vendredi 3 avril 2015

Astérix : Le Domaine des Dieux

Film d’Alexandre Astier et Louis Clichy (2014), avec les voix de Roger Carel, Lorant Deutsch, Alain Chabat, Elie Semoun, Florence Foresti, etc…

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C'était quand même pas bien compliqué, à se demander pourquoi on s'est emmerdés à faire des films avec acteurs, alors que le domaine du petit gaulois, c'est quand même bien le dessin animé. Parce que franchement, si l'on met de côté le Chabat (d'ailleurs chroniqué ici-même), les autres, c'était plutôt la cata. Outre des erreurs de casting monumentales (Clavier, Cornillac ou Edouard Baer dans le rôle titre, c’est juste pas possible), les films live n'avaient jamais réellement saisi l'esprit de la B.D.

 

vlcsnap-2015-04-01-22h51m00s196Donc à l'annonce d'un film d'animation en images de synthèse, on était à moitié convaincu. Oui, le concept était ingénieux et le film prolongeait intelligemment l'approche du Tintin de Spielberg en utilisant des personnages en volume… Mais il y avait quand même Alexandre Astier dans l'histoire et bon, vu qu'on n'était pas franchement des fans hardcore de Kaamelott, ça n’était pas gagné d’avance, loin de là. La série de M6 avait a priori peu de choses en commun avec l’esprit de Goscinny, et on avait un peu peur que son humour parasite le film, un peu comme l’esprit Canal avait contaminé Mission Cléopatre

 

 

 

vlcsnap-2015-04-01-22h52m57s42Eh bien non, ouf ! Fort heureusement, tous les a priori qu’on pouvait avoir sont balayés sous le tapis dès les premières minutes. Une animation qui pourrait sans mal en remontrer aux grosses pointures US, un rythme sans faille, pas de doute, on a bel et bien retrouvé Astérix ! De plus, on a eu la bonne idée de choisir un album pas très connu, mais au sujet ingénieux, qui permet au film de jolis parallèles contemporains. L’urbanisation à outrance et l’exploitation commerciale sont gentiment moqués. Ça fait un peu sourire quand on voit tout le merchandising qui s’est développé autour du petit gaulois, il est clair que l’histoire était peut-être plus pertinente lors de sa parution qu’elle ne l’est maintenant.

 

 

 

vlcsnap-2015-04-01-22h53m31s202Un seul regret, et il est de taille : le casting vocal est malheureusement un peu en décalage avec la qualité du film. Bon point, Roger Carel, malgré ses 87 ans, a repris du service pour la voix d’Astérix, mais pour le reste, franchement, on mesure combien des acteurs comme Pierre Tornade ou Micheline Dax manquent cruellement à l’heure actuelle. Si les intonations pourront effectivement faire sourire les fans de Kaamelott,qui retrouveront les acteurs de la série, elles ne sont pas franchement réussies ni assez typées, comme celle d’Obélix, qui est complètement ratée. On reconnait à peine Chabat ou Foresti, et Semoun est un peu usant à force de ressortir son numéro habituel.

 

 

 

vlcsnap-2015-04-01-23h09m47s170Mais bon, ce n’est qu’un petit défaut par rapport au plaisir que procure le film. L’action est savamment dosée et l’intrigue intelligemment construite, même si certains parti-pris peuvent paraitre un peu superflus. Le personnage du gamin, en particulier, parait assez artificiel. Ses rapports avec Obélix introduisent une dimension sentimentalo-neuneu qui sonne faux, le genre de moment d’émotion artificiel qui semble inévitable dans les films pour enfants à l’heure actuelle. C’est bien peu de chose par rapport aux bonnes choses que contient le film. Ceux qui comme votre serviteur étaient fans de la période Goscinny et s’achetaient les albums avec leur argent de poche (mon Dieu, ça nous rajeunit pas !) retrouveront intact l’esprit des premiers albums.

 

 

C’est donc à une bonne grosse bouffée de nostalgie que nous convie ce Domaine des Dieux, qui se désigne clairement comme la meilleure des adaptations cinématographiques de notre gaulois favori. Certes, le film a ses petits défauts, ses égarements et ses concessions, mais quelque part, la magie opère à fond et voir les héros de notre enfance trouver une nouvelle vie en numérique est une expérience unique, à la fois touchante et délicieuse.

 

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Le Générique

Pas de lézard à ce niveau-là au moins : si le film ressemble beaucoup, dans son approche de l’animation, au Tintin de Spielberg, cette similitude est encore plus forte quand on compare les génériques des deux films. On y retrouve Astérix en ombre chinoise, mais là où Spielberg rendait un petit hommage à l’univers de son héros en incluant des objets ou des décors qui en étaient issus, Le Domaine des Dieux se base sur une approche plus graphique. C’est le bouclier romain, décliné sur plusieurs formes, qui sert de motif récurrent, sur la musique très punchy de Philippe Rombi. Une jolie création du studio TimTom Films, sous la direction de Romain Segaud.

 

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