lundi 12 décembre 2011

La Planète des Singes - Les Origines

(Rise of the Planet of the Apes)

Film de Rupert Wyatt (2011), avec James Franco, Andy Serkis, Freida Pinto, John Lithgow, Brian Cox, Tom Felton, etc.
























On ne peut pas dire que l’idée de refaire La Planète des Singes soit une des meilleures qu’Hollywood ait eues. Certes, dans les faits, la perspective d’un remake était alléchante, et on avait pas mal salivé en voyant défiler les noms de metteurs en scène prestigieux (dont James Cameron) attachés au projet. Puis, malgré la présence de Tim Burton aux commandes, il a bien fallu déchanter lorsque la nouvelle version est arrivée sur les écrans en 2001. Donc, honnêtement, la perspective de se repayer une tranche de révolte simiesque ne m’enchantait pas des masses. Et puis, finalement, les échos plutôt positifs aidant, le Strapontin a donc repiqué vers cette fameuse planète.



Il y avait quand même, à la clé, une idée très séduisante dans la série originale : celle de singes civilisés du futur qui créent la déchéance de la race humaine en revenant à notre époque à la faveur d’un voyage dans le temps. C’était la base de l’épisode 3, Les Evadés de la Planète des Singes. Seulement, le hic, c’est que Hollywood a décidé de faire table rase de tout ça, et de tout recommencer à zéro. Bon, soit. Après tout, pourquoi pas si on nous pond une intrigue qui tient la route.






Sur ce plan, Rise of the Planet of the Apes démarre plutôt bien : un scientifique (James Franco) teste sur des singes un sérum destiné à guérir la maladie d’Alzheimer. Et comme de bien entendu, ledit sérum aura des effets tout à fait insoupçonnés sur les primates, en stimulant leurs capacités intellectuelles. En fait, le film est surtout un prétexte pour mettre en avant les avancées technologiques en matière d’images de synthèse, et plus particulièrement tout ce qui concerne les expressions faciales. Il faut reconnaître que sur ce plan, la réussite est totale. Grâce au jeu incroyable d’Andy Serkis (qui avait déjà donné vie numériquement à King Kong et au Gollum de Lord of the Rings), le chimpanzé César est d’un réalisme saisissant. On ne peut malheureusement pas en dire autant de certains autres effets, qui puent la synthèse à plein nez.


Plutôt prenant dans sa première partie, Rise of the Planet of the Apes accumule un peu les clichés dans sa seconde. Le film y va de ses gros clins d’œil, avec la reprise de plusieurs répliques célèbres du film original (dont le fameux damn dirty ape !) ou l’apparition de Charlton Heston sur un ecran de TV (dans un extrait de The Agony and The Ecstasy). Les personnages secondaires ne sont pas très gâtés, entre la girlfriend potiche du scientifique ou le méchant gardien de zoo qui – on ne rigole pas! – est joué par le Drago Malefoy d’Harry Potter ! A croire que tout le budget a été investi dans les effets et que pour le reste, on se soit contenté du minimum syndical.
  




La révolte des singes donne quand même lieu à deux ou trois bonnes scènes, en dépit de quelques facilités (même si l'action se déroule à San Francisco, on n'était pas obligé de montrer les primates bondir à l'assaut d'un cable car!). Les séquences d'action restent lisibles, et ont même de la gueule, en particulier l'affrontement sur le Golden Gate.





 
Néanmoins, on mesure combien ce remake travaille en terrain balisé: le film de la saga originale dont il est vaguement inspiré, Conquest of the Planet of the Apes, proposait un commentaire social. Le soulèvement des singes, c'était un parallèle avec les émeutes raciales de l'époque. C'était pataud et maladroitement mis en scène par un tacheron (Jack Lee-Thompson), mais l'idée était bien là. Rien de cela ici, il est clair que nous avons affaire à un produit lisse et stérilisé. Et en définitive, le film ne trouve de véritable connexion avec les peurs de notre époque qu'au moyen d'un épilogue qui laisse la porte grande ouverte à une suite.



Pour conclure, ce nouvel épisode de la saga redresse un peu la balance après la débâcle du Tim Burton. En dépit de réelles qualités (en particulier un générique de fin vraiment extraordinaire), Rise of the Planet of the Apes est un peu trop timide et convenu pour emporter l'adhésion.




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