mardi 14 février 2012

Le Complexe du Castor (The Beaver)

Film de Jodie Foster (2011) avec Mel Gibson, Jodie Foster, Cherry Jones,  Anton Yelchin, Jennifer Lawrence, etc.

 















Difficile de trouver un film au scénario plus casse-gueule et anti-commercial que celui-ci. Jugez plutôt : The Beaver, c’est l’histoire d’un cinquantenaire (Mel Gibson) qui fait une vraiment très grosse déprime et qui, pour se sortir du trou, s’exprime et agit par le biais d’un castor en peluche ! Ouais, je sais, me regardez pas comme ça. Là, vous êtes en train de vous dire que le Strapontin yoyotte de la touffe, et qu’à force de recommander des trucs chelous, on a fini par pêter un câble définitivement. Hé ben non, pas du tout !


Déjà, il fallait avoir un sacré courage pour monter un film pareil. Ni une ni deux, Jodie Foster a relevé le challenge. Personnellement, j’aime beaucoup Jodie Foster. C’est une des rares actrices contemporaines à s’attacher à des projets qui sortent de l’ordinaire, et auxquels elle confère toujours un jeu naturel et jamais forcé. Derrière la caméra, elle avait fait ses preuves avec un premier film intriguant et sympathique, Little Man Tate (Le Petit Homme), et un second plutôt raté (Home for the Holidays, une comédie molle du genou avec Holly Hunter). C’était donc un petit challenge de s’attacher à un sujet aussi atypique.


L’idée de départ est effectivement très déstabilisante, et on se rend vite compte que nous-mêmes spectateurs, réagissons vis-à-vis du personnage de Mel Gibson de la même manière que ses proches. Nous sommes d’abord désarçonnés par l’incongruité de la situation, puis nous finissons par l’accepter, mais pas totalement cependant. Sur ce plan, Jodie Foster réalisatrice ne triche pas et ne cherche pas à faire de la marionnette du castor un personnage à part entière. Tout au contraire, elle insiste sur l’anormalité de son personnage principal, ce qui donne l’occasion à Mel Gibson de délivrer une performance vraiment extraordinaire, à la fois touchante et déjantée.


Les ressorts sur lesquels repose le reste du film sont plus classiques, et Foster les traite avec sobriété et sans effet de style. Cette neutralité finit par servir le propos et n’empêche pas The Beaver de devenir réellement poignant à une ou deux occasions, comme pendant la scène du dîner d’anniversaire de mariage. Le portrait du fils aîné est également très juste et plein de finesse.




Avec son côté doux-amer et sa tonalité entre deux chaises, The Beaver m’a beaucoup fait penser à The Weather Man, avec Nicolas Cage. On en ressort avec un sentiment bizarre, pas complètement conquis, un peu chamboulé, mais indéniablement ému. 


Le Trombinoscope: 

Mel Gibson
Jodie Foster
Anton Yelchin
Jennifer Lawrence
Cherry Jones
Riley Thomas Stewart

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire