lundi 19 novembre 2012

We Need to Talk About Kevin

Film de Lynne Ramsay (2011), avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, Ashley Gerasimovich, Jasper Newell, etc...
















Difficile de trouver un film qui mette plus mal à l’aise que ce We Need To Talk about Kevin. Cette exploration glaçante de l’univers d’un ado serial killer ne donne aucune réponse quant aux motivations de son personnage, ni aucune explication concrète quant au pourquoi du comment. C’est d’autant plus déstabilisant pour le spectateur, d’abord baladé au beau milieu d’une narration explosée, qui brouille encore davantage les cartes. Seul fil conducteur, le personnage de la mère, auquel Tilda Swinton apporte une épaisseur psychologique peu commune. Moins que le portrait de Kevin, c’est davantage celui de sa mère que le film brosse, touchant du doigt le calvaire quotidien auquel les actes de son fils l’ont condamnée. Au-delà de la culpabilité d’avoir raté son éducation, elle restera prisonnière à vie d’une situation qui lui a échappé dès le début.



Le film de Lynne Ramsay brosse un portrait sans pitié d’un couple qui se parle sans s’écouter, d’une famille dans laquelle une violence inexpliquée s’insinue comme un virus, avant un final impitoyable, qui évoque directement la tuerie de Colombine. Malgré des qualités esthétiques évidentes, il manque toutefois un petit quelque chose à We Need To Talk About Kevin pour emporter totalement l’adhésion. Le ton très froid, presque clinique évoque plus d’une fois le style de Steven Soderbergh, justement  producteur exécutif. S’il sert indéniablement le malaise profond qui s’en dégage, il nous empêche aussi de nous attacher complètement aux personnages.  C’est le seul défaut d’un film qui, malgré tout, ne s’oublie pas facilement. 


Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire