Une fois n’est pas coutume, on fait rebelote sur le Strapontin en consacrant une nouvelle critique à Peter Hyams, dont nous avions déjà chroniqué Outland il y a quelques jours. Non, non, nous ne nous sommes pas lancés dans un cycle de visionnage des œuvres du réalisateur, c’est juste, comme on dit à la télé, « les hasards de la programmation ». Cela faisait pas mal de temps que le DVD de The Star Chamber traînait sur une étagère donc hier soir, ni une ni deux, hop, ayé, dans le lecteur ! Je gardais un souvenir plutôt bon de ce film, comme pour la plupart des autres films de Peter Hyams, d’ailleurs. Sauf qu’en revoyant Outland, je m’étais pris une bonne claque et que pas mal de défauts que j’avais occultés jusqu'alors m’avaient sauté aux yeux. J’étais donc un peu réticent avec celui-là.
L’intrigue de The Star Chamber est ingénieuse : il s’agît d’une société secrète, formée par des juges, qui pallie aux manquements de la justice en punissant les criminels qui ont échappé à la condamnation grâce à des vices de procédure. Dans le film, Michael Douglas, juge intègre et propre sur lui, va être amené à rejoindre cette confrérie, mais va vite se rendre compte que les choses ne sont pas si simples que cela. C’est gentiment manipulateur dans une première partie plutôt captivante, où Hyams titille l’indignation du spectateur moyen en innocentant des crapules que l’on sait coupables de véritables atrocités.
Ceci dit, Star Chamber a quand même l’honnêteté d’aller jusqu’au bout de son idée : et si les personnes condamnées par cette chambre des juges étaient effectivement innocentes ? Là, on tombe dans le film d’action pur et simple, Michael Douglas mouille la chemise pour éviter la catastrophe et ça défouraille pas mal. Malheureusement, le film ne peut pas s’empêcher de fausser un peu les choses, puisque les innocents se révèlent au final pas si innocents que ça. Le scénario s’emmêle un peu les pinceaux sur la fin, histoire de justifier une ou deux séquences d’action pas vraiment indispensables. De même, la conclusion est un peu vite expédiée.
Finalement, on se rend compte avec un peu de recul que pas mal de thrillers américains des années 70-80 ne savaient pas très bien sur quel pied danser et essayaient de mélanger les genres en fonction de ce qui marchait bien à l’époque. On a un peu le même sentiment qu’en revoyant Stakeout, dont nous avons récemment parlé, sauf qu’ici, il manque la décontraction qu’on pouvait trouver chez un John Badham. Cela donne un divertissement joliment troussé et ma foi plutôt agréable, même s’il évite soigneusement d’aller jusqu’au bout de son sujet.
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