Film dees frères Spieirig (2014), avec Ethan Hawke, Sarah Snook, Noah Taylor, Madeleine West, Freya Stafford, etc…
Attention, c’est du très très lourd ! Prédestination fait partie de cette catégorie de films qui ne payent pas de mine, dans lesquels on se lance un peu à reculons, pour en définitive être intrigué, captivé, puis subjugué. Pourtant, cette petite merveille n’aura même pas eu les honneurs d’une sortie en salles dans notre beau pays, alors que des nanars à gros budget squattent le box-office. Une injustice à réparer pour ce film, auquel on souhaite d’ores et déjà une fantastique carrière en vidéo.
A la base, il s’agît d’une intrigue basée sur le voyage dans le temps. Mais pas un trip bien pépère, loin de là. On est davantage ici dans l’univers d’un Philip K. Dick, un monde dans lequel les apparences sont trompeuses, et où la réalité peut déraper à tout moment. Dans ce monde futuriste, des agents sont envoyés dans le passé pour le “rectifier” et prévenir ainsi des catastrophes ou des attentats. C’est la mission du personnage principal, qui se retrouve projeté dans les seventies dans la peau d’un barman, avec pour mission de neutraliser un dangereux terroriste. S’ensuit une rencontre troublante avec un jeune homme au look androgyne qui va lui raconter son histoire.
En dire plus serait gâcher le plaisir que vous réservera un scénario à la fois complexe et inattendu, et même si on éprouve un peu de mal à trouver ses marques dans les premières séquences, Prédestination dégage au fur et à mesure de son déroulement une atmosphère envoutante, qui fascine au fur et à mesure que l’histoire dévoile ses tenants et aboutissants. Tout du long, le film s’enrichit d’une fantastique dimension humaine, portée par les performances remarquables d’Ethan Hawke et de Sarah Snook. Les personnages ne sont pas des pions placés par hasard dans une intrigue complexe, leur souffrance et leurs sentiments sont bien réels et donc d’autant plus touchants. C’est une facette supplémentaire mais indispensable, qui fait du film bien plus qu’une simple variation sur un thème de S.F. connu.
Des frères Spieirig, qui ont réalisé cette petite perle, on ne connaissait que Daybreakers, un film de vampires passé un peu inaperçu, mais auquel on serait tenté de donner une chance. Avec Prédestination, ils passent carrément à la vitesse supérieure. C’est de la S.F. comme on l’aime, qui manie avec adresse les paradoxes spatio-temporels, avec comme toile de fond une histoire formidablement émouvante et hors des sentiers battus. Il faut s’y laisser prendre par la main, et embarquer jusqu’au vertige d’une conclusion qui se révèle aussi déchirante qu’inattendue.
C’est donc une merveilleuse surprise que ce Prédestination, le genre de découverte dans lequel on se perd avec bonheur, mais qui sait aussi que ce qui fait vivre et vibrer un film, ce sont ses personnages et son scénario. On comprend un peu qu’une œuvre aussi atypique et hors-normes ait effrayé les distributeurs un peu partout dans le monde (eh oui, la France n’est pas la seule à avoir joué les frileuses!), si l’on en juge par la carrière erratique qu’a connue le film. Il reste donc à espérer qu’il trouve son public, car il le mérite amplement. Sur un sujet somme toute assez proche, il enterre littéralement le récent et très surestimé Looper. Un film culte potentiel, donc, à découvrir toutes affaires cessantes !
le film m a fait penser à un épisode rallongé de la 4eme dimension.
RépondreSupprimerL intrigue est très bonne et le final marquant.