mercredi 9 novembre 2011

La Proie

Film d'Eric Valette (2011), avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Sergi Lopez, Stéphane Debac, Natacha Régnier, etc.
















Avec des films comme Pour Elle ou A Bout Portant, on s’était dit que la renaissance du cinéma de genre était en marche dans notre beau pays. C’est pourquoi on attendait avec intérêt ce nouveau polar avec Dupontel. A l’arrivée, il faut bien dire qu’on déchante un peu. La Proie, sans atteindre la nullité d’une production Besson, est une belle occasion manquée.

 Pourtant, ça partait plutôt bien, avec toute une première partie dans une prison assez réussie. Dupontel joue un cambrioleur dont tout le monde veut la peau, et qui se mouille pour défendre un homme accusé injustement. Ca castagne dur, la réalisation assure sans trop en rajouter, bref on se dit l’espace d’un instant qu’Eric Valette va nous réussir un bon petit polar bien troussé. Malheureusement, la suite est loin d’être du même tonneau. Dès que Dupontel s’évade, La Proie devient une longue enfilade d’invraisemblances, pleine de facilités scénaristiques.

Passe encore qu’on nous vende des séquences d’action à la limite de la vraisemblance, dans lesquelles le héros fait des bonds de cabri pour échapper à la police. Non, là où le film se fourvoie un peu, c’est qu’à partir du moment où l'action s'emballe, tout devient très mécanique. Toute l’émotion, pourtant assez bien mise en place dans les premières séquences, fait place à l’adrénaline pure et simple et le film ne prend jamais le temps d’étoffer un tant soit peu ses personnages.



C’est très dommage, car de toute évidence Valette sait manier une caméra, et donner de l’ampleur à une scène à l’aide de petits artifices de mise en scène. Qui plus est, La Proie a l’air d’avoir tout de même bénéficié de moyens plus que confortables, ce qui se traduit à l’écran par des séquences d’action bien découpées et mises en valeur sur le plan visuel, et soutenues par un montage nerveux et précis. Seul bémol de taille: une musique vraiment mauvaise, qui plombe plus d'une fois les moments forts du film.


Malheureusement, le scénario est loin d’être de la même cuvée, accumulant les coïncidences et les facilités. De plus, comme disait Hitchcock «plus réussi est le méchant, meilleur sera le film». Ca m’ennuie un peu de démolir Stéphane Debac, mais son serial killer façon jeune trentenaire catho ne passe pas la rampe et fout un peu le film en vrac. C’est bien dommage car face à lui, Albert Dupontel a, comme toujours, une présence incroyable. Dès les premières scènes, il arrive à faire passer par un simple regard toute la frustration et la colère de son personnage. On regrette simplement qu'il n'ait pas trouvé, comme dans Le Convoyeur, un script et un réalisateur à la hauteur de son interprétation.  


 
Le Générique:
C'est assez rare pour être souligné, La Proie possède un générique de fin très stylé. Sans égaler les chefs d’œuvre de Saül Bass, cette création de François Ferracci est vraiment très réussie, mariant intelligemment l'image de synthèse avec une conception graphique de forme assez classique. Dommage que le reste du film ne soit pas du même niveau.


4 commentaires :

  1. perso j'ai plutôt beaucoup apprécié e film et surtout Dupontel qui est encore une fois très bon.
    Je te trouve assez dur avec le film ;-)

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  2. Dupontel est très bon, on est d'accord, mais le film est quand même assez (trop?) conventionnel. Si tu veux un polar français qui déboîte, je te recommande "A Bout Portant".

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  3. Tu es un peu cruel, meme si ce n est pas un chef d oeuvre.... Dupontel courre beaucoup dans le film certes... Mais la scene ou il s echappe sur le periph est bluffante... Bon moi c est la fin qui me derange je dis pas pourquoi hein... Sinon Alice Taglioni assure je trouve...

    Yvon

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