dimanche 12 avril 2015

La French

Film de Cédric Jimenez (2014), avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Mélanie Doutey, Benoit Magimel, etc…

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Depuis le carton de La Môme, la France n'hésite plus à miser sur des biopics high profile, même s'ils sont moins glamour que celui de Piaf. On a eu Mesrine, et avec La French, le genre s'enrichit avec finesse puisqu'en plus de raconter le combat du Juge Michel, le film en profite pour brosser le portrait du grand banditisme marseillais. Bref, on a largement la matière pour un concentré de thriller qui louche volontiers vers les grandes épopées criminelles façon Scorsese.

 

vlcsnap-2015-04-10-13h47m51s194Justement, le film de Cédric Jimenez ne cherche jamais à en rajouter dans les clichés propres au genre. On a un peu peur lors de la scène d'introduction du grand méchant joué par Gilles Lellouche, durant laquelle il punit l'un de ses hommes, coupable de détournement de drogue. Le réalisateur nous la fait façon Les Affranchis, avec un Lellouche qui se délecte du petit dialogue qui va bien. Fort heureusement, La French se démarque de ce modèle un peu encombrant pour imposer son propre style.

 

 

vlcsnap-2015-04-10-13h55m27s122Le film garde un certain réalisme par le biais de scènes de violence très sèches et jamais excessives. De même, les personnages ont une réelle épaisseur humaine assez peu courante dans le genre, et ne sont pas tranchés comme c’est trop souvent le cas. La French sait retenir toutes les leçons du thriller seventies sans jamais devenir caricatural ou cousu main. Ce n'est pas du Friedkin, mais le film sait imposer un style tranquille qui lui donne petit à petit des allures de saga, et même s'il accuse un petit coup de mou et quelques longueurs sur la fin, le talent des acteurs (Céline Sallette en tête) embarque le morceau.

 

 

La French est donc le prototype d'un cinéma grand public, qui sait à la fois divertir et rendre justice à sa source d'inspiration en restant constamment à taille humaine et en évitant les clichés habituels. Avec des personnages nuancés (le juge Michel, dans son obsession, n’est pas si éloigné de celui qu’il traque), voilà la preuve qu'on peut faire dans le thriller en respectant les faits et sans forcément tomber dans le divertissement décérébré.

 

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