Film d’Andrew Niccol (2014), avec Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz, Bruce Greenwood, Jake Abel, etc…
Au Strapontin, on aime bien Ethan Hawke. Ce visage qui a l'air de porter sur lui toute la misère du monde, cette fragilité dont il ne s'est jamais réellement séparé depuis l'ado qu'il jouait dans Le Cercle des Poètes Disparus, cela contribue à créer un personnage hors du commun, viril mais sensible, vulnérable et humain. Le fait qu'il choisisse plutôt bien ses projets ne gâche rien. Cela donne même de très bonnes surprises, comme le récent Prédestination, qui nous avait carrément emballés.
Par conséquent, sur le papier, le pitch de Good Kill était plutôt séduisant : montrer les dilemmes moraux des pilotes de drones, ces militaires d'un nouveau genre, qui font la guerre en pressant un bouton, c'était intriguant et original. Avec en plus Andrew Niccol aux commandes, ça s'annonçait plutôt bien. Niccol, c'est le scénariste de Bienvenue à Gattaca, et un réalisateur engagé, comme l'a prouvé son Lord of War. Il est aussi très inégal, et sa filmo est plutôt en dents de scie, mais bon ça c'est une autre histoire.
L'idée de base est séduisante, et aurait pu donner lieu à un film passionnant. Si elle avait été vraiment développée, ce qui est loin d’être le cas. Au début, on se dit qu'il faut le temps que Good Kill trouve ses marques et plante le décor. Quand on en est à la moitié du film et que rien n'a évolué d'un iota, on commence à se poser des questions. Et quand le mal-être du héros se résume au fait de ne plus pouvoir voler, on a carrément lâché l'affaire.
C'est un peu rageant car le film aurait pu proposer un point de vue moral intéressant. Il le fait d'ailleurs, mais sur la ponte des pieds, juste pour dire que quand même c'est pas bien de faire la guerre comme ça, que rien ne vaut le corps à corps, l'excitation du danger, tout ça, tout ça . Un peu léger quand même. Le brave Ethan est largué par sa femme et finit par envoyer un missile sur un taliban qui passe son temps à violer sa compagne. Voilà, c'est tout. Mouais.
Tout cela est fort correctement mis en scène, et les acteurs sont plutôt bons. On notera d’ailleurs la présence de Zoë Kravitz, la fille de l’ami Lenny. Il manque surtout au film un véritable enjeu et un point de vue fort. A défaut, cela donne un résultat tiède comme ce Good Kill, plein de bonnes intentions, mais au final répétitif et inintéressant.
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