mercredi 12 septembre 2012

Le Terminal

(The Terminal)

Film de Steven Spielberg (2004), avec Tom Hanks, Catherine Zeta-Jones, Stanley Tucci, Chi Mc Bride, Diego Luna, etc...






















 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le moins qu’on puisse dire avec Steven Spielberg, c’est qu’on est toujours surpris. Ainsi, après avoir enquillé successivement deux grandes réussites dans le domaine de la S.F. (Minority Report et La Guerre des Mondes), il est peinardement revenu à un cinéma plus léger et intimiste avec d’abord Catch Me If You Can, et maintenant The Terminal. Un choix surprenant, qui pourra désorienter ses admirateurs, mais qui démontre après tout qu’avec l’indépendance dont il jouit à présent, le réalisateur est à même de faire ce qu’il veut, et qu’il est bien décidé à ne pas se laisser cataloguer.


 
Effectivement, cette fable moderne qui oblige un émigré des pays de l’Est, Victor Navorski (Tom Hanks), à demeurer confiné dans un aéroport, semble bien loin des préoccupations habituelles de Spielberg. De plus, on ne peut pas dire que les précédentes incursions du réalisateur dans la comédie aient été de franches réussites, et on imaginait vraiment très mal Tom Hanks, pourtant un acteur reconnu, jouer les réfugiés slaves. C’est donc avec une certaine appréhension qu’on embarque dans ce Terminal.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le fait est qu’en définitive, Spielberg balaie très vite toutes nos réticences et impose une comédie savoureuse au ton léger. La naïveté naturelle de Tom Hanks fait des merveilles dans un rôle qu’il endosse finalement sans trop de difficultés et sans en faire des caisses. Il sait même être formidablement émouvant d’un seul regard, comme lorsque de la très belle scène où il découvre que son pays, la Cracosie, a été victime d’un coup d’état militaire.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Très vite, on se rend compte que la situation de départ n’est en fait que le prétexte à dépeindre le petit monde de l’aéroport, qui fonctionne comme un microcosme en soi. Spielberg n’a d’ailleurs pas hésité à reconstituer le terminal sous la forme d’un immense décor grandeur nature. Paradoxalement, malgré un parti pris certain de réalisme, il y a quelque chose d’un peu irréel dans cet univers. Le monde décrit par le réalisateur est un monde idéal, où en définitive même les méchants ne sont pas vraiment méchants, et dans lequel l’individu arrive à triompher brillamment de toutes les épreuves.
 
 
 
 
 
 
 
 
On est loin du Spielberg première manière, qui décrivait des personnages ordinaires confrontés à l’extraordinaire. Ici, tout le monde il est gentil, trop gentil. Le réalisateur retrouve, quelque part, l’humanisme d’un Frank Capra, qui dépeignait lui aussi un monde idéal où les bons étaient toujours vainqueurs. Il brosse ainsi quelques jolis portraits, que ce soit celui du vieil Indien Gupta qui fait le ménage (splendide Kumar Pallana) ou bien d’une préposée aux formalités d’immigration (Zoé Soldana). La musique légère et aérienne de John Williams apporte rythme et chaleur à l’ensemble.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le film est plus maladroit dans ses intrigues principales. L’histoire d’amour entre Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones n’est pas vraiment crédible, la faute peut-être à un personnage féminin superficiel et sans relief particulier. Idem pour les démêlés de Navorski avec le responsable de la sécurité (Stanley Tucci), qui laisse une forte impression de déjà-vu et devient même un peu poussive. La profusion de petites histoires oblige Spielberg a jouer sur la durée, et à plus de deux heures, cela donne au final un film un brin longuet.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais en définitive, malgré tous ses petits défauts, The Terminal possède un capital de sympathie énorme, qui fait qu’on passe un bon moment. C’est ce qu’on appelle un feelgood movie, le genre de film dont on ressort le cœur léger et le sourire aux lèvres. C’est loin d’être un grand Spielberg, c’est certain, mais plutôt une parenthèse sympathique et inattendue dans une filmographie plus qu’éclectique. Après tout, même les grands ont droit à leurs moments de détente.
 
 
 
 
 
 
Le Trombinoscope
Avec autant de personnages chaleureux, le casting de The Terminal est un régal de justesse. En tête de liste, Kumar Pallana, qui est vraiment la révélation du film. On y retrouve également Chi Mc Bride (vu dans The Frighteners de Peter Jackson) et Zoé Saldana, qui tiendra quelques années plus tard le rôle de l’extra-terrestre Neytiri dans Avatar.
 
 
Tom Hanks
Catherine Zeta-Jones
Stanley Tucci
Diego Luna
Zoé Saldana
Chi Mc Bride
Kumar Pallana
Barry Shabaka Henley
Eddie Jones
 

 
 
La Photographie
Comme pour ses précédents films, Spielberg a fait appel au chef opérateur Janusz Kaminski. Pas de fioritures ou de traitement particulier de l’image ici, la photographie reste très neutre, avec quelques belles compositions, en particulier lors de la scène dans le club de jazz, dont l’ambiance irréelle accentue la valeur incroyable que revêt ce moment dans l’esprit du personnage principal.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le DVD
Plutôt bien loti en vidéo, The Terminal bénéficie d’une édition soignée. L’image est correcte, et le son ne s’égare pas dans les effets inutiles, mettant surtout en valeur la musique et quelques ambiances. Pour la partie suppléments, Laurent Bouzereau, le documentaliste attitré de Spielberg, propose plusieurs petits reportages sur le tournage, où l’accent est principalement mis sur la construction de l’incroyable décor et sur le casting. Un contenu pas essentiel, mais qui complète agréablement le film.

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