lundi 14 mars 2016

The Big Short

Film de Adam McKay (2015), avec Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt, Marisa Tomei, etc…

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Les films sur les marchés financiers, c’est rarement le top. Soit on joue la carte de la caricature, comme Martin Scorsese avec The Wolf of Wall Street, soit on la joue suspense façon Margin Call, mais sans oublier de simplifier tout ça, histoire de le rendre appréhendable au pékin moyen. Parce que les histoires de subprimes, de crédits, de CDO et tout le toutim, on s’en bat un peu l’oeil. On va au ciné histoire d’être distrait, pas pour se prendre un cours d’économie dans la tronche.

 

vlcsnap-2016-03-12-17h45m31s117Mais d’entrée de jeu, pas de panique, puisque The Big Short se propose de tout décortiquer et de nous expliquer de façon très didactique le pourquoi et le comment des marchés financiers. Après tout, pour un film qui se revendique comme une comédie, c’est quand même mieux. Difficile de se moquer de choses dont on ne comprend pas vraiment le mécanisme, non ? Donc histoire de nous affranchir un peu, le film la joue malin en collant une ou deux séquences explicatives, dont une avec une bimbo en train de prendre son bain ou une autre avec un chef étoilé, genre si vous y comprenez rien, c’est que vraiment vous en tenez une couche. Bref…

 

vlcsnap-2016-03-12-18h05m42s142Et donc, une fois passé ces quelques petits intermèdes façon “Wall Street pour les Nuls”, le film repart de plus belle dans sa mécanique boursière. Ce qui fait qu’en 5 minutes chrono on est largué et laissé loin derrière. Bon, bref, on va pas se prendre la tête et on essaie donc de se rabattre sur ce que le film a à offrir, après tout on est venu pour ça, et on se dit que si The Big Short a de quoi se payer un casting 4 étoiles, le reste va suivre. Pas vraiment. De temps en temps, c’est clipesque histoire de faire branché, avec de grands coups de coude en direction du public, genre Ryan Gosling qui s’adresse à toi, spectateur, pour que tu te sentes davantage à l’aise et un peu moins con. C’est peu.

 

vlcsnap-2016-03-12-17h34m23s37Au final, on en est réduit à suivre une intrigue dans laquelle on n’arrive pas à se retrouver et où on se paume dès que ressurgit le moindre jargon boursier. Alors oui, Christian Bale donne brillament vie à un personnage d’expert financier à la limite de l’autisme, Steve Carell est plutôt bon et Brad Pitt (par ailleurs co-producteur du film) s’est fait un look d’enfer, mais ça ne suffit pas. Comme en plus le film ne prend même pas le temps de développer un tant soit peu ses personnages (il y avait pourtant une amorce avec la sous-intrigue sur le frère de Carell), on en est réduit à suivre un ping-pong verbal auquel on ne capte rien et où la tension dramatique se résume à des projections sur l’état du marché. Passionnant, quoi.

 

Le plus épatant, c’est qu’un film aussi anti-cinématographique que celui-là ait tout de même réussi à décrocher des critiques élogieuses un peu partout. Ma foi, pourquoi pas ? Avouer qu’on n’a rien compris à The Big Short, c’est un peu la honte quand même, hein ! Moi qui étais une bille en économie lors de mes études de droit, je me dis que ce film n’était pas fait pour moi. Si certains y ont trouvé leur bonheur, tant mieux pour eux. Encore que, en matière de pur plaisir de cinéma, j’en doute fortement.

 

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