dimanche 29 mai 2011

Le Bus en Folie (The Big Bus)

Film de James Frawley (1976), avec Joseph Bologna, Stockard Channing, Ned Beatty, Harold Gould, John Beck, René Auberjonois, Ruth Gordon, etc...

















Hein? Quoi? Ah que quoi ça? Ca sort d'où, ce truc? Pas de panique, ami lecteur!  La vocation du Strapontin, c'est aussi de vous faire découvrir des nanars oubliés, des trucs qui craignent un peu mais pas trop. C'est pourquoi, dans cette quête incessante pour dénicher des raretés, on a mis aujourd’hui la main sur une perle ! Imaginez un peu : The Big Bus raconte l’odyssée mouvementée d’un bus à propulsion nucléaire lors de son voyage inaugural. Tout un programme !


Pour la majorité du grand public, le film parodique n’a pas existé avant Airplane (Y’a-t-il un Pilote dans l’Avion?) . Et pourtant, ce serait oublier les efforts souvent méritoires d’un Mel Brooks qui, avant de sombrer dans la gaudriole, avait signé avec Young Frankenstein et High Anxiety de belles réussites. Si je parle de Mel Brooks ici, c’est parce que The Big Bus évoque plus d'une fois son cinéma. Pas grand’chose à voir donc avec l’humour façon ZAZ (les réalisateurs Zucker-Abrahams-Zucker de Y’a-t’il un Pilote). Dans ce dernier, l’histoire est juste une trame où on essaie de greffer un maximum de gags aussi loufoques que possible. L’humour, dans The Big Bus, est beaucoup plus « pépère », dira-t’on, ce qui est loin d’être péjoratif. C’est à mi-chemin entre l’humour parfois lourdingue de Brooks et le tir de barrage des ZAZ, avec à la clé des idées souvent marrantes et des gags qui font mouche.





Le film est sorti en France dans une indifférence polie, pendant l’été, à une époque où les distributeurs vidaient leurs fonds de tiroir. Inutile de dire donc qu’il n’a pas fait un carton, loin de là. Je crois même me souvenir qu'il a dû rester quelque chose comme une semaine à l'affiche, un record à cette époque. Vendu comme une parodie des films-catastrophe, il n’en est pas réellement une. A l’époque, il y avait pourtant déjà eu 747 en Péril, L’Aventure du Poséidon, Tremblement de Terre et La Tour Infernale. On pourrait dire que le film est vaguement basé sur le premier de la liste, qu’il en reprend certains éléments et certaines situations. Le carton du pré-générique, avec sa voix off ringarde, annonce d'ailleurs la couleur: "Il y a eu des films sur des grands tremblements de terre, il y a eu des films sur des grands bateaux qui coulent... Des films sur de grands immeubles qui brulent ... Des films sur des grands dirigeables allemands qui éclatent... Maintenant, voici un film sur ... The Big Bus!!"






Ce qu’il récupère du genre, en revanche, c’est la galerie de personnages parfaitement typés et qui sont ici caricaturés jusqu’au cliché : il y a le couple qui ne cesse de se séparer et de se remettre ensemble, le prêtre défroqué, le patient en phase terminale… Le héros, Dan Torrance, est un pilote qui a sombré dans l’alcool suite à un accident qui lui a valu des accusations de cannibalisme (« On mange un malheureux pied et on se fait traiter de cannibale ! »). Le co-pilote a la bonne idée de s’endormir systématiquement en situation de crise, et il y a même à bord un pianiste déjanté (Murphy Dunne, vu dans The Blues Brothers) qui improvise des chansons nazes à partir de conversations de bar. Les interprètes ne se prennent pas au sérieux et sont pour beaucoup dans la réussite du film.






La vraie vedette, c’est bien entendu le bus, qui avec ses accessoires délirants (lav-o-matic intégré, changeur automatique de pneus…), aura quand même coûté une petite fortune à la Paramount. Il y a aussi la musique de David Shire, très groovy et seventies à mort. Bon, bien entendu, sorti de ça, le scénario est quand même léger léger et peine à se renouveler. Le film se termine en queue de poisson, sur une pirouette qui restera sans suite. Il fallait oser, mais ça nous laisse un peu sur notre faim, du coup.



Pourtant, malgré ses défauts évidents, The Big Bus emporte l’adhésion. Son humour bon enfant et presque jamais vulgaire lui confère en tout cas un capital de sympathie énorme. Après, pour le reste, la comédie étant quelque chose de totalement subjectif, chacun sera libre d’y trouver plus ou moins matière à rire. Donc, sans verser dans le déluge forcené de gags à la Airplane, The Big Bus gratifie de très bons moments, de quelques éclats de rire totalement inattendus. Définitivement recommandable !



Le Trombi:
Peu de visages connus, à l'exception de Larry Hagman (alias J.R. dans la série Dallas). Le film n'offre pas la matière à de grandes performances d'acteurs, mais on y retrouve pas mal de seconds couteaux emblématiques des années 70, dont l'excellent Ned Beatty.

Joseph Bologna
Stockard Channing
John Beck
Ned Beatty
José Ferrer
Murphy Dunne
Richard Mulligan & Sally Kellerman
Harold Gould
Larry Hagman
René Auberjonois
Bob Dishy
Stuart Margolin
Ruth Gordon
Richard B. Shull
Lynn Redgrave

Et pour terminer, en guise de bonus, l'affiche US du film, avec son slogan imparable : "Enfin! Le premier film catastrophe où tout le monde meurt (de rire)!"








2 commentaires :

  1. Il me semble que j'ai du le voir chez toi... ^^

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  2. Haha ! A voir au moins pour la scène où ils chargent le bus en uranium ou je ne sais quoi, rien que ça, ça laisse des traces :D

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