mercredi 30 novembre 2011

Les Aventures de Tintin (The Adventures of Tintin)

Film de Steven Spielberg (2011), avec Jamie Bell, Andy Serkis, Daniel Craig, Simon Pegg, Nick Frost, etc…

C’était un projet de très très longue date pour Spielberg, et pour parler franchement, on n’y croyait plus trop. Donc quand le réalisateur a annoncé il y a 2 ans qu’il mettait en chantier son Tintin, surprise générale. Encore plus lorsqu’on a appris qu’il comptait s’associer à Peter Jackson, le réalisateur du Seigneur des Anneaux, pour l’occasion. A partir de là, l’attente était bien évidemment à son comble, et tout le projet, entouré du plus grand secret, commençait à devenir fichtrement intriguant. On parlait de nouvelles technologies pour créer des images inédites… bref, largement de quoi attiser la curiosité des fans. Aujourd’hui, notre beau pays accueille en avant-première The Adventures of Tintin, et voici venu le moment décisif de savoir si le film remplit tous les espoirs qu’on avait pu placer en lui : la réponse est oui.


La question essentielle qui se posait, c’était de savoir si Spielberg allait parvenir à conserver l’esprit de la BD. Pas évident, surtout au vu des derniers exploits du père Steven (le calamiteux Indy 4). Et pourtant si. The Adventures of Tintin est un super-spectacle, qui (ce n’est pas incompatible) respecte l’œuvre d’Hergé. On a beaucoup mis en avant le procédé du motion capture, un peu comme si ce Tintin était un exploit dans ce domaine. C’est oublier un peu vite les tentatives de Robert Zemeckis (Le Pole Express ou Scrooge) qui n’étaient pas, c’est vrai, totalement convaincantes. Ici, la technique, remarquablement maîtrisée, crée un univers inédit : ce n’est pas vraiment un film d’animation en images de synthèse, ce n’est pas non plus un vrai film, c’est entre les deux. Qui plus est, je ne pesterai pas contre la 3D comme beaucoup en ce moment (on dirait que c'est presque devenu tendance de dénigrer le relief), car elle ici est utilisée plutôt intelligemment.


On retrouve dans The Adventures of Tintin ce côté intemporel de l’action, avec sa petite connotation années 60, et le scénario sait respecter les intrigues conçues par Hergé. Il y a même un joli clin d'oeil au dessinateur dans la première séquence. Le film arrive à ménager des temps de repos, et ne se croit pas obligé d’aligner les péripéties virtuoses les unes après les autres. La plus belle illustration est l’introduction du personnage de Haddock, qui acquiert quelque part une certaine épaisseur assez bienvenue et inattendue.



Ceci dit, le film n’est pas exempt de défauts et de maladresses. Le générique, une sorte de remake à la Hergé de celui de Catch Me if You Can, est intéressant, mais pas complètement réussi. De même, l’accompagnement musical de John Williams est trop envahissant. Autant j’ai pu admirer les précédentes partitions du compositeur pour Spielberg, autant celle-ci est décevante et manque de thèmes mémorables.




Au niveau de l’action, le film pourra sembler limite too much aux fans de la BD, et pourtant, le fait est qu’à l’écran, ça passe plutôt bien. Spielberg sait qu’il ne peut pas aller trop loin dans ce domaine, faute de trahir l’esprit de l’œuvre. Du coup, ces séquences sont suffisamment ébouriffantes pour contenter le public actuel, mais pas assez invraisemblables ou interminables pour devenir saoulantes comme celles qu’on voit à l’heure actuelle. La poursuite dans le souk est même un joli clin d’œil à la séquence du camion dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue. Je suis moins enthousiaste, par contre, sur le flashback qui raconte l’histoire du Capitaine de Haddocque et qui va clairement trop loin dans le spectaculaire.


Pari réussi donc pour ce Tintin, qui, s’il n’est pas un des films les plus personnels de Spielberg, est un divertissement familial de haute volée. Il va sans dire qu’on attend la suite avec impatience ! La question qui se pose maintenant, c’est de savoir si notre fringant reporter arrivera à séduire le public américain. Verdict d’ici la fin du mois.




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