Film de David Robert Mitchell (2014), avec Maika Monroe, Keir Gilchrist, Jake Weary, Lili Sepe, Daniel Zovatto, etc…
Gros buzz autour de ce It Follows, petit film indé censé apporter un sang nouveau à un genre archi-rebattu, le film d'horreur ado. Loué aussi bien pour son exceptionnelle gestion de l'espace que pour l'originalité de son pitch, et même adoubé par John Carpenter lui-même, c'est dire si au Strapontin on en salivait d'avance et on attendait tout ça avec une sacrée impatience. A l'arrivée, ma foi, il faut bien avouer que It Follows ressemble davantage à un pétard mouillé qu'autre chose.
En fait, le film de David Robert Mitchell évoque énormément le récent Under The Skin, de par sa volonté délibérée de casser les codes d'un genre en enveloppant la chose dans une approche très épurée et arty. L'idée de départ de It Follows est très ingénieuse : un groupe de teenagers est traqué par une entité mystérieuse qui les suit partout pour les tuer. Jusque là, rien de bien révolutionnaire, sauf que cette sorte de malédiction se refile d'une personne à l'autre comme une MST. Il ne faut surtout pas chercher à comprendre le pourquoi du comment, d'ailleurs les personnages n'essaient même pas et c'est l'un des atouts du film.
Sans être directement référentiel, It Follows évoque évidemment par son cadre et son approche visuelle le Halloween de John Carpenter. Mais on y retrouve aussi l'ambiance glacée et déconcertante d'un David Lynch, tout cela sous le vernis d'un film indépendant qui pourrait faire penser à du Van Sant. Un mélange surprenant, on en conviendra, qui ne fonctionne pourtant qu'à moitié. Après une séquence d'ouverture sobre et trash qui laisse augurer du meilleur, It Follows se ramasse dès qu’il essaie d’expliquer les choses.
C'est vraiment dommage, car au-delà de l'exercice référentiel, le film possède un ton bien à lui dans la manière dont il dépeint l'univers adolescent, ses doutes et ses angoisses. C'est là qu'est la vraie réussite du film plutôt que dans cette ambiance de pseudo-angoisse tellement fumeuse et cheap qu'elle en perd toute crédibilité et par conséquent tout potentiel de susciter la peur. Même s'il se place à des coudées au-dessus des films du genre, It Follows n'est certainement pas le film d'horreur révolutionnaire que presse et le bouche-à-oreille ont voulu nous vendre. C'est en revanche dans sa sensibilité qu'il surprend souvent et touche beaucoup.
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