(Islands in the Stream)
Film de Franklin J. Schaffner (1977), avec George C. Scott, Claire Bloom, David Hemmings, Julius Harris, Hart Bochner, etc...
Franklin J. Schaffner a toujours été considéré, à tort, comme un metteur en scène mineur. C’est pourtant l’auteur de deux chefs d’œuvre inattaquables, je veux parler de La Planète des Singes (l’original, le seul, l’unique, d’ailleurs chroniqué sur ce blog) et de Patton. Deux véritables classiques, dans lesquels il existe malgré tout une touche personnelle indiscutable, ce qui était, jusqu’à une certaine époque, tout de même assez rare sur de gros films de studio. Ensuite, Schaffner a vivoté entre plusieurs projets plus ou moins réussis, livrant une adaptation honnête du best-seller d’Henri Charrière, Papillon, avant que sa carrière ne pique un peu du nez à la fin des années 70.



Les deux autres segments sont beaucoup moins convaincants. Malgré la présence de Claire Bloom, le second ne semble pas très bien savoir où il va et se perd en scènes de dialogue trop académiques. La troisième partie, qui se voudrait la plus ambitieuse, semble victime d’un manque de moyens. La mise en scène reste très fonctionnelle, un peu comme dans Papillon, et ne possède ni le souffle ni l’énergie des meilleurs films de Schaffner.
Néanmoins, Islands in the Stream est sauvé de temps à autre par de beaux moments épars, qui hélas ne forment jamais un véritable tout. Le film évoque brillamment et simplement la proximité et la menace de la guerre dans ses premières séquences, comme cet instant où Hudson et ses enfants voient couler un navire en feu sur l’horizon. Malheureusement, il est trahi par son manque de moyens lorsqu’il s’agit d’intégrer concrètement cette idée à la narration et c’est le gros défaut du film.
On ne peut cependant nier la profonde sensibilité d’Islands in the Stream. C’est ce que Truffaut avait coutume d’appeler un « grand film malade », un projet dont on ne peut remettre en cause ni la sincérité, ni l’engagement du réalisateur, mais qui manque son but, faute d’un investissement concret de la part du studio qui l’a produit. Schaffner avait coutume de dire que ses héros n’étaient pas à leur place dans leur époque. On pourrait en dire autant de son film, à contre-courant des modes, qui malgré ses imperfections, mérite indiscutablement d’être redécouvert.
Le Trombinoscope
C’est dit, le Strapontin est définitivement fan de George C. Scott, et on applaudit donc des deux mains sa performance pleine de sensibilité. A ses côtés, on retrouve l’excellent David Hemmings et les fans de James Bond reconnaitront Julius Harris, qui campait un méchant mémorable dans Vivre et Laisser Mourir. Enfin, Hart Bochner, ici dans un de ses premiers rôles, s’illustrera bien des années plus tard dans le fameux Piège de Cristal.
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George C. Scott |
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Claire Bloom |
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David Hemmings |
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Michael-James Wixted |
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Hart Bochner |
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Brad Savage |
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Julius Harris |
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Susan Tyrell |
La Musique
L’un des éléments essentiels du film, c’est la superbe partition musicale de Jerry Goldsmith, qui se classe aisément parmi ses chefs d’œuvre. Ses collaborations avec Franklin J. Schaffner ont toujours donné lieu à des œuvres hors-pair, sans doute parce que le réalisateur comprenait l’importance de la musique et savait lui donner la place qu’elle méritait. Le compositeur a souvent avoué en interview que la musique d’Islands in the Stream était une de ses préférées.
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