mercredi 27 mars 2013

Zero Dark Thirty

Film de Kathryn Bigeow (2012), avec Jessica Chastain, Joel Edgerton, Jason Clarke, Chris Pratt, Kyle Chandler, etc...





















Après Démineurs, qui avait pas mal fait parler de lui il y a quelques années, la réalisatrice Kathryn Bigelow semble s'être spécialisée dans un genre à part: le film de guerre réaliste et couillu. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose. Cela faisait des années que la réalisatrice signait avec talent des œuvres bien enlevées, aux sujets souvent originaux. Et puis tout d'un coup, toc toc badaboum, la voilà propulsée sous les projecteurs avec un film qui, s'il n'était pas vraiment mauvais, était tout de même un bon cran en-dessous des autres et ne méritait visiblement pas le déluge de récompenses qui lui sont tombées dessus. Allez comprendre.


Donc l'annonce de ce Zero Dark Thirty n'était pas franchement de nature à enthousiasmer le Strapontin. Direct, on pense que Bigelow va remettre le couvert, sauf qu'ici, elle manie des faits réels et particulièrement marquants, puisqu'elle y raconte la traque et l'exécution d'Oussama Ben Laden par l'armée américaine. On flaire donc encore plus le consensus critique inévitable, le film qui va mettre tout le monde d'accord et qui au final, n'aura pas grand'chose de neuf à proposer.






D'emblée, Bigelow ne prend pas de gants et chope le spectateur directement à la gorge avec une scène de torture électrisante qui met carrément les pieds dans le plat quant aux méthodes des américains pour obtenir leurs informations. Ça, on dirait presque que c'est pour la polémique, parce qu'on embraye ensuite sur l'itinéraire - pas toujours intéressant - d'une jeune et jolie agente de la CIA (Jessica Chastain, en rupture de Terrence Malick), qui va réussir à débusquer l'ennemi public numéro uno toute seule comme une grande. Cela nous vaut les inévitables séquences de confrontation avec ses supérieurs, qui bien évidemment refusent obstinément de la croire.




Après bien des palabres et pas mal de longueurs, on en arrive à l'assaut final. La bonne nouvelle, c'est que Bigelow a laissé tomber le style "caméra à l'épaule qui bouge tout le temps pour faire plus réaliste". La mauvaise nouvelle, c'est que sa mise en scène autrefois très punchy et vitaminée s'est très assagie. On me dira qu'il y a une volonté de réalisme derrière tout ça et qu'on n'est pas là pour faire du Rambo. D'accord, mais cela n'empêchait pas non plus la réalisatrice de faire preuve de davantage de personnalité. Après tout, après le carton de Démineurs, elle avait un peu le droit, non ?





Pour finir, Zero Dark Thirty nous laisse sur notre faim. Ni vraiment porté par un certain souffle, ni véritablement original dans sa mise en scène, le film n'implique jamais réellement le spectateur si ce n'est à un niveau strictement documentaire sur le déroulé des évènements. A ce propos, il est plutôt déconcertant de voir l'homme le plus recherché du monde se faire abattre comme un lapin par un G.I. qui se contente de l'appeler par son prénom pour le faire sortir de sa cachette ! C'est probablement le seul moment de réelle surprise dans un film somme toute archi-convenu.


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