lundi 20 février 2012

Outland

Film de Peter Hyams (1981), avec Sean Connery, Peter Boyle, Frances Sternhagen, James B. Sikking, Kika Markham, etc… 






















A Hollywood, rien ne perd, rien ne se crée, tout se transforme …Même les idées de film, visiblement ! Il faut avouer que le recyclage est quand même bien pratique pour les scénaristes en mal d’inspiration. Sauf que seulement voilà, au bout d’un moment, on épuise un peu toutes les possibilités, c’est ballot ! Ce serait compter sans l’imagination féconde des équipes créatives : « Hey ! Si on prenait un sujet de western et qu’on en faisait un film de SF ? ». Mine perplexe des producteurs. Et pourtant, c’est à ce joli tour de passe-passe que s’est livré Peter Hyams avec Outland, pour un résultat qui, à défaut d’être un classique, est un bon divertissement.



La trouvaille du film, c’est d’avoir récupéré la trame dramatique d’un grand classique du western (High Noon, ou en VF Le Train Sifflera Trois Fois) : le héros seul contre tous, qui lutte pour sa survie (et aussi pour la vérité) dans une ville corrompue jusqu’à la moelle. Ici, le cadre est une exploitation minière sur Io, une des lunes de Jupiter, où des ouvriers sont victimes d’accidents particulièrement gore (du genre à laisser de la barbaque collée sur les murs). Le sheriff  (Sean Connery) – car c’en est bien un – enquêtera et finira par mettre à jour une machination, ce qui en fera l’homme à abattre…




Au moment de sa sortie, Outland a été salué comme un thriller futé et bien ficelé. A le revoir quelques années plus tard, on sera quand même un petit peu plus critique, tant il est évident que le film pioche ses bonnes idées à droite et à gauche. Outre l’histoire, le cadre n’est pas non plus particulièrement original, dans la mesure où Hyams a récupéré sans vergogne le design d’Alien. Cette similitude était d’ailleurs complètement assumée, puisque le réalisateur avait fait circuler des mémos durant le tournage pour que le look de son film se rapproche le plus possible de celui de Ridley Scott. A ceci près que dans Alien, le décor concourait à créer une ambiance. Ici, c’est juste un cadre neutre qui participe au manque d’identité du film.




Soyons honnête : il y a quand même de bonnes choses dans Outland. Les rapports entre le héros et la toubib (Frances Sternhagen, excellente) sont savoureux et pleins de verve. De même, le film assure parfaitement son quota de spectacle, avec des scènes d’action bien menées, dont l’efficacité est renforcée par une utilisation intelligente de la Steadicam. Par contre, il y a aussi des aspects sous-développés, comme l’environnement familial du héros. Il y avait une idée intéressante à creuser, avec le personnage du fils qui a toujours vécu dans l’espace et n’a jamais vu la Terre. Le réalisateur la met de côté et ne s’en sert que comme un ressort dramatique un peu facile pour laisser le héros seul face à ses ennemis. Carton rouge également pour les effets spéciaux, qui fleurent bon la maquette et les transparences, et ceci en dépit d’un nouveau procédé soi-disant révolutionnaire, l’Introvision.



Outland est en définitive sauvé par l’adresse de sa réalisation, carrée et fonctionnelle. Ca en fait un bon petit spectacle, bien fichu et agréable à suivre, malgré ses emprunts manifestes et un manque flagrant de personnalité.




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