dimanche 12 mai 2013

58 Minutes pour Vivre

(Die Hard 2)

Film de Renny Harlin (1990), avec Bruce Willis, William Sadler, Bonnie Bedelia, Dennis Franz, Fred Dalton Thompson, etc...







Avec un carton aussi énorme, on se doutait bien que les producteurs du premier Die Hard n'allaient pas laisser leur poule aux oeufs d'or croupir dans un coin. Trois ans après, on prend donc (presque) les mêmes et on remet le couvert pour une suite qui, malheureusement, sera bien loin de retrouver les qualités de l'original...




A priori, on pourrait se dire qu'avec la même équipe créative, une suite peut parfaitement se mesurer à son prédécessur. Il faut croire que quelque part, ça ne suffit pas vraiment. Die Hard était un film d'action novateur où on réinventait le genre en lui injectant plusieurs éléments disparates qui au final se mariaient à merveille. Il y avait, surtout, un véritable metteur en scène à la barre: John Mc Tiernan, qui devait prouver avec ses films suivants un indéniable talent non seulement pour filmer l'action, mais également pour la mettre en valeur.






Pour ce second opus, les producteurs ont fait appel à Renny Harlin, un réalisateur finlandais qui n'avait à son actif qu'une des innombrables suite de la saga Freddy Krueger. Comme la suite de sa filmo l'a ensuite montrée, Harlin possède des qualités indéniables en matière d'action. C'est aussi un metteur en scène lourdingue, qui a souvent tendance à recourir à la violence gratuite pour étoffer une réalisation dopée aux amphétamines.







Car effectivement, ce Die Hard 2 est beaucoup plus violent que l'original. Les méchants sont vraiment très très méchants, et ils font du dégât, comme dans cette scène parfaitement gratuite dans laquelle ils provoquent le crash d'un avion de ligne. Non content de jouer avec une situation tout de même assez limite, Harlin a même le culot d'en rajouter dans le mauvais goût en montrant les futures victimes du crash qui flippent à l'approche de l'atterrissage. A l'époque, le film était d'ailleurs au centre d'une polémique où on accusait les blockbusters américains d'accumuler un peu facilement les morts. Le fait est que la violence dans Die Hard 2 ne sert pas l'intrigue. Elle n'est là que pour provoquer à bon compte l'indignation du spectateur et juste rendre les méchants un petit peu plus haïssables.





Le film est décidément bien loin du concept initial, puisque les personnages ne possèdent plus ce caractère pittoresque qu'ils avaient dans l'original. Même Bruce Willis, dans le rôle de Mc Clane, ne semble pas à son aise et se contente d'aligner des répliques soi disant cool qui ne sont en fait que de lourds clins d’œil au premier film. Le scénario, beaucoup plus lâche et moins charpenté, se résume à des poursuites et des fusillades, bref on est dans le schéma d'un thriller lambda, avec ses scènes à faire.







Die Hard 2 devient même un peu pitoyable dans la manière où il singe bêtement les grands moments de l'original. La séquence avec le siège éjectable, en plus d'être totalement irréaliste, est parfaitement ridicule et amenée de manière pataude, sans aucun sens de la construction dramatique. Le film assure son quota d'explosions et de feux d'artifice, mais sans que cela ne serve une intrigue ma foi assez mollassonne. Comme dans l'original, on mise sur le principe d'isoler un lieu public de l'extérieur, sauf qu'il y a tout de même des limites à la crédibilité, et qu'il faut quand même une certaine dose d'indulgence pour admettre le fait que des terroristes puissent carrément pirater la tour de contrôle d'un aéroport !





Mais bon, on est sur le terrain du film d'action, il ne faut pas se poser trop de questions quant à la vraisemblance. Ce qui sauve finalement ce Die Hard 2, c'est l'énergie de la mise en scène. Harlin ne fait pas preuve de subtilité, c'est sûr, mais sa réalisation est carrée et efficace. Ce second opus n'a ni l'humour, ni l'impact de l'original, mais il arrive malgré tout à sauver les meubles in extremis, et annonce finalement la débâcle future de la série. Assez paradoxalement, cette suite prévisible et conventionnelle cartonnera encore plus au box-office, allez comprendre ! Il faudra attendre le troisième épisode pour que la franchise Die Hard retrouve, l'espace d'un film, une certaine crédibilité.







Le Trombinoscope
Pas mal de revenants du premier film, mais Renny Harlin n'en fait pas grand'chose. William Atherton devient carrément ridicule avec son perso de reporter sans scrupules et Reginald Veljohnson fait de la figuration pour faire joli. Parmi les autres on reconnaîtra William Sadler (vu dans La Ligne Verte), mais également Dennis Franz et Robert Patrick, qui fût le T1000 de Terminator 2.



Bruce Willis
William Sadler
Bonnie Bedelia
Dennis Franz
William Atherton
Fred Dalton Thompson
Reginald Veljohnson
Robert Patrick
Vondie Curtis-Hall
Franco Nero
John Amos



Les Effets Spéciaux
On oublie allègrement le concept de la "réalité exagérée". Allons-y gaiement dans l'invraisemblance et l'hénaurme ! Die Hard 2 fait appel aux services d'Industrial Light & Magic, qui était à l'époque LA grosse boîte d'effets spéciaux, histoire de mettre en boîte les nombreuses séquences aériennes du film. Bien évidemment, comme à l'époque les techniques de combinaison optique étaient un peu rudimentaires, il y a quelques caches un peu trop visibles autour des maquettes, mais bon...





Il y a surtout plusieurs crashs aériens assez réussis (même si dramatiquement discutables), dont une explosion de 747, rien que ça.





Pour rivaliser avec les cascades extrêmes du premier film, on en a rajouté dans le n'importe quoi, témoin cette scène où McClane utilise un siège éjectable pour échapper à ses ennemis. Bruce Willis a été filmé sur fond bleu, et superposé à une explosion en miniature. Ce moment a été copieusement réutilisé dans les différentes bandes-annonce du film.






Le film est surtout resté célèbre pour avoir été le premier à utiliser digitalement la technique de la peinture sur verre (le matte painting). La peinture a donc été numérisée et on y a donc superposé divers  éléments filmés séparément. Le résultat n'est malheureusement pas à la hauteur de l'innovation technologique, la peinture est hélas un petit peu trop repérable. Les producteurs ont un peu botté en touche en utilisant le plan lors du générique de fin.






La Musique
Comme on pouvait s'y attendre après son excellent travail sur le premier épisode, Michael Kamen a repris du service pour la suite.


  UnCD sera édité au moment de la sortie du film, ce qui contentera pas mal de collectionneurs qui avaient été frustrés par l'absence d'édition du premier Die Hard. Bon, donc ce deuxième épisode, il est comment par rapport au premier ? Eh bien ma foi, le compositeur reste dans la lignée de ce qu'il avait déjà fait: c'est de la musique d'action hyper-efficace, bourrée de tonalités menaçantes et de crescendos plein de suspense.





Renny Harlin copie maladroitement John Mc Tiernan en casant un morceau de classique: dans le numéro 1, c'était la Neuvième de Beethoven, ici, c'est Finlandia, de Sibelius, et ça passe plutôt bien. L'album original faisait 30 petites minutes et représentait assez fidèlement la partition. Une édition complète a été publiée l'année dernière, avec l'intégralité de la musique utilisée dans le film, plus quelques prises alternatives... soit 2 heures en tout ! Si vous n'avez pas l'estomac trop fragile, vous pouvez toujours tenter le coup... à condition d'arriver à mettre la main sur cette édition DeLuxe, dont les 3000 exemplaires se sont vendus comme des petits pains !



Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire