Film de Luc Besson (2014), avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Amr Waked, Choi Min-Sik, Analeigh Tipton, etc…
Sur le papier, ca avait toutes les allures de la bonne idée. D'ailleurs, elle avait déjà servi : Limitless, avec Bradley Cooper, ne s'était pas privé de l'exploiter : en gros, une américaine bon teint (c'est la belle Scarlett) est la victime d'une drogue expérimentale qui décuple ses capacités cérébrales. Point de départ d'un thriller délirant dans lequel l'héroïne fait léviter méchants et revolvers, voit à travers les murs, est connectée wifi et se transforme en une sorte de mélasse rouge. Je ne sais pas ce que Besson a pris quand il a écrit son film, mais ça devait être du lourd !
En revanche, pas certain qu'il ait utilisé sa drogue miracle pour écrire son scénario, tant tout celà sent bon le fond de tiroir et le cliché. Pourtant court, Lucy met trois plombes à démarrer, se vautrant allègrement au passage dans une violence aussi gratuite qu'excessive. Le réalisateur aurait voulu faire du Tarantino qu'il ne s'y serait pas pris autrement. C'est un véritable festival, sans doute pour rendre le méchant pourtant déjà très méchant encore plus méchant, bref amis de la subtilité, bonjour : c'est carrément l'artillerie lourde, ça gicle et ça cartonne à tire-larigot. On savait déjà que Besson ne faisait pas dans la dentelle, manquait plus qu'il en rajoute dans ce domaine. Bref.
Mais le plus marrant, c'est sans doute tout cet amalgame scientifico-philosophique qui enrobe le film. Morgan Freeman, qu'on a connu plus inspiré, nous ressort son personnage de grand sage, et nous explique longuement que finalement, l'homme, même en utilisant un chouïa de ses capacités intellectuelles, c'est tout de même un gros porc qui a bien dégueulassé sa planète. Et c'est parti pour le petit couplet écologiste, à grand renfort d'images flash façon Arthus Bertrand. Accessoirement, on peut se demander ce que ça peut bien venir foutre dans un thriller, si ce n'est que c'est vachement tendance à l’heure actuelle d'être éco-responsable.
Avec le temps, le cinéma de Luc Besson a perdu ce côté maladroit et parfois un peu pataud qu'on pouvait trouver dans ses premiers films. C'est désormais un style parfaitement huilé mais qui n'a plus le côté bricolo et peu sûr de lui de films comme Nikita ou Le Dernier Combat, qui malgré l'ambition de leurs scénarii, gardaient grâce à celà une certaine innocence. Là, c'est du cinoche à l'américaine, où tout est sacrifié à l'efficacité et dans lequel on serait bien en peine de trouver une quelconque thématique personnelle. En clair, c’est niais et con-con, ça va vite et ça tape fort : c’est le cahier des charges type d’une production Besson, quoi !
L’ami Luc, il s'en fout à vrai dire, même si sur la fin, Lucy prend un virage philosophico-mystique avec une séquence tellement énorme dans son concept qu'elle oscille entre le culot et le ridicule. Après 90 minutes d'action speedée et bourrine, terminer sur un trip vers les origines de l'homme digne de 2001 ou de The Tree of Life, il fallait oser. Le public, par contre, en particulier celui qui se délecte des gunfights à la Matrix, ou qui trouve trop cool que la Scarlett colle les méchants au plafond, le public, disais-je, pas certain qu’il y trouve son compte, mais bon, après tout, il en faut pour tout le monde.
Ah...j avais envisage d acheter le bluray....je vais attendre qu il soit a 10 euros :) Yvon
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