Film de Fred Cavayé (2013), avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki, Max Baissette de Malglaive, Gilles Cohen, etc…
Au Strapontin, on était à fond derrière Fred Cavayé, surtout après son superbe A Bout Portant, qui réinventait le film d'action à la française en y injectant une pêche et une énergie digne des meilleures productions américaines. Un film de genre, donc, mais d'une efficacité à toute épreuve, qui venait confirmer un premier film plein de promesses, Pour Elle (d'ailleurs chroniqué par ici). C'est donc dire si on attendait son nouveau film avec une impatience non dissimulée. Un slogan laconique ("Simon, il y a un problème avec ton fils") et du coup, l'imagination travaille. Un peu trop, même, car à l'arrivée, ce Mea Culpa, s'il se situe largement au-dessus des actioners crétins à la Besson, est tout de même une petite déception.
La faute à un scénario un peu bancal, qui accumule les clichés propres au genre. Le gamin témoin gênant, c'est du vu et du revu, et on regrette un peu que Cavayé n'ait vu dans ce sujet que prétexte à poursuites et fusillades un peu vaines. Sur le plan de la crédibilité, c'est un peu limite de voir tous ces méchants slaves qui cavalent et mitraillent à tout va, alors qu'il semblerait plus logique de jouer la discrétion, mais bon, passons... Lindon et Lellouche font ce qu'on leur demande, c'est-à-dire qu'ils se débrouillent plutôt bien avec des personnages pas vraiment fouillés ni très originaux.
Fred Cavayé, qu'on attendait au coin du bois, reste fidèle au style carré mis en place par ses deux premiers films. La réalisation, si elle ne brille pas par son originalité, possède au moins le mérite de l'efficacité. Le passé des personnages est évoqué par petites touches et avec une certaine subtilité, même s'il est lui aussi fidèle à des modèles déjà souvent vus ailleurs. Le réalisateur signe quant à lui des séquences d'action touffues mais constamment lisibles, qui justifient le petit plaisir qu'on prend à la vision de ce Mea Culpa.
Mais il n'en reste pas moins que le scénario est le gros point faible d'un film qui, sinon , aurait tout pour lui. Sans véritable surprises dans sa progression, ni un rythme aussi fort que celui d'A Bout Portant, ce nouveau film de Fred Cavayé montre les limites de son auteur. A charge pour lui de corriger le tir s'il ne veut pas se cantonner dans le polar de série, ce qui serait vraiment dommage.
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