mardi 5 février 2013

Another Earth

Film de Mike Cahill (2011), avec Brit Marling, William Mapother, Jordan Baker, Kumar Pallana, Robin Lord Taylor, etc...





















C’est humain, tout bon spectateur un tantinet curieux salive inévitablement quand on lui sert un bon pitch. Et au moins, on ne peut pas dire que les auteurs américains se brident dans cette catégorie. C’est à celui qui trouvera l’idée la plus zarbi, le genre de truc dont on se dit que c’est du n’importe quoi, sauf qu’en définitive, quand le film sort, on se rend compte que c’est finalement pas si débile que ça. Tout ça pour dire que ce petit film qu’est Another Earth bénéficie d’un point de départ on ne peut plus excitant.

Le postulat de départ, c’est qu’il existe, quelque part dans l’univers, une planète qui est l’exacte réplique de la nôtre, une autre Terre comme le dit si bien le titre. Pourtant, le film en lui-même fait tout pour s’écarter de tout ce qui pourrait le rattacher à la science-fiction. C’est l’itinéraire douloureux d’une jeune femme qui a causé par mégarde un accident de voiture au cours duquel deux personnes ont été tuées. Elle va chercher la rédemption en se mettant d’abord à l’écart du monde, puis en cherchant à aider le seul survivant de la collision, un père de famille qui a perdu sa femme et son enfant.

Another Earth avance ainsi à pas feutrés dans la description de sentiments forts et intenses. Porté par le jeu remarquable de l’actrice Britt Marling, c’est une sorte de parcours intime, dans lequel vont petit à petit s’immiscer des éléments plus grands que nature. Cette seconde Terre impose sa présence muette tout au long du film, et le réalisateur nous entraîne de manière très subtile dans son concept, comme lors de la scène de contact, où une scientifique se rend compte qu’elle est en train de dialoguer avec son propre double.

Pas d’esbroufe, pas de chichis dans la mise en scène : Another Earth joue la carte de la simplicité et du dépouillement, malgré quelques effets un peu patauds. Le filmage « caméra à l’épaule » avec zooms intempestifs pour faire plus cinéma-vérité, bof quoi ! Ca agace plus qu’autre chose et ça vous sort du film en moins de deux. Heureusement, tout n’est pas du même tonneau. La pirouette finale qui autorise une porte de sortie aux personnages, certains pourront trouver ça un peu facile. Personnellement, je trouve que c’est une manière comme une autre de tirer parti du concept de départ, même si elle peut paraître un peu artificielle.  Quant à la dernière image, elle tente un peu vainement de faire rebondir l'histoire.




Another Earth, s'il n'est pas exempt de défauts, est tout de même une tentative intéressante pour faire cohabiter deux genres à priori opposés. En dépit de ses maladresses, le film reste très personnel dans son approche et sonne juste dans sa volonté de mélanger le cosmique et l'individu. A découvrir.


1 commentaire :

  1. C'est tentant comme film. Je pense que je vais me laisser faire et essayer de le voir.

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