mardi 23 avril 2013

Easy Rider

Film de Dennis Hopper (1969), avec Peter Fonda, Dennis Hopper, Jack Nicholson, Karen Black, Phil Spector, etc..





















C'est toujours un peu délicat d'avoir à aborder un classique, surtout quand on l'a copieusement détesté. Car oui le Strapontin avait toujours pendant des années fait l'impasse sur ce phénomène culturel qu'était Easy Rider. Finalement, votre blog favori s'est donc résolu a tenter le coup. Verdict: c'était encore plus chiant que prévu !

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec cet électron libre qu'est Dennis Hopper. Autant j'apprécie l'acteur, autant le réalisateur me laisse complètement froid. Si en effet on part du principe qu'un film doit forcément ressembler à ses personnages, alors son cinéma est cohérent. Sous prétexte de montrer des zonards pendant deux heures, on se fade en fait un film dans lequel la narration et l'intérêt dramatique sont aussi relâchés et intéréssants que le petit monde qu'il fait vivre.

Donc Easy Rider, c'est deux bikers qui font de la moto à travers l'Amérique sur fond de Born to Be Wild. Je ne crierai pas au cliché car cette image, que la pub a usée jusqu'à l'os, c'est bien le film qui l'a créée. Mais bon, comme on ne va pas montrer deux lascars faire du chopper pendant deux plombes, on meuble avec ce qu'on peut. Ça nous donne des scènes interminables autour d'un feu de camp ou les personnages fument un bédo en racontant des choses dont on se contrefout. Le top, c'est une séquence dans un cimetière dans laquelle nos héros, après avoir absorbé des drogues dures de chez dures, délirent pendant 5 bonnes minutes chrono, dans une avalanche d'image déformées et d'aphorismes fort subtils. Interminable et pénible.


Il y a aussi des pèquenots très méchants, et très caricaturaux, façon Délivrance, qui font des cartons sur les bikers comme ça, sans raison. Je suppose qu'il faut y voir une métaphore de la manière dont le bon américain moyen a rejeté en bloc la culture hippie. Mouais .... Le seul intérêt du film, c'est Jack Nicholson qui, dans un de ses premiers rôles, vole la vedette à tout le monde. C'est maigre, d'autant plus qu'on ne peut pas dire que Hopper lui donne grand chose à faire.







Malgré son statut de classique, Easy Rider a plutôt mal vieilli, mais c'en est à se demander si cette approche plate et sans relief a jamais été à la mode. S'il est évident que le film a eu une énorme influence dans l'émergence du cinéma américain indépendant, on dirait presque que Hopper a voulu singer le pire de la Nouvelle Vague. C'est juste un peu dommage qu'il ait opté pour un pseudo-intellectualisme abscons à la Godard. On peut à la rigueur sauver la bande son du naufrage, mais le reste est tellement barbant et sans intérêt que ça découragerait les meilleures volontés du monde. Un film-culte en carton.


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