfureux de l’intrigue, Steve Mc Queen, le réalisateur, en fait quelque chose d’édulcoré et de bien propre là où il aurait fallu la hargne et le jusqu’au-boutisme du Paul Verhoeven de Spetters



Pour s’attacher à un personnage, le minimum est au moins de comprendre un tant soit peu ses motivations. Dans le cas contraire, cela donne un résultat distant et austère. C’est, dans le fond, une approche très cohérente qui place le spectateur dans un univers qui ressemble au paysage mental de son héros. Le concept est intéressant, mais il ne donne au final qu’un film cafardeux et inintéressant dont il ne reste pas grand-chose après la projection.


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